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Justice : une prison et un tribunal pour Yako

Publié le mardi 9 août 2005 à 07h12min

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Une Maison d’arrêt et de correction d’un coût de près de 90 millions de F CFA et un Tribunal de grande instance d’une valeur d’environ 131 millions de francs CFA sont en cours d’érection dans la capitale du Passoré, Yako. La pose de la première pierre de cette prison et une visite du chantier du tribunal ont eu lieu, vendredi 5 août 2005, en présence du ministre Boureima Badini de la Justice.

Yako, chef-lieu de la province du Passoré, va bientôt bénéficier d’un Tribunal de grande Instance (TGI) comprenant une salle d’audience, une salle de délibération, 16 bureaux. De même, une maison d’arrêt et de correction sera construite près de ce TGI.

Les deux infrastructures coûtent aux contribuables burkinabè, respectivement 130 656 998 F CFA et 89 533 267 F CFA. C’est pour poser la première pierre de cette maison d’arrêt et de correction et pour s’assurer de la bonne exécution des travaux de construction en cours du TGI, qu’une forte délégation du paysage judiciaire burkinabè s’est rendue à Yako, vendredi dernier. Conduite par le ministre Boureima Badini, elle a été accueillie par les autorités politiques et administratives, les élus et les ressortissants du Passoré.

L’investissement en cours est, selon le ministère de la Justice, le fruit de la mise en œuvre du plan d’action national pour la réforme de la justice et du budget national, afin de “rapprocher la justice des justiciables...”. Boureima Badini d’affirmer donc, au cours de la cérémonie officielle de pose de la première pierre de la maison d’arrêt de Yako, que “ l’institution judiciaire est l’objet de toutes les attentes, et de toutes les critiques.

C’est à y voir de près un signe de vitalité de la démocratie en construction, laquelle offre au fur et à mesure de sa consolidation, des espaces de dialogue et de critiques ; c’est notre lecture de la situation au niveau de la justice. ”

Justice, Etat de droit et développement

Aux Passoréens et Passoréennes, Badini a réaffirmé que la quête, voire les attentes des Burkinabè, qu’ils soient d’en-haut ou d’en-bas, n’auront de sens que par la confiance que tous : avant, pendant et après que “ vous lui auriez soumis votre prétention, vos préoccupations ou carrément, votre crainte du moment. Mais sachez-le, la justice et les professionnels qui l’animeront au quotidien parmi vous sauront vous garantir, dans les limites posées par la Constitution du 11 juin 1991, un accès équitable au prétoire du juge, un examen en professionnel de vos prétentions et un traitement relativement diligent de vos requêtes, mais jamais la lune !

La lune qui prendra la forme d’un refus de collaboration avec les forces de sécurité et la justice, pourtant gage de succès de leur œuvre au profit de tous.

La lune qui se présentera sous la forme d’une mauvaise foi manifeste face à l’évidence de la vérité de la loi et du droit.

La lune qui pourrait s’apparenter à une forme de rébellion et de refus de se conformer aux décisions rendues sous réserve de l’exercice des voies de recours, etc. ”

Et le haut-commissaire du Passoré, M. Maxime Bandaogo de le rassurer, en affirmant que la justice est la clé de voûte de l’Etat de droit que le peuple Burkinabè a entrepris de construire depuis plus d’une décennie. “En effet, a poursuivi M. Bandaogo, c’est elle qui permet de défendre les droits et libertés garantis aux citoyens par la Constitution de notre pays en jouant un rôle de régulation des rapports sociaux conflictuels afin de faire régner la paix sociale. Consolider la justice, c’est donc renforcer l’Etat de droit et assurer la promotion et la protection des droits humains".

C’est encore, à l’idée de Maxime Bandaogo, la justice qui contribue à créer un environnement propice aux initiatives privées et communautaires, à même d’impulser le développement économique et social. La justice est donc, selon lui, au cœur du développement, d’autant plus qu’il existe sans doute une interdépendance entre le droit, la justice et le développement.

Elle joue d’ailleurs, de l’avis du haut-commissaire, un grand rôle dans la bonne gouvernance qui se caractérise par la participation, la transparence et la responsabilité, en ce qu’elle est détentrice d’un pouvoir de contrôle et de sanction.

Face à toutes ces opportunités juridiques et judiciaires, mais aussi à l’argent investi par l’Etat pour la construction de ces infrastructures, les Passoréens et les Passoréennes, par la voix de leurs élus (le maire adjoint de Yako et la députée Fatoumata G. Diendéré), ont remercié le gouvernement, les initiateurs et les acteurs de la politique nationale de développement solidaire...

Ensemble, ils ont tenu à affirmer qu’en dotant Yako d’un Tribunal de grande instance et d’une maison d’arrêt et de correction, c’est rapprocher la justice des justiciables mais aussi et surtout, offrir aux habitants du Passoré, la possibilité de bénéficier facilement des prestations de l’administration judiciaire : “ Les populations bénéficieront désormais d’un traitement rapide de leurs préoccupations en matière de justice. Elles qui devaient parcourir des centaines de kilomètres pour se faire délivrer : casier judiciaire, certificat de nationalité et autres documents... ”

Plusieurs personnalités ont tenu à honorer la ville de Yako de leur présence. Il s’agit entre autres du président Nébié de la Cour des comptes, de M. Zabré Paul Hado, représentant le président du Conseil constitutionnel, du gouverneur de la région du Nord, des chefs d’état-major Dominique Djindjéré et Gilbert Diendéré.

Rendez-vous a été pris par tout ce monde, pour la réception des bâtiments de la prison et du tribunal, avant la fin de l’année 2005.

El Hadj Ibrahiman SAKANDE (ibra.sak@caramail.com)
Sidwaya

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