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Arrêt de travail des avocats : Des perspectives d’un dénouement

Publié le mardi 23 avril 2019 à 21h45min

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Arrêt de travail des avocats : Des perspectives d’un dénouement

L’ordre des avocats du Burkina Faso a entamé un arrêt de travail de 96 heures depuis ce 23 avril 2019 sur l’étendue du territoire. Au premier jour de la manifestation, le message semble avoir été bien entendu par les autorités qui ont pris langue avec l’ordre des avocats.

« Cela fait 7 mois avec une interruption de 3 semaines à un mois que la chaine judiciaire est bloquée. Plus d’une fois, certains démembrements de notre corps ont attiré l’attention de l’opinion publique. Il ne s’agit ni d’une grève, ni d’un mouvement d’humeur. Nous avons décidé de marquer une halte dans nos activités juridictionnelles pour attirer l’attention des gouvernants sur le drame qui est vécu depuis le mois d’octobre, vécu en silence et qui peut être source d’insécurité pour la population de façon générale ». C’est en ces termes que Me Paulin Salembéré, bâtonnier de l’ordre des avocats du Burkina Faso, explique l’arrêt de travail décrété le 23 avril 2019.

Ce mouvement des avocats était bien perceptible ce jour 23 avril 2019. Les plaidoiries du procès du Putsch du CND sont renvoyées au 30 avril 2019. Au palais de justice, de nombreux usagers rebroussaient chemin après avoir pris des renseignements auprès des vigiles : « Revenez après, ils sont en grève on ne sait pas quand ils vont reprendre le travail ».

Après une journée d’arrêt de travail, l’heure semble être cependant à la recherche d’un dénouement. En effet, le ministre en charge de la Justice, René Bagoro, a reçu le bâtonnier de l’ordre des avocats, Me Paulin Salembéré. A la fin de cette rencontre entre les protagonistes, le bâtonnier a eu ces mots, selon la page Facebook du ministère d la Justice : « Il s’est agi d’échanges sur la déclaration qui est sortie de l’Assemblée générale extraordinaire des avocats, tenue ce 22 avril et des difficultés rencontrées au niveau des juridictions ».

Quant à une éventuelle levée du mot d’ordre, Me Paulin Salembéré considère qu’il ne lui revient pas de lever le mot d’ordre de suspension de participation aux activités juridictionnelles de 96 heures. « Il ne m’appartient pas moi sans convocation de cette assemblée de revenir sur la question », a-t-il précisé. Car « ce n’est pas le bâtonnier qui a décrété un mot d’ordre de suspension », a-t-il poursuivi. Du reste, il note qu’il y a de bonnes perspectives, « et donc avisera » a-t-il conclu.

Il faut noter que cette décision d’arrêt de travail vise à attirer l’attention de l’opinion sur le « drame » vécu en silence dans les juridictions burkinabè. Au bâtonnier de préciser que les audiences au niveau correctionnel ne représentent pas une grande partie des affaires, en terme de rémunération des avocats.

Il qualifie par conséquent cet arrêt de travail d’intérêt général. Il s’agit d’une question de défense des droits humains et non des intérêts égoïstes des avocats, a clamé Me Paulin Salembéré.

A ce jour, le barreau peint une situation alarmante dans le système juridictionnel. Pour preuve, nombre de personnes sont décédées dans les maisons d’arrêt et de correction parce qu’elles n’ont pas accès à l’extérieur, à en croire Me Salembéré. Les personnes incarcérées n’ont pas droit aux visites des membres de leurs familles.

Même si l’ordre dit avoir publié un document synthétique, un document comportant les difficultés réelles devra être transmis aux autorités lors de la marche prévue pour le 30 avril 2019.

Mariam Ouédraogo
Lefaso.net

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