LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Grève des 17 et 18 avril du SYNTSHA : L’ordre des médecins du Burkina appelle à un service minimum

Publié le mardi 16 avril 2019 à 16h40min

PARTAGER :                          
Grève des 17 et 18 avril du SYNTSHA : L’ordre des médecins du Burkina appelle à un service minimum

Dans la déclaration ci-après, le Conseil National de l’Ordre des Médecins du Burkina Faso dit observer avec désolation l’interruption prochaine des soins pour fait de grève lancée par le Syndicat des Travailleurs de la Santé Humaine et Animale (SYNTSHA) les 17 et 18 avril prochain. L’Ordre des Médecins invite par ailleurs les différents protagonistes (gouvernement et syndicats) à trouver des solutions qui préservent la santé des populations et qui permettent d’assurer la continuité des soins.

Déclaration

Chers confrères et chères consœurs,

Chers collaborateurs et collaboratrices des professions médicales, paramédicales et pharmaceutiques,

Le Conseil National de l’Ordre des Médecins du Burkina Faso en tant qu’organe régulateur de l’exercice de la profession médicale, des questions éthiques et déontologiques y relatives, observe avec désolation l’interruption prochaine des soins pour fait de grève lancée par le Syndicat des Travailleurs de la Santé Humaine et Animale (SYNTSHA) soutenue par une déclaration conjointe de solidarité d’autres syndicats de la santé [Syndicat des Médecins du Burkina (SYMEB), Syndicat des Sages-Femmes et Maïeuticiens et Accoucheuses du Burkina (SYSMAB), Syndicat Autonome des Infirmiers du Burkina (SAIB), Syndicat des Travailleurs de l’Administration Hospitalière et des Services de Santé (SYNTAHSS)]. Cette situation mettra à rude épreuve la déontologie et l’éthique professionnelle.

Parmi ses missions les plus importantes, figure la veille à la bonne pratique de la médecine pour la santé des populations. Pour cela, l’Ordre des médecins déplore toute situation évitable qui dégraderait la santé de la population.

Tout en reconnaissant le droit constitutionnel et sans concession à la grève et la pertinence de la plateforme revendicative du SYNTSHA, et dans un souci de respect de la liberté syndicale, le conseil national de l’ordre des médecins ne saurait rester dans le silence face aux conséquences désastreuses de l’absence totale de soins.

Aussi, le conseil national de l’ordre des médecins interpelle les différents protagonistes (gouvernement et syndicats) à privilégier le dialogue et la concertation pour trouver des solutions qui préservent la santé des populations et qui permettent d’assurer la continuité des soins.

Ces solutions nécessairement dégagées grâce au dialogue entre syndicats et gouvernement, sont urgentissimes pour la présente grève, et vitales pour l’avenir de tout le système de santé au Burkina Faso.

Les conséquences de l’arrêt des soins sont catastrophiques et peuvent être irrémédiables ! A chaque fois qu’il y a eu grève dans notre secteur, il y a eu souffrance et perte en vie humaine. Car une vie de perdue à cause d’une grève est une vie de trop de perdue.

Combien de nos citoyens perdront la vie au cours d’une grève dans le secteur de la santé ? Combien devront garder des séquelles incurables à cause d’une grève ? C’est pour cela que le conseil national de l’ordre des médecins formule le plaidoyer auprès de chaque protagoniste pour mettre dans la balance, et à tout instant, le respect de la vie, de la personne humaine et de sa dignité.

Ces éléments constituent en toutes circonstances le devoir primordial du soignant. De ce fait, et tenant compte de nos serments, le Conseil national de l’ordre des médecins du Burkina Faso, demande aux protagonistes de prendre des dispositions pour assurer le service minimum notamment la gestion des urgences et des personnes hospitalisées comme stipulé respectivement dans les paragraphes 866 et 867 de la Compilation des décisions du Comité de la liberté syndicale du Bureau International du Travail, 6ème Edition 2018.

Paragraphe 866 : « Le maintien de services minima en cas de grève ne devrait être possible que : 1) dans les services dont l’interruption risquerait de mettre en danger la vie, la sécurité ou la santé de la personne dans une partie ou dans l’ensemble de la population (services essentiels au sens strict du terme) ; 2) dans les services qui ne sont pas essentiels au sens strict du terme mais où les grèves d’une certaine ampleur et durée pourraient provoquer une crise nationale aiguë menaçant les conditions normales d’existence de la population ; et 3) dans les services publics d’importance primordiale ». Paragraphe 867 : « Un service minimum pourrait être approprié comme solution de rechange possible dans les situations où une limitation importante ou une interdiction totale de la grève n’apparaît pas justifiée et où, sans remettre en cause le droit de grève de la plus grande partie des travailleurs, il pourrait être envisagé d’assurer la satisfaction des besoins de base des usagers ou encore la sécurité ou le fonctionnement continu des installations ».

Nous demandons au Gouvernement d’examiner avec la plus haute attention la plateforme revendicative afin de permettre aux acteurs de la santé de donner des soins de qualité aux populations dans de bonnes conditions de travail conformément au code de déontologie.

Pour le Bureau National de l’Ordre des Médecins du Burkina Faso.

Le Président

Pr Charlemagne OUEDRAOGO

Chevalier dans l’Ordre de la Légion

d’Honneur de la République Française

Chevalier de l’Ordre du Mérite de la
Santé et de l’Action Sociale

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 16 avril 2019 à 17:38, par ô pays mon beau peuple En réponse à : Grève des 17 et 18 avril du SYNTSHA : L’ordre des médecins du Burkina appelle à un service minimum

    Merci Pr Charlemagne.Gréver est un droit constitutionnel mais est ce que contribuer à ôter une vie humaine l’est aussi ? Sincèrement il y a des secteurs où les travailleurs devraient s’auto-censurer de ce droit au débrayage.Dites moi, pour une agent de santé qui a ses parents à Banfora et lui même exerçant à Diapaga par exemple, si au cours de leur débrayage sa mère à Banfora meurt par manque de soins ce jour quel serait son état d’âme ?Blâmer le gouvernement en place pour n’avoir pas satisfait les revendications ? C’est dans quel pays du monde il n y a pas d’insuffisances, de besoins à combler dans le secteur de la santé et d’une manière générale dans tout autre secteur de la vie ? Je préfère un sorcier mangeur d’âme parce que lui au moins a fait un choix clair. Mais que quelqu’un ,qui a été formé par les ressources du peuple pour sauver des vies, vienne par la suite cesser de travailler parce qu’il n’est pas satisfait de certaines conditions, il n y a pas de mots pour le qualifier.

    • Le 16 avril 2019 à 19:31, par Dja En réponse à : Grève des 17 et 18 avril du SYNTSHA : L’ordre des médecins du Burkina appelle à un service minimum

      C’est ce genre de commentaire qui invite tout le personnel de la santé à la révolte. Tu as quelle moralité pour prétendre moraliser les agents de santé ? Dis au Gouvernement de satisfaire la plateforme revendicative du SYNTSHA afin que les agents de santé ne partent pas en grèves parce qu’ils sont indispensables pour sauver des vies, ou alors, dis à l’AN de retirer le Droit de grève au corps de la santé. Quand à Charlemagne, il ferait mieux de se taire. On le connait assez, fourré dans la haute sphère de décision politique au Burkina pour ce qui concerne la santé, conseillant pour le malheur de la politique nationale de santé. Il est la première dame du pays.

    • Le 16 avril 2019 à 21:22, par Tomitozi En réponse à : Grève des 17 et 18 avril du SYNTSHA : L’ordre des médecins du Burkina appelle à un service minimum

      C’est au gouvernement qu’il faut s’en prendre. Les agents de santé sont des adultes et ils prennent leur décision en toute « responsabilité ». Que leurs parents tombent malade au cours de la gréve, ça n’engage qu’eux et leurs parents . Pas vous.

  • Le 16 avril 2019 à 20:33, par Alexio En réponse à : Grève des 17 et 18 avril du SYNTSHA : L’ordre des médecins du Burkina appelle à un service minimum

    Voila des privilegiers de notre societe qui passent tout leur temps entrain grever. Croyant que le Burkina Faso etant un pays petroliers. Le SYNDROM FRANCAIS importe par nos psudos-intellectos qui ne voient pas loin que le bout de leur nez. ILs ne sont pas solidaires a nos jeunes diplomes chomeurs qui sont venus allonges le rang de cette carence sosiale.

    A quand nous les africains, allons serrer nos ceintures batir notre societe a notre image comme les autres nations l ont preliminairement ont emprunter ce chemin pour ensuite ceuillir les fruits.

    Des medecins et autres travailleurs de la sante sponsee par le contribuable depuis le primaire a l Universite, jusqu a la fin du cycle. Aujourdhui avec un salaire decent par rapport a la moyenne des salariers de l Etat sont toujours dans les revendications salariales.

    Alors que la societe attendait de votre contribution de solidarite. Parlez de deontologie dans ce cas est une malhonnete intellectuelle et de jeu mot.

    Et les autres burkinbe sans salaires provenant de l Etat sans assurance chomage ?Ceux-la qui vivent au jour le jour dans la mendicite ?

  • Le 16 avril 2019 à 22:41, par no comment En réponse à : Grève des 17 et 18 avril du SYNTSHA : L’ordre des médecins du Burkina appelle à un service minimum

    franchement la grève des agents de santé peut être qualifiée de "sauvage" car des vies vont en pâtir. c’est cruel, c’est méchant, c’est inhumain. et pourtant vous avez un salaire payé par les ressources du contribuable...

  • Le 17 avril 2019 à 08:59, par HUG En réponse à : Grève des 17 et 18 avril du SYNTSHA : L’ordre des médecins du Burkina appelle à un service minimum

    Même pipe même tabac. Il aurait fallu ce gouvernement populiste du MPP pour vous accorder ces avantages injustifiées. Depuis que ce syndicat a fait trois jours de grève sans service minimum, j’ai dit voila un syndicat pour qui la vie humaine est relégué au second plan ce qui est contraire à l’éthique et à la déontologie du corps.
    Internaute vuvuzela, ce syndicat a échoué sinon le secteur de la santé n’allait pas être parmi les secteurs les plus corrompus. Toi et ton syndicat devrait avoir honte car le syndicalisme ne se résument pas à faire des grèves inhumaines pour avoir seulement des augmentations de salaire. Attendez la vérification des diplômes arrive. Beaucoup vont laisser des plumes car il vérifier sérieusement les attestations de niveau terminal des Infirmiers Diplômés d’Etat (IDE). Je suis sûr que beaucoup ne dorment pas depuis que le ministre de fonction publique a annoncé la nouvelle de la vérification des diplômes.

  • Le 17 avril 2019 à 11:39, par NongSiida ! En réponse à : Grève des 17 et 18 avril du SYNTSHA : L’ordre des médecins du Burkina appelle à un service minimum

    Mon frère DJA, tu m’excuse beaucoup mais à t’entendre ça fait rire.
    Comment on peut parler comme ça, pensent tu que ceux qui ne grève pas c’est parce que tout est rose chez eux ?

    Votre mouvement en dit long sur vous, et je suis vraiment déçu !

    Que pensez vous des FDS en première ligne de combat contre le terrorisme qui tombent ? Vous pensez que si ceux là font une grève avec service minimum comme vous le dite la moitié du pays ne tomberait pas sous les balles de terroristes ?
    Donc mettons un peu de l’eau dans notre vin !!

    Le Burkina n’est pas une question de partie ou de groupe, pour moi tout ce qui tend à prioriser une partie ou un groupe est contre le BURKINA FASO !! N’oublier pas que vos salaires et avantages sont payés à partir des contributions des autres Burkinabé dont vous vous en foutez manifestement.

    LE CHEMIN DE L’ENFER EST PAVE DE CE GENRE DE BONNE INTENTIONS !!!
    Et puis merde à la fin !!!!!

  • Le 17 avril 2019 à 12:39, par HUG En réponse à : Grève des 17 et 18 avril du SYNTSHA : L’ordre des médecins du Burkina appelle à un service minimum

    Selon flash info de fasonet, le service de la maternité de yalagado fonctionne avec l’appui de service de santé de l’armée. Qu’est ce que cela veut dire ?Les agents de santé ont-ils refusé d’assurer le service minimum ? Si tel est le cas, il faut que le ministre de la santé prenne ses responsabilités car on ne peut pas permettre à des fonctionnaires avides de gain de jouer avec la vie des honnêtes citoyens.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Ouagadougou : Des voleurs appréhendés au quartier Somgandé