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Assemblée nationale : Des députés à l’école de « la sécurité démocratique »

Publié le vendredi 12 avril 2019 à 15h46min

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Assemblée nationale : Des députés à l’école de « la sécurité démocratique »

« Démocratie, défis sécuritaires, progrès économique et social ». C’est le thème de la conférence publique organisée à Ouagadougou, le 11 avril 2019, par la Commission de la défense et de la sécurité (CODES) de l’Assemblée nationale. Cette conférence a été animée par des chercheurs tels que Paul Oumarou Koalaga, expert-consultant en sécurité et consolidation de la paix ; Dr Rahede Thomas Ouédraogo et Simon-Pierre Douamba. L’activité se tient en partenariat avec le Centre parlementaire canadien. L’objectif est de réfléchir aux solutions pour une société burkinabè démocratique, pacifiée et résiliente dans un contexte d’insécurité.

C’est Abdoulaye Mossé, 5e vice-président de l’Assemblée nationale, qui a présidé cette conférence qui a mobilisé plusieurs députés et d’autres participants. Pour planter le décor, une définition a permis d’appréhender la démocratie comme un ensemble de droits civils et politiques, mais aussi de droits socioéconomiques (droits à l’éducation, à la santé, au travail ; liberté de commerce et d’industrie, etc.). Pour les conférenciers, la sécurité est comme une garantie de l’intégrité physique des personnes et de leurs biens ; une sécurité assurée par les Forces de défense et de sécurité (FDS). Ainsi, les conférenciers ont révélé que l’État est le garant de la sécurité parce qu’il a le monopole militaire et celui de la contrainte physique légitime. Entre autres, il est aussi le fondement du contrat social ; donc sans État, pas de démocratie et pas de sécurité.

Pour les animateurs de la première communication, il peut y avoir des tensions, voire des relations d’opposition entre démocratie et sécurité. Mais il est tout à fait possible d’envisager des liens de complémentarité. La démocratie ne peut exister sans la sécurité, et la sécurité sans la démocratie serait invivable. En guise d’exemple, la tenue d’élections sans sécurité serait un défi difficile à relever, car il peut y avoir des menaces sur le personnel électoral, les électeurs, le matériel et les documents électoraux.

Selon les conférenciers, quand il y a démocratie sans sécurité, les droits fondamentaux sont menacés : liberté de commerce et d’industrie, droit à l’éducation, droit au travail, etc. Aussi, la liberté d’aller et de venir est compromise.
En somme, la sécurité est fondamentale pour la réduction de la pauvreté, la protection des droits des personnes et l’appui au développement durable. A en croire les conférenciers, la sécurité et le développement sont étroitement liés.

Dans son allocution, Oumarou Koalaga a noté que le premier pilier en termes de défense, de sécurité et de paix, c’est la prévention des risques. Selon ses propos, lorsque les questions et les systèmes de sécurité prennent le pas sur les mécanismes politiques et économiques, il peut en résulter de graves distorsions dans la répartition des ressources de l’État.

Le communicateur a regretté que la promotion de l’État de droit et la question des droits de l’homme soient assez peu abordées dans les stratégies de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, alors qu’elles sont cruciales. Pendant que le terrorisme s’oppose à l’Etat en souhaitant sa destruction, la promotion de l’État de droit le renforce et le rend légitime. « Un État souhaitant préserver l’ordre public face à des acteurs qui veulent le détruire, ne peut pas ressembler lui-même aux terroristes », a-t-il prévenu. Avant de conclure : « Nos efforts ne peuvent être efficaces que si nous sommes guidés par les mêmes principes : la démocratie, la dignité humaine et les droits fondamentaux, ainsi que l’État de droit. Autant de valeurs universelles qui font partie de notre vivre-ensemble. Développer un système de gouvernance fermement ancrée dans ces valeurs, c’est ce que nous appelons promouvoir la sécurité démocratique ».

EKS
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