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Gestion du patrimoine forestier : Le Burkina Faso veut se doter d’une stratégie nationale

Publié le jeudi 11 avril 2019 à 20h00min

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Gestion du patrimoine forestier : Le Burkina Faso veut se doter d’une stratégie nationale

Un atelier de validation des conclusions de l’étude sur les facteurs de déforestation et de dégradation des forêts s’est tenu le jeudi 11 avril 2019, sous l’égide du ministre de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique, Batio Bassière. La rencontre a réuni environ 100 participants constitués, entres autres, d’experts et d’acteurs des services techniques centraux et/ou déconcentrés des ministères en charge de l’économie, de l’environnement, de l’agriculture, de l’élevage, de l’énergie, des mines. L’initiative émane du Programme d’investissement forestier porté par le ministère en charge de l’Environnement.

Conscient des enjeux qu’impliquent la perte de forêt, le Burkina Faso multiplie, depuis plusieurs décennies, des initiatives pour assurer une gestion durable de son paysage rural et s’inscrire ainsi dans une dynamique d’économie verte et de développement durable. Dans cette dynamique, le pays s’est engagé, depuis 2010, dans le processus de Réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+), à travers notamment la mise en œuvre de son Programme d’investissement forestier (PIF) et l’élaboration de sa Stratégie nationale REDD+.

Les participants à l’atelier national vont contribuer à enrichir les études qui doivent mener vers la conception finale de la Stratégie nationale REDD+

Si l’élaboration du plan que le Burkina Faso entend suivre pour se préparer à la REDD a permis de réaliser une première identification des principaux Facteurs de déforestation et de dégradation des forêts (FDDF), la préparation de la Stratégie nationale REDD+ nécessite une analyse plus approfondie du monde rural, aussi bien technique que sociologique. C’est ainsi que le PIF a initié, depuis le début de l’année 2018, des études sur les FDDF. Elles ont mobilisé près d’une vingtaine d’experts nationaux et couvrent différents secteurs (forestiers, agriculture, élevage, exploitation minière, énergie, économie, etc.)

Le coordonnateur national du PIF-Burkina, Sibiri Kaboré : « Le REDD+ est une compensation aux efforts que les pays réalisent pour réduire la dégradation et la déforestation »

« Six études thématiques ont été révisées (dont l’étude sur la transhumance). Et il a été question de faire une synthèse des études et dégager les facteurs de déforestation qui se résument à l’expansion agricole, l’effet de brousse, le surpâturage, l’orpaillage incontrôlé. Face à chaque facteur de déforestation, on a dégagé des options stratégiques de mise en œuvre », a confié le coordonnateur national du PIF-Burkina, Sibiri Kaboré.

Afin de communiquer les résultats provisoire du rapport analytique et de synthèse sur les FDDF et de soumettre pour appréciation et validation de son contenu aux différentes parties prenantes impliquées, le PIF a organisé un atelier de restitution, le jeudi 11 avril 2019, à Ouagadougou. Cette rencontre se tient après deux ateliers thématiques tenus à Koudougou du 12 au 13 novembre, et à Ouagadougou du 15 au 17 novembre 2018.

Le ministre en charge de l’Environnement, Batio Bassière : « Nous avons le devoir d’anticipation et de mutualisation des efforts si nous ne voulons pas condamner nos populations à être des immigrés climatiques »

Comme le précise le ministre en charge de l’Environnement, les options stratégiques qui seront retenus au terme des travaux permettront au Burkina Faso d’inverser les tendances de dégradation des forêts, en particulier, et des ressources naturelles renouvelables en général, afin de tendre vers une croissance forte, inclusive, résiliente et créatrice d’emplois décents au profit des populations.

Profitant de cette tribune, il a remercié les participants qui ont bien voulu accompagner l’élan de son département dans le processus d’élaboration de la Stratégie nationale REDD+. Pour lui, la réduction des émissions causées par le reboisement et la dégradation des forêts et le rôle de la conservation, de la gestion durable des forêts et du renforcement des stocks de carbone forestier (REDD+) est essentielle dans l’action mondiale contre le changement climatique.

« La mise en place d’un cadre légal et technique est un effort qui demande du temps, de la rigueur et de la détermination », dixit le représentant de la Banque mondiale, Elisée Ouédraogo.

« Nous devrons faire du processus REDD+ un levier de développement de notre pays à travers un changement de paradigme dans la gestion de nos ressources naturelles », a-t-il dit. Toutefois, l’atteinte des objectifs de développement durable nécessite la mise en œuvre de plusieurs mesures pour lutter contre le changement climatique et la conversion des forêts à d’autres types d’usage des terres.

A ce propos, le ministre Bassière préconise les mesures visant à réduire les niveaux des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts, et à améliorer les puits de carbone en milieu forestier, car elles constituent l’un des moyens les plus importants et économiques pour réduire les émissions mondiales, tout en produisant des avantages non-négligeables en faveur de l’adoption, de la biodiversité, des moyens d’existence et du développement.

La Banque mondiale officie en tant que chef de file des partenaires techniques et financiers qui soutiennent le Burkina Faso pour cette étude poussée des FDDF. L’institution financière a, en effet, injecté 20 millions de dollars, soit environ 12 milliards de F CFA, dans la mise en œuvre du PIF dont le budget total est estimé à 44 millions de dollars. Pour le représentant du représentant résident par intérim de la Banque mondiale, Elisée Ouédraogo, leur action est plein de bon sens.

« C’est au regard de la thématique mais aussi de la gravité de la situation, parce que non seulement il y a la dégradation du potentiel productif mais aussi il y a une forte contribution aux émissions de gaz à effet de serre. Ce qui influence négativement tous les aspects liés au changement climatique », a-t-il justifié.
En rappel, le PIF est une initiative d’envergure internationale qui implique plusieurs pays, avec le Burkina Faso comme unique pays sahélien. Au pays des hommes intègres, le programme s’effectue en six ans (janvier 2014-décembre 2019).

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 12 avril 2019 à 12:11, par Sacksida En réponse à : Gestion du patrimoine forestier : Le Burkina Faso veut de doter d’une stratégie nationale

    Depuis, 27 ans du regime de Blaise compaore et ses compagnons qu’ont-ils fait des trois luttes contre la deforeststion initiees sous la revolution d’aout 1983 ? Ou sont passes des milliards recus contre la deforestation du pays et la progression galopante du desert ? En general, une vraie revolution est necessaire pour s’attaquer a ces problematique qui mettent en peril l’avenir du Burkina et ses generation futur. Que Dieu aide ma patrie. Courage et Salut.

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