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Lutte contre le paludisme : Des moustiquaires imprégnées de nouvelle génération pour les populations

Publié le jeudi 4 avril 2019 à 18h05min

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Lutte contre le paludisme : Des moustiquaires imprégnées de nouvelle génération pour les populations

Le mercredi 3 avril 2019, s’est tenue dans la ville de Banfora, la cérémonie de lancement du projet pilote d’évaluation des moustiquaires imprégnées de nouvelle génération. Organisée par l’Institut national de santé publique (INSP), cette cérémonie était placée sous le patronage du ministre de la Santé, représenté par le gouverneur de la région des Cascades, Joséphine Kouara/Kaboré. Au cours de la campagne, ce sont deux millions de moustiquaires imprégnées de nouvelle génération qui seront distribuées gratuitement à la population.

Selon le secrétaire général de l’INSP, Ferdinand Tiendrebéogo, représentant son directeur général, le Burkina Faso est le premier pays à distribuer ce type de moustiquaire. En effet, les moustiquaires imprégnées nouvelle génération ont été mises en place pour lutter efficacement contre le paludisme. Des études expérimentales menées au Burkina Faso ont montré que ces moustiquaires étaient plus efficaces que les moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MILDA). Elles contiennent une combinaison de deux substances chimiques capables d’empêcher les moustiques de piquer et de tuer les moustiques résistants. Ces nouvelles moustiquaires ont été approuvées par l’OMS, mais pour le moment aucune distribution à grande échelle n’a été réalisée.

Dr Adama Gansané, directeur du CNRFP

Au Burkina Faso, le paludisme reste la première cause de consultation et d’hospitalisation dans les centres de santé. En 2017, le pays a enregistré 11 millions de cas de paludisme avec 4144 décès. Le paludisme reste donc un défi majeur de santé publique au Burkina Faso. Selon le directeur du Centre national de recherche et de formation sur le paludisme, Dr Adama Gansané, l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MILDA) reste l’une des principales stratégies de prévention du paludisme.

Cependant, des études menées au Burkina Faso ont montré que les moustiques ont développé un niveau élevé de résistance à la plupart des insecticides "pyréthrinoïdes" utilisés dans la fabrication des moustiquaires, réduisant ainsi la protection offerte par les MILDA conventionnelles. C’est pourquoi, cet état de fait nécessite un type nouveau de moustiquaires de 3ème génération. « Suite à une étude réalisée par le Centre national de recherche et de formation sur le paludisme (CNRFP), il ressort que ces moustiquaires dites de 3ème génération peuvent faire face à ces vecteurs résistants », a-t-il laissé entendre.

Les participants

C’est ainsi que le ministère de la Santé a fait un plaidoyer pour le déploiement de cette nouvelle gamme de MILDA, dite nouvelle génération dans les quatre régions ayant les niveaux de résistance les plus élevés aux pyréthrinoïdes, que sont les régions des Cascades, des Hauts-Bassins, du Sud-ouest et de la Boucle du Mouhoun. Il est prévu au cours de la campagne, la distribution de deux millions de moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action (MILDA) de nouvelle génération dans ces zones de fortes résistances.

Gouverneur de la région des Cascades, Joséphine Kouara_Kaboré

Les marques de moustiquaires qui seront donc distribuées en juillet 2019, se composent d’interceptor G2 et de moustiquaires à base de PBO. Pour mieux apprécier cette évidence de protection, le ministère de la Santé, toujours avec le soutien de ses partenaires techniques et financiers, a prévu de réaliser une étude de suivi et évaluation. Cette étude a pour objectif principal d’apprécier l’utilisation de ce nouveau type de MILDA et surtout de mesurer l’impact de ces moustiquaires G2 et PBO sur le nombre de cas de paludisme dans les zones à forte résistance aux insecticides en conditions réelles d’utilisation.

Le gouverneur de la région des Cascades, Joséphine Kouara/Kaboré, estime qu’en pareille circonstance, il est recommandé d’évaluer l’impact de ces moustiquaires sur l’incidence du paludisme et les indicateurs entomologiques dans le pays. C’est dans ce cadre que les localités de Banfora, Gaoua et Orodara ont été retenues pour cette étude.

Chritelle Gogué de PATH Washington

Le gouverneur a tenu à saluer les partenaires techniques et financiers qui ont contribué à la mise en œuvre du projet, notamment le PATH, le Fonds mondial, l’École d’hygiène et de médecine tropicale de Londres (LSHTM), le PSI, PMI, IVCC, Unitaid et la Fondation Bill et Melinda Gates. Elle a invité les populations à s’approprier ce nouveau projet de recherche qui est le leur, afin de pouvoir éliminer le paludisme au Burkina Faso d’ici 2030 par la lutte anti-vectorielle. Ce projet est placé sous le leadership de l’Institut national de santé publique à travers le Centre national de recherche et de formation sur le paludisme.[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Romuald Dofini
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 4 avril 2019 à 20:44, par propreté En réponse à : Lutte contre le paludisme : Des moustiquaires imprégnées de nouvelle génération pour les populations

    Pourquoi se focaliser sur des moustiquaires imprégnés couteuses qui vont contribuer comme auparavant à des résistances des moustiques ? une simple moustiquaire sans trou et correctement mise protège le dormeur mais, le simple bon sens des humains semble avoir fui la planète Terre ! Depuis 40 ans, j’utilise ce type de moustiquaire simple sans problème ; alors évitons de chercher des problèmes là où il n’y en a pas !
    Et, l’autre prévention est évidemment de rendre son cadre de vie salubre pour ne pas développer des nids à moustiques comme flaque d’eau stagnante, caniveaux obstrués par les déchets, etc.

    • Le 5 avril 2019 à 08:23, par lekaf En réponse à : Lutte contre le paludisme : Des moustiquaires imprégnées de nouvelle génération pour les populations

      Bien vue cher Monsieur. Pourquoi réinventer la roue ?

    • Le 5 avril 2019 à 10:40, par Kouda En réponse à : Lutte contre le paludisme : Des moustiquaires imprégnées de nouvelle génération pour les populations

      propreté,
      Vous avez parfaitement raison.
      Et comme vous, j’utilise des moustiquaires non imprégnées. D’ailleurs, je me méfie beaucoup de ces différents produits chimiques dont on ignore les effets sur la santé humaine et l’environnement à long terme. Grillage anti-moustique à toutes mes fenêtres, pulvérisation des bouches d’évacuation d’eau avec un insecticide, éviter d’accumuler des déchets ou de laisser stagner l’eau, assécher tous les endroits humides chez soi.
      J’utilise rarement les répulsifs anti-moustiques. Je porte des vêtements qui me couvrent les bras et les pieds, des chaussures fermées et des chaussettes. Si je veux m’habiller autrement, je reste à l’intérieur pour éviter de m’exposer aux moustiques à la tombée de la nuit, période où les moustiques sont plus actifs.
      propreté, vous devez cependant comprendre une chose. Suivez l’argent et vous comprendrez aisement que n’ayant rien déboursé par nous mêmes, nous sommes contraints d’accepter ce qui nous est imposé par les bailleurs. Donc, on va expérimenter ces produits sur nous.
      Bonne fin de semaine à toutes et à tous.

    • Le 5 avril 2019 à 12:59, par gomassa En réponse à : Lutte contre le paludisme : Des moustiquaires imprégnées de nouvelle génération pour les populations

      Merci et très bien résumé, dommage pour le Noir qui n’a encore rien compris (blindman).

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