La salle de conférence du Centre hospitalier universitaire de Tengandogo de Ouagadougou a refusé du monde. Ils étaient environ 300 membres de l’Ordre national des infirmiers et infirmières du Burkina provenant des treize régions du pays à y avoir effectué le déplacement. Le sujet interpelle : « Rôle et place de l’infirmier dans le système de santé du Burkina Faso ».

Ce n’est plus un secret. Les germes pathologiques ont adopté des moyens de résistance. Et il faudrait mettre l’accent sur la formation et la recherche, préconisent certains chercheurs. Au regard des défis liés à l’exigence de soins de qualité et de certaines normes internationales, le panel de ce congrès s’est penché sur le rehaussement du niveau de recrutement des infirmiers et infirmières.

Dès lors, le baccalauréat pourrait être le niveau requis de recrutement des infirmiers. Si cela est adopté, les implications sur le statut et la carrière s’imposent. Chose sur laquelle, Hermann Yabré appelle à mûrir la réflexion pour éviter les situations de blocage ou d’éventuels problèmes personnels entre infirmiers.

En attendant la mise en œuvre de la fonction hospitalière adoptée en 2018, des schémas nouveaux sont envisageables. Cette chaine infirmier breveté, infirmier d’Etat, attaché de santé et conseiller de santé deviendrait une chaine limitée à 2 paliers ou 3 paliers, le cas échéant. Soit d’infirmer d’Etat à conseiller de santé en passant par attaché de santé.

Le rehaussement du niveau de recrutement, une fois adopté, tracera les sillons d’une universitarisation de la fonction hospitalière. « L’heure n’est plus à la nécessité mais à la mise en œuvre de l’universitarisation de la fonction hospitalière », a lancé Maurice Hien, communicateur sur « l’état de la mise œuvre du système LMD dans la fonction hospitalière ». Cela devrait permettre de se conformer à nombre de standards internationaux en matière de fonction hospitalière.

Contrairement aux pays de l’Union économique et monétaire ouest -africaine (UEMOA), le Burkina Faso reste le dernier pays n’ayant pas encore mis en œuvre le protocole de l’Organisation ouest-africaine pour la santé (OOAS) ratifié depuis 2008, invitant les pays à un rehaussement du niveau de recrutement des infirmiers.

La Tunisie et le Bénin sont quelques pays africains embarqués dans une universitarisation de la fonction hospitalière. Mais avant d’y arriver, l’Ordre a voulu s’inspirer du modèle d’éducation à l’ISSDH dont son absorption par l’université Ouaga I Pr Joseph Ki Zerbo a joué sur sa professionnalisation.

Mariam Ouédraogo
Lefaso.net