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Règlement du différend au Sahara occidental : l’Union africaine s’engage à accompagner les initiatives des Nations unies

Publié le vendredi 29 mars 2019 à 16h00min

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Règlement du différend au Sahara occidental : l’Union africaine s’engage à accompagner les initiatives des Nations unies

La ville de Marrakech, au Maroc, a accueilli, le 25 mars 2019, la Conférence ministérielle africaine sur l’appui de l’Union africaine au processus politique des Nations unies sur le différend régional au sujet du Sahara marocain. Cette conférence a enregistré la participation d’une quarantaine de pays africains dont le Burkina Faso. Au terme de ses travaux, la conférence, à travers une déclaration finale, a engagé les Etats africains membres de l’Union africaine, dans la dynamique de la mise en œuvre de la décision 693 qui consacre « la primauté du processus onusien dans la gestion de la question du Sahara, en excluant tout processus parallèle ».

Sur la question du Sahara, beaucoup d’encre et de salive ont coulé ; des visions souvent antagonistes sont apparues, mettant mal à l’aise l’unité du continent africain. C’est donc pour converger les positions des Etats africains dans le moule d’une vision commune, conformément à une décision des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, adoptée lors de la 31e session ordinaire de l’union tenue à Nouakchott en juillet 2018, que la conférence ministérielle africaine de Marrakech a été initiée.

Tenue le 25 mars 2019, elle était porteuse de cette « vision sage et éclairée » des Etats africains de renforcer l’unité du continent d’une part et, d’autre part, de rejeter toute tentative de dévier l’Afrique de ses priorités urgentes en matière de développement humain durable, d’intégration régionale et de prospérité de ses citoyens. En somme, cette conférence s’est donné pour mission de « réaffirmer le consensus africain autour de la décision 693, et de témoigner activement de l’appui africain au processus politique en cours dans le cadre des Nations unies en vue d’une solution politique réaliste, pragmatique et durable à la question du Sahara occidental, qui repose sur le compromis ».

La tenue de cette Conférence ministérielle africaine de Marrakech sur la gestion de la question du Sahara se justifie par le fait que, malgré le climat de sérénité au sein de l’Union africaine, « certaines actions cherchent à contrarier l’esprit de la lettre de la décision 693 » qui privilégie la voie et la voix onusiennes de règlement du différend régional au Sahara. En ce sens, elle constitue une réponse en termes de prévention aux clivages, aux divisions et aux fragmentations au sein de cette union des pays africains, aux fins de les rassembler autour des efforts des Nations unies pour la résolution de cette question préoccupante du Sahara occidental. Ce n’est un secret pour personne, la persistance des divisions internes pourrait compromettre la résolution de ce conflit régional et nuire ainsi à la stabilité, à la cohésion, à la cohérence et à l’efficacité de l’organisation continentale qu’est l’Union africaine. D’où le chemin de Marrakech pour réaffirmer son attachement au processus onusien.

Le représentant de l’ONU à la conférence de Marrakech a appelé l’ensemble des Etats membres de l’UA à soutenir les efforts de l’ONU dans la résolution de la question du Sahara

Cet attachement au processus onusien, les pays membres de l’Union africaine qui ont participé à la rencontre de Marrakech du 25 mars 2019 l’ont témoigné à travers une déclaration finale qui engage tous les Etats africains membres de l’union à reconnaître et à respecter « l’exclusivité des Nations unies en tant que cadre de recherche d’une solution politique, mutuellement acceptable, réaliste, pragmatique et durable à la question du Sahara ». A cette conférence, le Burkina Faso était représenté par l’ambassadeur Oumarou Soro.

Pour le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, cette Conférence ministérielle africaine de Marrakech a été importante en termes de conclusions, en ce sens que ses travaux ont clairement défini « le rôle de l’Union africaine, à l’instar des autres organisations, et qui consiste en l’accompagnement et en l’appui du processus onusien et des efforts consentis par les Nations unies » pour la résolution de la question du Sahara. Et le ministre Bourita reste convaincu que « ce différend régional a un coût, d’abord pour les populations des camps de Tindouf qui vivent dans des conditions très difficiles, à la merci des aides humanitaires, et peuvent être attirées par les sirènes de l’extrémisme et du terrorisme.

Le Burkina Faso était représenté à la Conférence par l’Ambassadeur Oumarou Soro (1er de G à D)

Le Maroc est également conscient que ce différend empêche la normalisation des relations bilatérales entre le Maroc et l’Algérie et estime, de ce fait, que le règlement de cette question favoriserait la relance de l’intégration maghrébine ». D’où son appel à toutes les parties concernées par la question du Sahara, aux fins qu’elles s’impliquent dans tous les débats susceptibles de faire bouger les lignes « dans le sens voulu par la communauté internationale et le Conseil de sécurité de l’ONU ».

Depuis son retour au sein de l’Union africaine, le Maroc mène une offensive diplomatique qui repose sur « une approche proactive et d’initiatives ». Le pays du Roi Mohammed VI espère qu’enfin, la rhétorique et les discours stériles feront place aux actions et décisions concrètes pour une solution définitive à cette épineuse question du Sahara marocain. Ce faisant, la Conférence ministérielle africaine de Marrakech vient comme pour « clarifier l’apport de l’Union africaine au processus onusien dans ses efforts en vue de parvenir à une solution réaliste, pragmatique et durable ».

Ont pris part à la conférence de Marrakech, 36 délégations de pays africains, composées de 24 ministres (dont 18 ministres des Affaires étrangères), quatre secrétaires généraux et huit ambassadeurs. Parmi la vingtaine de pays africains non-représentés à cette rencontre, figurent la Mauritanie, l’Algérie et l’Afrique du Sud. Pourtant, au deuxième round de négociation entre le Maroc et le Polisario, qui s’est tenu du 21 au 22 mars 2019 en Suisse, sous l’égide de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Horst Khöler, l’Algérie et la Mauritanie étaient présents.

Quand l’Afrique va-t-elle enfin parler d’une seule voix, « s’agissant de répondre aux défis multidimensionnels du monde complexe d’aujourd’hui et de demain » ?

Sita TARBAGDO

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 29 mars 2019 à 22:25, par Nass En réponse à : Règlement du différend au Sahara occidental : l’Union africaine s’engage à accompagner les initiatives des Nations unies

    Monsieur Sita TARBAGDO ! Que de propagande et de désinformation !
    Cela vous écorcherait-il d’appeler le "Sahara" par son nom propre tel qu’il est constamment utilisé par l’ONU et TOUTES les instances internationales de même que TOUS les pays du monde, à savoir le...SAHARA OCCIDENTAL !
    Dans vos lignes RIEN, pas un mots, sur les principaux intéressés, j’ai nommé le PEUPLE Sahraoui dont la qualité et statut de PEUPLE fut reconnu par l’ONU !
    Vous omettez volontairement de rappeler que le Sahara Occidental est un territoire NON AUTONOME, c’est à dire au terme même de l’ONU : A DÉCOLONISER.
    Vous édulcorez sciemment la situation actuelle de ce territoire en le qualifiant de territoire..."disputé" quand aussi bien il est militairement occupé depuis 1975 par le Maroc !
    En tout état de cause, un mensonge ne faisant jamais une vérité tout un chacun pourra voir que AUCUN pays au monde ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le territoire du PEUPLE Sahraoui. Et ce n’est pas demain la veille que cela changera. Bien au contraire : le Peuple Sahraoui finira - grand bien vous fasse - par obtenir son autodétermination et la libération de son territoire.

  • Le 29 mars 2019 à 23:11, par Juste En réponse à : Règlement du différend au Sahara occidental : l’Union africaine s’engage à accompagner les initiatives des Nations unies

    Le Maroc a peur de l’Algerie parce que c’est le seul pays arabe qui refuse d’être gâteau. Il faut que l’union Africaine comprenne que le Maroc va la rouler dans la farine ; il n’y a que l’intérêt qui compte pour ce pays. Ces dirigeants ont voulu s’atteler à l’Union Européenne, comme ça n’a pas marché là bas ils reviennent se jeter dans cette poubelle de l’union Africaine juste pour exploiter les pays d’Afrique noire. Discuter avec un marocain et vous comprendrez que c’est un pays de truyants. Ils collaborent avec le juifs, exploitent l’Afrique noire et veulent parfois imposer leur point de vue dans les affaires intérieures des pays. Il semble même que pendant le coup d’état du CND le Maroc était du côté des Diendéré. Si c’est pas parce que nos avons des colo-colo à la tête de beaucoup d’états africains, on aurait même rétabli nos relations avec le Front Polisario et bouter ces faux types hors de nos frontières.

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