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Semaine songhay du Burkina : La langue et la culture songhay célébrées à Ouagadougou

Publié le mardi 26 mars 2019 à 19h30min

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Semaine songhay du Burkina : La langue et la culture songhay célébrées à Ouagadougou

C’est par une coupure du ruban que le ministre en charge de l’Enseignement supérieur, Alkassoum Maïga, a donné le top départ des festivités de la 1ère édition de la semaine songhay du Burkina Faso. Ce rendez-vous culturel se déroule du 26 au 30 mars 2019, à la Maison du peuple de Ouagadougou, autour du thème « La langue et la culture, leviers du développement socio-économique de la communauté songhay du Burkina Faso, d’Afrique et de sa diaspora ». Le président du Conseil constitutionnel, Kassoum Kambou, est l’invité d’honneur.

La cérémonie d’ouverture du Festival de la semaine Songhay du Burkina Faso a accueilli du beau monde, ce mardi 26 mars 2019, à la Maison du peuple de Ouagadougou. Des festivaliers venus de 10 pays d’Afrique, de la diaspora des Etats Unis et de l’Europe, pour ne citer qu’eux. Au Burkina Faso, ce sont plus de 1 000 personnes venant des régions qui comptent un nombre important de songhay que sont le Nord, l’Est, le Centre-nord, le Sahel, le Plateau central et le Centre.

Plusieurs autres personnalités étaient présentes dont le Conseiller spécial du chef de l’Etat, le maire de la commune de Ouagadougou, Armand Béouindé, le ministre en charge de l’Environnement, Batio Bassière. Le chef Songhay, Moussa Maïga, a rehaussé l’éclat de la cérémonie par sa présence. La présente activité ambitionne de célébrer la langue et la culture Songhay à travers des exposition-ventes, des prestations artistiques et culturelles, et un colloque.

Pour cette première édition, le comité d’organisation a reçu plus d’une centaine de communications. Mais au finish, une soixantaine a été retenue. Dès ce 27 mars s’ouvrent à l’Université Ouaga I Pr Joseph Ki Zerbo, les journées scientifiques de la semaine Songhay et ce jusqu’au 29. Les communicateurs et panelistes viennent de divers horizons.

« Il sera question de parler de la langue, de l’histoire, de la culture vues de manière purement scientifique pour que chaque chercheur apporte sa façon de voir les résultats de recherches qu’il a menées, sans subjectivité, pour faire avancer l’état des connaissances sur le Songhay », selon le chef de la délégation du Niger, Pr Mamoudou Djibo. Il en a profité pour plaider en faveur de la création d’un réseau de communicateurs de la langue Songhay.

L’idée d’organiser une semaine Songhay à Ouagadougou a germé à la suite de la reconnaissance de la langue songhay en 2018, avec trois autres langues comme des langues transfrontalières véhiculaires par l’Académie africaine des langues (ACALAN). Et c’est Dr Alain Ouédraogo, chercheur à l’Institut des sciences des sociétés et spécialiste du songhay, qui en a eu la brillante idée.

« L’évènement est pour moi, un rêve d’enfant, un rêve en tant que chercheur. J’avais toujours voulu voir dans une même salle, les populations africaines réunies. Aujourd’hui, c’est une réalité. Cette réalité, je la dois à l’ACALAN, à la Commission de l’Union africaine », s’est-il exprimé devant un parterre d’invités. Il a en outre exprimé ses remerciements au ministre Maïga pour avoir fait siennes « ses nuits blanches, ses préoccupations et ses inquiétudes ».

A propos de la reconnaissance de la langue songhay, le premier responsable du département de l’Enseignement supérieur a fait remarquer qu’« il ne s’agit pas de communautarisme. Il ne s’agit pas non plus d’un repli identitaire, mais il s’agit juste que tous ceux qui sont des locuteurs de cette langue et qui vivent avec la culture Songhay sachent chacun d’où il vient ? Où il va ? Quelle est la destinée ? Quels sont les objectifs ? Parce que si vous vous comprenez, mieux vous êtes capables de communiquer avec les autres.

Vous êtes aussi capables d’avoir des valeurs à partir desquelles le dialogue peut s’établir avec les autres communautés ». C’est donc une occasion en « or » à ne pas rater. « Je crois que c’est un mouvement très fort et chacun doit se dire que nous avons une chance d’avoir la reconnaissance de l’humanité et de l’Union africaine.
Mais cette chance, il faut la mettre au service des valeurs défendues par l’UA et par nos pays. Le Burkina Faso qui est une nation composite avec beaucoup de groupes ethniques, de nationalités, il faut être dans l’esprit de paix et de coexistence pacifique pour que le Faso soit le Faso. Et ça c’est valable pour le Mali et le Niger », recommande le premier responsable du département de l’Enseignement supérieur.

De son côté, le chef Songhay a témoigné la reconnaissance de la communauté à l’endroit de l’UA et réaffirmé leur engagement à accompagner le gouvernement et les populations à promouvoir la paix, la sécurité et le développement. Après la coupure symbolique du ruban, les officiels ont pris le temps de visiter les stands.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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