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Procès du putsch : « Jacques Limon ne veut plus se battre », ironise Me Séraphin Somé

Publié le lundi 25 mars 2019 à 23h59min

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Procès du putsch : « Jacques Limon ne veut plus se battre », ironise Me Séraphin Somé

Comme annoncé, l’expert en sécurité informatique a été rappelé à la barre du tribunal militaire de Ouagadougou, à l’audience de ce lundi 25 mars 2019. Mais il n’aura pas eu à dire grand chose. Car ce sont plutôt les relevés téléphoniques qui ont parlé, confirmant les échanges entretenus entre certains accusés. Dans la matinée, les débats ont donc porté sur la pièce produite par le parquet militaire, à savoir les relevés téléphoniques de certains accusés, obtenus auprès des opérateurs .

S’il y a bien un accusé qui a réfuté le contenu de l’expertise téléphonique menée par Younoussa Sanfo, c’est bien le lieutenant Jacques Limon. Ce dernier, depuis sa déposition à la barre, a toujours crié au complot contre sa personne pour une affaire de passation de marché pour l’acquisition de matériel devant servir à l’expertise téléphonique, dans le cadre de la procédure. Son avocat, Me Mamadou Sombié, dit avoir l’impression que les personnes qui ont signé le marché sont tapies dans l’ombre et veulent « liquider » son client.

Il a rappelé que le téléphone du lieutenant Limon n’a pas été expertisé et que le juge a prononcé une ordonnance de non-lieu pour l’accusé Jean Bénédicte Bi-ila qui a pourtant échangé des SMS plus graves que ceux échangés entre son client et le capitaine Zoumbri. « Le lieutenant Limon a dit que c’est quand il était au courant de la passation de marché qu’on a ajouté des messages à ceux qu’il a envoyés au capitaine Zoumbri », a déclaré Me Sombié.
Mais les fadettes obtenues auprès des opérateurs et brandies par le parquet sont venues remettre en cause ses déclarations, confirmant les conclusions de l’expertise informatique.

« Quand le lieutenant Limon est passé ici, on pensait qu’il allait se battre jusqu’à la dernière goutte de sueur. Aujourd’hui, il ne veut plus se battre. Il est déjà dans la plaidoirie. Il dit que pour ses SMS, on ne doit pas lui infliger une condamnation ferme. Les carottes sont cuites. Il a reconnu la matérialité des échanges. Tous ces débats autour du marché étaient de la diversion. Je vous prie de constater que Limon, à travers son avocat, a commencé à vous demander pardon », a déclaré Me Séraphin Somé de la partie civile.

En réaction aux propos de son confrère, Me Sombié dira qu’il n’a pas encore commencé sa plaidoirie. « Je commence à réunir des éléments afin d’obtenir l’acquittement de mon client. En quoi avons-nous plaidé notre culpabilité ? Le lieutenant Limon a été attrapé comme un mouton de Tabaski ».

Notons qu’à l’audience, le parquet militaire a également énuméré plusieurs échanges téléphoniques, une dizaine environ, entre le journaliste Adama Ouédraogo dit Damiss et le général Diendéré. Dans la pièce produite par le parquet, il ressort que les deux hommes se sont appelés le 16 septembre 2015, quatre fois en l’espace de 30 minutes, entre 13h08 et 13h39. Un échange a également eu lieu à 14h50, après l’arrestation des autorités de la Transition, jusqu’à 17h moins, quelques minutes avant la rencontre de la Commission de réflexion et d’aide à la décision (CRAD) au ministère de la Défense nationale et des Anciens combattants.

Mais Me Guy Hervé Kam souligne qu’entre 22h et 2h40, c’était le silence radio entre les deux hommes. Pour l’avocat de la partie civile, « c’est parce qu’ils étaient au même lieu », c’est-à-dire au camp Naaba-Koom. La communication reprendra de plus belle jusqu’à 3h40, alors que le général avait quitté le camp pour le ministère de la Défense.

Pour le conseil de Damiss, Me Stéphane Ouédraogo, le parquet s’engage dans « un glissement insidieux » en prétendant que les échanges téléphoniques sont des preuves d’actes de complicité. Selon lui, le nombre d’appels échangés importe peu, et l’accusation devrait plutôt s’atteler à donner le contenu de ces appels.

Cliquez ici pour lire aussi Procès du putsch : La défense du bâtonnier Mamadou Traoré qualifie d’illégale une pièce du parquet militaire

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 26 mars 2019 à 06:12, par Mafoi En réponse à : Procès du putsch : « Jacques Limon ne veut plus se battre », ironise Me Séraphin Somé

    Damiss,le rédacteur en chef du fameux communiqué de ce fameux cnd et qui se voyait déjà gros ministre.Patatras.....il est bien pris dans les filets

  • Le 26 mars 2019 à 07:31, par Ka En réponse à : Procès du putsch : « Jacques Limon ne veut plus se battre », ironise Me Séraphin Somé

    Depuis cette affaire de passation de marché, tout le problème c’est de savoir qui dit la vérité ? Surtout de savoir si les cris de Jacques Limon c’est de la sincérité ou si c’est de la farine. Personnellement, je ne faisais aucune confiance a Limon : aujourd’hui le vernis du mensonge commence à tomber, et la seule solution pour lui est de s’abstenir et de demander pardon pour sauver sa peau, car, les SMS l’accable totalement.

    ‘’’’Pour le conseil de Damiss, Me Stéphane Ouédraogo, le parquet s’engage dans « un glissement insidieux » en prétendant que les échanges téléphoniques sont des preuves d’actes de complicité.’’’’

    Maître Stéphane Ouédraogo, être journaliste, ce n’est pas avoir le droit de faire de n’importe quoi, surtout se mêler a un coup d’état à la maternelle, et de dire ou d’écrire n’importe quoi après. Monsieur Damiss sait parfaitement qu’il est à 100% complice de ce coup d’état à la maternelle : Même s’il prêtent faire son travail de journaliste au moment des faits ! Est ce que c’est productif de laisser un journaliste se mêler a un enlèvement d’une autorité dans le but de pouvoir écrire après de n’importe quoi, ou solliciter un poste si ce coup avait réussi ? Il y a une déontologie journalistique dans notre pays, si elle n’est pas assortie de mesures réellement contraignantes et appliquées pour des journalistes voyous, où va-t-on ? Même si le parquet n’arrive pas à sanctionner ce manipulateur de journaliste, il n’échappera au CSC.

    A présent, avec un journaliste comme Damiss, ça nous prouve que rare sont les vrais journalistes au Burkina, le plus grand nombre des journalistes ne sont que des mafiosi qui cherchent a protéger leur petites fesses et s’assurer l’impunité.

    • Le 26 mars 2019 à 17:13, par El nino En réponse à : Procès du putsch : « Jacques Limon ne veut plus se battre », ironise Me Séraphin Somé

      Monsieur Ka, avez vous vu la facture d’expertise des téléphones de l’expert SANFO publiée dans la presse ? Cette facture ne concernait pas un achat de matériel mais une expertise de téléphones, donc une prestation de service effectuée par un expert national ou pas mais résidant au Burkina Faso. Alors, comment comprendre que cette facture ait été libellée en euros ? et plus grave que le nombre de téléphones objets de l’expertise n’y figure pas ? C’est quand Monsieur LIMON a relevé ces contradictions que ses problèmes semblent avoir commencé. Sans le disculper, je pense qu’il faut demander des explications à l’expert sur le montant exorbitant de sa facture et surtout sa base de facturation pour mieux comprendre le rôle de cet expert dans ce procès.

  • Le 26 mars 2019 à 08:38, par Hussein En réponse à : Procès du putsch : « Jacques Limon ne veut plus se battre », ironise Me Séraphin Somé

    Ce procès dure maintenant trop longtemps ! Des débats inutiles mais coûteux à longueur de journée. N’avez-vous vraiment rien à faire ? C’est pourtant très claire, vous savez bien qui a fait ce coup d’état et pourquoi. Vous avez entendu tous les témoins essentiels de la hiérarchie militaire comme souhaité. Maintenant vous devez trancher ! Du point de vue du développement humain, vous avez au moins 300 ans à rattraper, cela ne vous dit rien ? Une seconde que vous perdez de plus est une seconde de trop, gaspillée à ne rien foutre de positif pour ce pays, auquel vous devez pourtant tout. Gens incultes et petits esprits aux âmes sombres, quand est-ce voudrez-vous enfin faire jouer le temps en faveur du développement et du progrès du pays ? Au nom du Peuple, Me Yam Poukoupoukou

    • Le 26 mars 2019 à 10:42, par RAWA En réponse à : Procès du putsch : « Jacques Limon ne veut plus se battre », ironise Me Séraphin Somé

      He oui, mon cher Hussein. Ce procès durera le temps qu’il faudra pour que le peuple sache qui sont ces gens qui ont failli détruire le Faso et qui veulent se faire passer pour des victimes. Certains ont commencé à jouer au faux malade quand on a parler de diffuser les écoutes téléphoniques. Nous attendons maintenant d’avoir la preuve que ces attaques de terroristes sont commanditées par ces traites à la nation.
      VIVE LE FASO

  • Le 26 mars 2019 à 09:24, par Jo bleck En réponse à : Procès du putsch : « Jacques Limon ne veut plus se battre », ironise Me Séraphin Somé

    Je le dis et je le répète,si le pays va mal, beaucoup de nos journalistes en sont complices. A l’instar de Damiss qui a opté pour la solution de la "courte échelle"(coup d’état).
    Rappelons nous qu’au Rwanda, la radio "milles collines" à travers des messages de haines à contribuer il y a quelques années à le détruire.
    Certains reçoivent du "gombo" frais pour faire passer le message de leurs "clients".
    Heureusement qu’il y a quelques uns encore qui respectent la déontologie de leur métier.

  • Le 26 mars 2019 à 09:35, par Clarisse Ouédraogo En réponse à : Procès du putsch : « Jacques Limon ne veut plus se battre », ironise Me Séraphin Somé

    Je suis ce procès depuis le début. Au début, lorsque la taupe Limon a commencé a s’agiter sur les histoires de factures, j’ai noté que seuls les vrais journaux d’investigation ne sont pas tombé dans le piège Limon et Compagnie. Quelques jours après les "révélations" de la taupe Limon, on a vu la galaxie Nafa s’emparer de l’affaire pour selon eux "en finir avec l’expert". A cette période on accusait l’expert d’avoir fait les écoutes et d’avoir modifié les voix et ajouter des phrases. Quel contorsionnisme !!
    L’observateur, le pays, et même Sidwaya se sont donnés a cœur joie, oubliant que Limon a recommandé de brûler les radios, donner des informations sur les réunion du haut commandement de l’armée et a même suggéré de neutraliser 2 personnes !!
    C’est grands journaux a grand tirage n’avaient pas a l’époque diffusé les messages de Limon. Ils ont tous supposé que Limon était dans la vérité.
    A l’époque je n’ai vu nulle part un article recommandant la prudence ou émettant le moindre doute sur les affirmations de la taupe. C’est ainsi que fonctionne notre pays. Les voleurs, les escrocs sont très organisé et depuis toujours manipulent l’opinion en payant des "journalistes" véreux ou des désœuvrés sur Facebook pour tenter de transformer des mensonges en vérité.

    Cet expert je l’ai vu 2 fois a l’occasion de formations lorsque je travaillais dans une banque de la place.
    Si c’était un blanc, on allait crier au génie, tellement il maîtrise son domaine. De plus j’ai rarement vu des hommes aussi humbles, et tout le monde l’a entendu au tribunal dire aux avocats de la défense que son travail n’était pas grand chose et que lui même ou son rapport ne sont pas exempts d’erreur. Quelle humilité !!
    Alors que le.pays dispose d’agences de renseignements, de Police, de gendarmerie vous avez une personne qui fait tout ce travail et votre réflexe premier, c’est de le jeter en pâture.
    En Occident cet homme serait protégé jour et nuit, ici, notre ignorance, notre jalousie maladive nous rendent minables
    Aujourd’hui la vérité est là têtue. Cette histoire de marché était un montage grossier qui ne pouvait pas sauver les putschistes. Mais a force de tirer sur la corde, l’expert très sûr de son rapport a recommandé au tribunal de vérifier son travail en demandant aux opérateurs le listing des appels et des SMS.
    Depuis lors, on ne parle même plus de l’expert mais on remet en cause les listings des opérateurs.
    Que ceux qui ont pris les 2000 frs pour écrire des inepties sur Internet continuent leurs funestes œuvres, cette fois ci la vérité a supplanté le mensonge et a révélé au Burkina un Expert que même l’Occident nous envie.

    • Le 26 mars 2019 à 17:46, par Kouda En réponse à : Procès du putsch : « Jacques Limon ne veut plus se battre », ironise Me Séraphin Somé

      Clarisse Ouédraogo,
      Ainsi fonctionne le Burkina Faso.
      Beaucoup de journalistes se contentent de rapporter des ragots ou des comptes rendus. Très peu se donnent la peine de fouiller, chercher, recouper leurs infos avant de les publier. Méfiez vous aussi des "grands" journaux car certains poursuivent des motifs
      pas toujours avoués et le font subtilement.

      Concernant les compétences de l’expert, je suis entièrement d’accord avec vous. Mes compatriotes tremblent devant la peau blanche mais quand c’est un compatriote à la peau noire, chacun veut se la jouer et surtout veut "manger sur son dos". On est prêt à payer à coups de millions des médecins légistes du genre Stéphane Chochois mais on refuse de payer le dixième à des médécins légistes africains. Notre premier fourfendeur, c’est nous mêmes.

  • Le 26 mars 2019 à 11:13, par Le vigilent En réponse à : Procès du putsch : « Jacques Limon ne veut plus se battre », ironise Me Séraphin Somé

    ....Tous ces débats autour du marché étaient de la diversion. {{}}
    Donc, les documents (copies des factures frauduleuses) que Lookman Sawadogo, l’autre journaliste, dit detenir seraient des faux ?! Il faudra que ce dernier nous dise de qui il detient lesdits documents.
    Journalistes, soyez un peu plus professionnels. Ne vous laissez pas induire en erreur par n’importe quel apprenti manipulateur comme Limon, Damis et autres.

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