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Coiffure : Zénabo Soré, un exemple de bravoure

Publié le lundi 25 mars 2019 à 11h19min

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 Coiffure : Zénabo Soré, un exemple de bravoure

Femme élégante à l’allure déterminée, Zénabo Soré a pu se faire une place dans le milieu de la coiffure au Burkina Faso. C’est dans son salon situé au quartier Tampouy de Ouagadougou que nous avons rencontré cette coiffeuse.

Originaire de Ziniaré, Zénabo Soré est née au Ghana et a grandi à Abidjan (en Côte d’Ivoire). Elle est scolarisée dans une école coranique jusqu’à l’âge de 13 ans. Conscients que cette forme d’apprentissage et de transmission du savoir n’a pas d’avenir pour la femme, les parents laissent libre champ à leur fille de choisir entre la coiffure et la couture. Prise par la passion de la coiffure dès le bas-âge, Zénabo se lance dans cette activité en 1997.

Dans un premier temps, elle se fait former auprès d’une coiffeuse aguerrie. Des débuts qui n’ont pas été faciles. « Quand tu n’as pas été à l’école, c’est très difficile. Il y a des produits dans la coiffure, quand on te demande d’aller les chercher, tu as tous les problèmes. Ma patronne et moi, on ne s’entendait pas pour cela. A chaque fois, elle me mettait derrière parce que je ne pouvais pas faire grand-chose sauf lui donner des peignes et des bigoudis. Je me suis calmée. Je la regardais faire », nous confie cette charmante femme. De fil en aiguille, elle se forge. Sept ans après, elle sort nantie d’un diplôme de coiffure délivré par sa responsable.

L’idée d’ouvrir son propre salon de coiffure trotte dans sa tête. En 2002, sa passion se concrétise avec l’appui de sa sœur ainée. Ayant un bon relationnel, les filles et femmes aimant la coquetterie se bousculent dans son modeste salon. En retour, elle se frotte gracieusement les mains. Et pour se faire plaisir, elle s’offre un téléphone portable flambant neuf, qui, faut-il le souligner, n’était pas à la portée de tout le monde en son temps.

Au moment où elle s’apprête à prendre son envol, son pays d’accueil plonge dans le chaos. Que d’illusions perdues. Informée que son aînée compte se rendre au Burkina Faso, Mme Soré demande à partir avec elle pour découvrir ses origines paternelles mais surtout tenter sa chance. De Tenkodogo, elle va se retrouver à Koupéla avant de s’installer définitivement à Ouagadougou. Hébergée à Zogona par un oncle, elle commence alors par collaborer avec « Mamy coiffure », ensuite « Grâce coiffure » puis « Mamou coiffure ». Accumulant ainsi des expériences à même de booster sa carrière le moment venu.

Que d’obstacles sur son chemin

Cependant, pour des raisons de santé, elle fait une pause. Mais une fois sur pied, cette « amazone » se lance de nouveau dans ce qu’elle sait mieux faire, la coiffure. « J’ai une amie qui s’appelle Yochigo qui m’a proposé de venir travailler avec elle. J’ai accepté et je vivais même chez elle à Ouaga 2000. J’ai collaboré avec elle pendant deux ans ». Elle n’imaginait pas que dans ce salon, elle allait rencontrer son âme-sœur, le père de ses quatre adorables enfants dont l’ainée, âgée de 11 ans, est en classe de 6e. Après son mariage, elle a ouvert son propre salon de coiffure dans le quartier Kilwin, avant de le fermer quelques années plus tard. Après ce raté, elle baisse les bras. Pourtant, l’avenir de sa petite famille repose sur ses épaules. C’est parfois d’une situation désespérée que jaillit l’espoir.

« J’ai une amie qui m’a dit : ‘‘Zenab, tu travailles très bien. Je me coiffe chez toi, il y a très longtemps. Je peux te compléter de l’argent pour que tu relances ton business’’ », a-t-elle confessé. Et elle ajoute en « guerrière », que « quand tu aimes ton travail, Dieu ne te laisse pas tomber parce qu’il y a toujours des gens qui admirent ce que tu fais ». Actuellement, elle est à la tête d’un chic et élégant salon de coiffure dénommé « Zeina coiffure », situé au pied de l’échangeur du Nord. Sa spécialité, l’entretien des cheveux crépus mais aussi les coupes. Des coiffures présentement en vogue. Des conseils, des femmes en reçoivent également chez elle.[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 25 mars 2019 à 13:02, par Truthful ! En réponse à : Coiffure : Zénabo Soré, un exemple de bravoure

    Femme de valeur ! On en a besoin dans notre société aujourd’hui ! Bravo à son mari qui est un grand soutien pour elle !

  • Le 25 mars 2019 à 19:32, par ANTOINE SORE En réponse à : Coiffure : Zénabo Soré, un exemple de bravoure

    courage ma soeur ; seule la persévérence et la lutte payent. Heureux ménage.

  • Le 26 mars 2019 à 07:56, par Antoinete OUEDRAOGO En réponse à : Coiffure : Zénabo Soré, un exemple de bravoure

    Antoinete OUEDRAOGO Félicitations , Courage Persévérance, seule le bon travail paye Continue dans cette lancée de Femme Dynamique et conciliante la victoire t’attends et demeure le bon modèle pour tes sœurs et enfants Bon vent

  • Le 27 mars 2019 à 11:44, par RICO En réponse à : Coiffure : Zénabo Soré, un exemple de bravoure

    Cette femme est une lionne, comme l’a magnifiée Dadju dans sa chanson "lionne". vraiment mes encouragements et mes félicitations. Que nos jeunes sœurs et enfants prennent son exemple. Le travail, la persévérance dans ce que l’on fait, l’amour dans ce que l’on fait, c’est ça qui paye.

  • Le 2 avril 2019 à 19:33, par Dibi En réponse à : Coiffure : Zénabo Soré, un exemple de bravoure

    Je ne soutiens ni n’encourage ce genre de salon de coiffure comme tous les autres de même facture ; ces salons de l’occidentalisation des cheveux et des corps. On en connait assez les méfaits à commencer par la désastreuse mode du blanchissement de la peau. Un problème de santé publique et de gros sous opérés sur le dos de tous les dominés de la planète et d’Afrique (7 millards de FCFA ici)
    Ces salons du mépris inconscient de soi, aux couts sociaux et financiers énormes, ne sont visiblement pas orientés à promouvoir le NATY HAIR ; ce style écologique, sans dépendance, sans chimie nocive à la bonne santé reste culturellement apte à ré-enchanter la beauté naturelle de la femme africaine. Il devrait être encouragé au plan culturel par les pouvoirs publics ; en ce sens qu’il rajoute à l’éclat de la beauté naturelle de la femme africaine que le monde entier lui envie quand elle parait sans artifices aliénatoires qui la font ressembler à des blanches à peau noire.
    Il est temps et urgent de revenir à des styles non aliénés de coiffure que connaissaient nos sociétés depuis la plus haute antiquité égyptienne.
    Ces styles de traitement des cheveux qui ne condamnaient pas les africaines, nos mères et filles, à porter des perruques et autres potiches de facture occidentale, parce que devenues chauves, à force de maltraiter leurs beaux cheveux naturels pour ressembler à des guenons voulues par l’occidentalisation mimétique.
    Dans ce domaine comme dans tant d’autres, seule la culture véritable du peuple sauve.
    Na an lara, an sara !

  • Le 2 avril 2019 à 19:42, par Dibi En réponse à : Coiffure : Zénabo Soré, un exemple de bravoure

    Je ne soutiens ni n’encourage ce genre de salon de coiffure comme tous les autres de même facture ; ces salons de l’occidentalisation des cheveux et des corps. On en connait assez les méfaits à commencer par la désastreuse mode du blanchissement de la peau. Un problème de santé publique et de gros sous opérés sur le dos de tous les dominés de la planète et d’Afrique (7 millards de FCFA ici)
    Ces salons du mépris inconscient de soi, aux couts sociaux et financiers énormes, ne sont visiblement pas orientés à promouvoir le NAPPY HAIR ; ce style écologique, sans dépendance, sans chimie nocive à la bonne santé reste culturellement apte à ré-enchanter la beauté naturelle de la femme africaine. Il devrait être encouragé au plan culturel par les pouvoirs publics ; en ce sens qu’il rajoute à l’éclat de la beauté naturelle de la femme africaine que le monde entier lui envie quand elle parait sans artifices aliénatoires qui la font ressembler à des blanches à peau noire.
    Il est temps et urgent de revenir à des styles non aliénés de coiffure que connaissaient nos sociétés depuis la plus haute antiquité égyptienne.
    Ces styles de traitement des cheveux qui ne condamnaient pas les africaines, nos mères et filles, à porter des perruques et autres potiches de facture occidentale, parce que devenues chauves, à force de maltraiter leurs beaux cheveux naturels pour ressembler à des guenons voulues par l’occidentalisation mimétique.
    Dans ce domaine comme dans tant d’autres, seule la culture véritable du peuple sauve.
    Na an lara, an sara !

  • Le 8 avril 2019 à 10:43, par Espoir En réponse à : Coiffure : Zénabo Soré, un exemple de bravoure

    Réponse à Internaute 5 et 6 , DIBI

    Pfff... Trop de connaisseurs dans ce pays ! Intervenant DIBI, de quoi parles tu ? Ne sais tu pas que les NAPPY HAIR aussi se travaillent dans un salon, par des mains expertes et qui orientent vers des crèmes et conseils adaptés ???

    Depuis l’insurrection, il y a une révélation de trop de connaisseurs dans ce pays !

    On félicite une dame qui se bat avec 4 enfants, mais qui va bosser pour sa famille, tu nous parles de dépigmentation et de salon qui promeut le port de perruques, etc... Vraiment, c’est pas simple !

    Avec ou sans salon, les gens feront ce qu’ils veulent de leurs corps !!!

    Bref, je vais faire autre chose, toi tu connais trop, je perds mon temps à t’écrire...

    Bonne journée

  • Le 9 avril 2019 à 11:13, par CITOYEN En réponse à : Coiffure : Zénabo Soré, un exemple de bravoure

    Bravo à ELLE. Mais tout à fait d’ACCORD avec l’internaute DIBI.

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