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Droits successoraux au Burkina : L’AJPO veut mettre fin aux spoliations des femmes

Publié le lundi 25 mars 2019 à 11h16min

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Droits successoraux au Burkina : L’AJPO veut mettre fin aux spoliations des femmes

Au Burkina, la plupart des femmes n’arrivent pas à accéder à l’héritage de leurs époux. Pire, elles sont souvent victimes de répudiation et de spoliation. C’est pourquoi, dans le cadre de la mise en œuvre des actions de protection et de prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA, des orphelins et enfants vulnérables, l’Association des jeunes pour la promotion des orphelins (AJPO) a initié un projet intitulé « Promotion du droit de la famille et les droits successoraux dans les communes de Pô, Manga, Saaba et dans l’arrondissement de Bogodogo ». Après deux ans de mise en œuvre, l’AJPO a dressé le bilan et s’est penchée sur les perspectives, le 22 mars 2019, à Saaba.

Le Burkina dispose pourtant d’un code des personnes et de la famille qui affirme le principe de l’égalité des droits entre hommes et femmes. Mais, sur le terrain, le constat est amer. Plusieurs femmes et enfants peinent à profiter des droits familiaux et successoraux que leur confère cette loi. Surtout pour les femmes vivant avec le VIH/SIDA. Elles sont mêmes souvent répudiées et spoliées par les membres de la famille du défunt mari. Ces violences sont dues essentiellement à la méconnaissance de leurs droits, mais aussi et surtout d’un manque de soutien nécessaire pour s’opposer à ces spoliations, sans occulter les pesanteurs socioculturelles.

L’Association des jeunes pour la promotion des orphelins (AJPO) veut changer cette donne. C’est pourquoi, elle a initié un projet intitulé « Promotion du droit de la famille et les droits successoraux dans les communes de Pô, Manga, Saaba et dans l’arrondissement de Bogodogo ».

Ce, dans le cadre de la mise en œuvre des actions de protection et de prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA, des orphelins et enfants vulnérables. Ce projet visait à renforcer les connaissances et donner des outils nécessaires aux femmes infectées par le VIH/SIDA, leurs enfants et à la population générale afin d’agir en faveur du respect de leurs droits familiaux et successoraux. Et pour obtenir l’adhésion des autorités coutumières et religieuses pour un engagement ferme à lutter pour le respect des droits successoraux, l’AJPO a mis en avant la sensibilisation.

Babou Zio, PCA de l’AJPO

Ainsi, de janvier 2017 à décembre 2018, l’AJPO et ses partenaires associatifs ont mis en œuvre une série d’activités telles que la formation sur les droits successoraux, les causeries éducatives, les conférences publiques, la médiation sociale… Au final, les acquis engrangés sont importants. Des leaders coutumiers et religieux se sont engagés à jouer pleinement leur rôle pour mettre fin aux spoliations.

Aussi, l’AJPO a bénéficié de l’accompagnement technique de l’Association des femmes juristes du Burkina en termes de formations, conférences. « Nous sommes aujourd’hui une structure reconnue comme un partenaire crédible du ministère des droits humains dans la protection des droits des personnes vulnérables notamment sur les droits successoraux », a confié Babou Zio, Président du Conseil d’administration de l’AJPO.

Selon, M Zio, le code des personnes et de la famille est un document juridiquement quasi-parfait dans sa partie succession, mais les difficultés rencontrées sont liées à la non prise en compte d’un certain nombre de valeurs sociales à un moment donné.

Photo de famille à l’issue de la rencontre bilan

Tout en se disant satisfaits des résultats de la mise en œuvre de ce projet, l’AJPO entend continuer le combat en impliquant beaucoup d’autres acteurs. « En termes de perspectives, nous voudrions que d’autres acteurs s’engagent parce que les cas de violation sont énormes et quand les victimes démarrent avec vous dans le processus de résolution, à un certain moment, elles sont menacées et n’arrivent pas à terminer le processus. Nous avons du pain sur la planche », a-t-il souligné.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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