Chaussé de bottes noires et casquette loin de celle du "commandement" sur la tête, le gouverneur Pascal T. Bénon qu’accompagnaient ses proches collaborateurs que sont les hauts-commissaires, les directeurs régionaux et même provinciaux, a eu une journée surchargée loin du cadre administratif. Après l’étape de la province du Mouhoun, il a été en fin de matinée, accueilli par les populations à Siou dans le département de Oury au Nord de Boromo.

A une quinzaine de km de Oury, l’exploitation de Tankuy Koné dans le village de Dah a reçu les autorités régionales ; un producteur-modèle suivant les conseils des agents de l’Agriculture et ayant semé dès les premières pluies sur une superficie de 10 hectares dont 4 hectares de sorgho et les 6 autres de mil.

Le gouverneur et sa suite ont eu droit à la situation de la campagne faite par le directeur provincial de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Ousmane Ouédraogo. En termes de pluviométrie, les trois dernières décades allant du 21 juin au 20 juillet 2005, font ressortir à Bagassi pour la présente campagne, 139, 5 mm d’eau en 12 jours de pluies contre la campagne précédente à la même période, 203, 5 mm d’eau en 10 jours de pluies.

Le poste de Boromo totalise 197, 4 mm d’eau en 16 jours de pluies pour la campagne, en cours et 193 3 mm en 12 jours de pluies l’année dernière.

Enfin, le poste pluviométrique de Fara a enregistré en 11 jours de pluies 158, 3 mm d’eau contre 15 jours de pluies en 2004 pour 156, 6 mm.

On note un léger excédent de pluies dans les postes de Boromo et de Fara comparativement à la campagne écoulée.
En plus du déficit quantitatif que l’on a enregistré depuis l’installation de la campagne jusqu’à la date du 20 juillet, force est de reconnaître que les précipitations se sont installées tard avec une mauvaise répartition dans le temps et dans l’espace.

Néanmoins explique Ousmane Ouédraogo, dès les premiers fronts d’humectation, les producteurs se sont investis à la mise en place des cultures dans les zones basses avant de poursuivre la mise en valeur des autres parcelles à la faveur des précipitations postérieurement reçues. Ce qui explique l’hétérogénéité des stades phénologiques actuels des cultures.

On note selon le directeur provincial, une situation d’emblavure estimée à 100% pour les céréales, 60% pour les cultures telles que le vouandzou, la patate, le sésame, l’arachide ; le coton à 100% et le niébé à 30%.

M. Ouédraogo se veut optimiste quant à l’issue favorable de la campagne agricole au regard de sa physionomie par rapport à celle de l’année dernière si toutefois les précipitations se poursuivaient jusqu’en fin septembre à début octobre. Aucune attaque ni infestation n’a été signalée pour le moment.

Dans le village de Oullo situé à 10 km au Sud de Oury, les autorités régionales ont visité un bas-fond rizicole d’un groupement du village comprenant 32 membres. Ce bas-fond aménagé par les producteurs et les agents de l’agriculture sur une dizaine d’hectares promet malgré la mise en valeur tardive du fait des caprices de la nature.

Dans le département de Fara, les autorités se sont rendues dans l’exploitation de la Société de coopérateurs agricoles de Fara (SOCAP). Avec 8 ha au démarrage, aujourd’hui ce sont 14 ha qui sont exploités dans la production de la banane destinée à la vente, du maïs et du riz pour l’autoconsommation de la trentaine de coopérateurs et de leur famille. L’irrigation se faisant à partir du fleuve Mouhoun.

Les services de la direction provinciale de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques des Balé, dans leurs perspectives comptent orienter leurs activités vers la production abondante de la fumure organique pour restaurer les sols et l’exploitation d’environ 300 ha en petite irrigation villageoise sur les anciens et nouveaux sites.

Le gouverneur de la région se dit satisfait de l’évolution de la campagne agricole. Parlant de la situation alimentaire, Pascal T. Bénon indique qu’il n’ y a, pour le moment que des poches de pénurie alimentaire liées à plusieurs raisons. "Nous préférons d’abord rendre compte au gouvernement et ensuite par rapport aux instructions qui seront données. Nous allons voir s’il y a des mesures à prendre ou des suggestions à faire éventuellement aux producteurs et aux encadreurs" , a-t-il poursuivi.

Rasmané ZONGO (rasmane_zongo@yahoo.fr)
AIB/Boromo

Sidwaya