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Université Ouaga I Pr-Joseph-Ki-Zerbo : Admis à la retraite, le Pr Prosper N. Zombré reçoit l’hommage de ses pairs

Publié le jeudi 14 mars 2019 à 16h50min

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Université Ouaga I Pr-Joseph-Ki-Zerbo : Admis à la retraite, le Pr Prosper N. Zombré reçoit l’hommage de ses pairs

Après une trentaine d’années de service à l’Unité de formation et de recherche en Sciences de la vie et de la terre (UFR/SVT), département Sciences de la terre, le professeur Prosper Nabsanna Zombré est admis à faire valoir ses droits à la retraite. Pour ces instants de grâce, collègues, étudiants et membres de l’administration ont tenu à lui témoigner leur reconnaissance et leur fierté pour le service rendu durant sa carrière. C’était à travers une cérémonie organisée le 7 mars 2019 au sein de l’UFR/SVT, à l’Université Ouaga I Pr-Joseph-Ki-Zerbo.

La cérémonie s’est voulue sobre, mais teintée de convivialité et de reconnaissance à l’honneur du pédologue, spécialiste en sciences des sols et de l’environnement, le Pr Prosper Nabsanna Zombré. Occasion pour le chef de département Sciences de la terre, Dr Herman Ilboudo, de magnifier et célébrer « un homme de sciences, un homme de valeur », qui a passé un moment important de sa vie à la promotion des sciences du sol dans l’enseignement. Une « légende » ! Un « monument » ! « Pour tous ses efforts, nous n’aurons jamais assez de mots pour le remercier », témoigne Dr Herman Ilboudo. Titulaire de deux doctorats soutenus en 1984 en France et en 2004 à l’Université de Ouagadougou, le Pr Prosper Nabsanna Zombré, professeur titulaire d’université, a eu une carrière riche reconnue par ses pairs.

Le Pr Zombré

« Dans son domaine de spécialité, je pense qu’il est au top », estime le directeur de l’UFR/SVT, Pr Antoine Sanon, qualifiant le Pr Zombré d’éminent scientifique. C’est en cela également qu’il a salué cette initiative du département d’organiser cette cérémonie pour rendre hommage, témoigner une reconnaissance à quelqu’un qui a du mérite et qui a œuvré pendant toute sa vie pratiquement à faire en sorte que l’institution fonctionne et aille de l’avant.

Pour lui, l’enseignant mérite bien cette reconnaissance à travers toutes les actions réalisées durant sa carrière. « Nous étions déjà bien conscients en son temps qu’en matière de pédologie, il était le premier des premiers, si on peut ainsi dire. (…). Je pense qu’il faut encourager chacun à rester vraiment attaché à son département et à faire en sorte que dans son département, il apporte le plus qu’il peut, pour également faire avancer l’institution tout entière », a confié Pr Sanon, congratulant son aîné d’avoir également formé la relève.

« Aujourd’hui, il y a beaucoup plus de pédologues qu’à son temps, parce qu’avant, il était pratiquement le seul le plus avancé », salue-t-il, précisant que la plupart des pédologues formés au Burkina sont le fruit de sa contribution. Tout comme le chef de département, Pr Sanon demande à ce que l’homme continue de toujours apporter son concours au sein de l’UFR.

Ici, le Pr Zombré (au milieu), son épouse et le directeur de l’UFRSVT, le Pr Sanon.

La retraite n’est pas une fin en soi, c’est une grâce de Dieu !

« Au revoir mes collègues, au revoir l’université… Je m’en vais le cœur léger et la tête pleine de souvenirs professionnels et personnels », a accueilli le nouveau promu à la retraite, le Pr Prosper Nabsanna Zombré. « Comment trouver les mots pour dire au revoir à des collègues qui ont tellement enrichi ma vie et ma carrière professionnelle ? », poursuit l’enseignant, en guise de reconnaissance et d’hommage aux collègues, pour l’avoir aussi édifié professionnellement.

Au moment de jouir de son droit à la retraite, le chevalier de l’Ordre des palmes académiques (Médaille d’honneur des collectivités locales), invite à méditer sur ces propos d’Amadou Hampâté Ba : « La main droite passe le fil à la main gauche, la main gauche ne retient pas, mais le repasse à la main droite et ainsi de suite, décrivant la succession de la vie et des choses. Pendant ce temps, le pied droit s’abaisse et le pied gauche s’élève et quand le pied droit remonte, c’est le pied gauche qui s’abaisse, décrivant le cycle continuel du mouvement, le flux incessant. Pas de descente définitive ni de montée définitive, la vie est faite de haut et de bas », évoque-t-il avant de conclure que « tout passe et rien n’est immuable ».

Pour le Pr Zombré, la retraite est une grâce de Dieu pour tout croyant, et il faut en profiter pleinement. « Ce n’est pas aussi un rejet par rapport à là où vous étiez avant ; il faut que les gens continuent à vous respecter et que vous puissiez toujours continuer à apporter quelque chose, notamment l’expérience que vous avez acquise pendant toutes ces années », souligne-t-il.

Coup d’œil dans le rétroviseur, le pédologue retient que ses débuts n’ont pas été faciles, parce qu’étant pratiquement le seul dans la discipline. « J’étais obligé de venir donc travailler avec les disciplines apparentées. (…). Au début aussi, la question de laboratoire se posait, parce qu’on n’en avait pas. Mais, on s’est battu et Dieu merci, nous avons réussi à avoir un laboratoire, et j’avais un équipement hérité depuis longtemps, que j’ai mis là-bas. Il reste maintenant à ce que ce laboratoire soit fonctionnel. Je pense que ceux qui viennent après moi vont le faire, en tout cas, je les encourage dans ce sens », a souhaité le Pr Zombré.

Le Pr Zombré, recevant ici un présent de ses pairs.

A l’heure du repos bien mérité, le Pr Prosper Nabsanna Zombré pense également rester utile aux jeunes, notamment par des conseils. L’enseignant a également encore sous la main, l’encadrement de trois étudiants en thèse de doctorat (tous appelés à soutenir avant 2020). « Je suis obligé de les aider à rédiger, à faire des articles, etc. Tout cela m’occupe. Au niveau aussi des universités privées, à l’Université de Bobo-Dioulasso (UPB, ndlr), et même ici à l’Université de Ouagadougou, on me demande encore de venir, surtout dans les matières de pointe, donner ne serait-ce que des conférences. Je ne prends plus en compte tous les cours, parce qu’il y des jeunes que j’ai formés, qui sont-là, qui ont mes modules, qui travaillent bien », confie-t-il.

L’un des motifs de satisfaction pour le Pr Zombré est, sans doute, d’avoir donc formé une relève. « Ma philosophie pour la formation est qu’il faut d’abord dire que ma discipline est une discipline que j’ai aimée, et j’ai toujours été conscient qu’à un moment donné, je vais partir. De ce fait, j’ai toujours approché les étudiants, donné des messages forts pour les intéresser à la discipline », soutient-t-il.

Aux jeunes collègues, le doyen a tenu à réitérer sa disponibilité avant de prodiguer quelques conseils. « Au moment de mon départ, je souhaite qu’au niveau de mon département, il y ait la cohésion entre les jeunes. Il ne faut pas que chacun coure de son côté, voie son intérêt personnel. Je pense que c’est dans l’unité scientifique, l’entente, qu’effectivement ils peuvent arriver à faire grandir leur laboratoire, à avoir des projets de recherches et aboutir à quelque chose. Il faut bannir ce qu’on appelle l’individualisme ; ça ne sert pas. Il faut rester vraiment honnête, sincère entre vous et respecter aussi les aînés. L’université, c’est un peu comme dans l’armée ; vous avez les soldats, des sous-officiers, des officiers supérieurs. Il faut donc qu’il y ait cette harmonie-là, ce respect, cette confiance, pour que ça puisse aller ».

O.L
Lefaso.net

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