Les cancers féminins sont une réalité au pays des Hommes intègres. Pour venir à bout de ce mal, la Jeune chambre internationale (JCI) Ouaga Golden, depuis quelques années, organise les journées de sensibilisation et de lutte contre les cancers du sein et du col de l’utérus, avec l’appui de la fondation Bank of Africa (BOA) et le concours de l’Association burkinabè des sages-femmes et maïeuticiens (ABSF). Pour la présidente de JCI Ouaga Golden, Stéphanie Sanou, cette 5e édition, placée sous le thème « Journées roses contre les cancers féminins », entend donner l’opportunité aux femmes de s’informer conséquemment sur ces maladies mais aussi d’inscrire le dépistage dans leurs habitudes.

« Notre souhait est de susciter l’alerte sur les manifestations et les conséquences de ces pathologies, mais également d’engager la mobilisation et l’implication de toutes les forces vives dans cette lutte », a-t-elle confié. Depuis la tenue de ces journées en 2015, 3 313 femmes et filles ont été dépistées avec 66 déclarées positives aux lésions précancéreuses du col de l’utérus, et 69 déclarées positives aux nodules du sein. Ce qui prouve que le dépistage sauve. Raison pour laquelle la JCI Ouaga Golden, avec son partenaire technique qu’est l’ABSF, plaide pour que ce projet devienne un programme au profit de toutes les femmes du Burkina Faso.

Depuis quatre éditions, la Fondation BOA accompagne cette initiative. Pour le secrétaire exécutif de la fondation, Moctar Diakité, sa structure intervient dans le social comme l’éducation et la santé. Quoi de plus normal que de s’associer à cette initiative qui non seulement est une question de santé mais aussi est en lien avec la femme qui occupe une place importante dans l’institution bancaire.

« Les effectifs de la banque (BAO) sont à plus de 50% de femmes. Quand on regarde au niveau des postes de responsabilité, nous avons plus de 56% de femmes », a-t-il précisé. Il a laissé entendre que ce partenariat entre la JCI et la fondation ira en se renforçant pour le bonheur et le bien-être de la femme.

9 500 cas de cancers en 2018

Pour le parrain de ces 5e journées, le Pr Charlemagne Ouédraogo, président de l’Ordre des médecins du Burkina Faso, la présence des différents cancers est considérable au pays des Hommes intègres. Selon les statistiques de 2018, 9 500 cancers ont été enregistrés et 21% sont des cancers féminins. Dans ces cancers féminins, 33% relèvent du col de l’utérus et 20% du cancer du sein. « C’est une pathologie d’ampleur considérable qui mérite une attention particulière des pouvoirs publics et en particulier du domaine de la santé », a-t-il indiqué.

Le cancer du col de l’utérus est une maladie silencieuse qui n’a pas de symptômes. Seul le dépistage permet de le savoir. Selon le parrain, le gouvernement, depuis deux ans, offre gratuitement le dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus, ainsi que le traitement des lésions précancéreuses.
Cela fait partie de la gratuité des soins pour les femmes et les enfants de moins de 5 ans. Malheureusement, à peine 10% des femmes se font dépister, d’où son appel à toutes de se rendre auprès des centres de santé pour se prémunir.

Pour ces 5e journées, les femmes peuvent se faire dépister gratuitement du 7 au 9 mars à la clinique pour la promotion de la santé familiale à Ouagadougou, quartier Paspanga (non loin du lycée Nelson Mandéla) ; au siège de la BOA à Ouagadougou (personnel féminin de la banque) et à Koudougou au siège de l’Association burkinabè des sages-femmes et maïeuticiens.

Marcus Kouaman
(kmagju@gmail.com)
Lefaso.net