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Droits de l’enfant : La campagne « Ne m’appelez pas madame » lancée

Publié le jeudi 7 mars 2019 à 10h28min

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Droits de l’enfant : La campagne « Ne m’appelez pas madame » lancée

Ce mercredi 6 mars 2019, le Fonds des nations unies pour l’enfance (UNICEF) a procédé au lancement de la campagne nationale pour l’accélération de l’abandon du mariage d’enfants « Ne m’appelez pas Madame ». Cette campagne qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre le mariage d’enfants, vise l’élimination totale de ce fléau d’ici à 2025.

Désignée « championne » Unicef dans la lutte pour l’accélération de l’abandon du mariage d’enfants au Burkina, la chorégraphe Irène Tassembedo clame : « Je m’engage à faire tout ce qui est possible pour que cela s’arrête immédiatement. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour aider ces jeunes filles, nos enfants, à mettre fin à cette pratique ». Puis d’interpeller les parents : « N’acceptez plus que vos filles subissent de telles atrocités ».

Le Burkina est au 5ème rang des pays qui pratiquent le mariage d’enfants dans le monde, selon les données de l’UNICEF. Une femme sur dix y est mariée avant l’âge de 15 ans ; une sur deux avant l’âge de 18 ans. Et le moins que l’on puisse dire, selon l’épouse du chef de l’Etat, Sika Kaboré, c’est que le mariage d’enfants demeure un problème social grave au Burkina Faso. Cela, malgré les énormes conséquences néfastes sur la santé et l’éducation de la jeune fille et les nombreux efforts consentis par le gouvernement et ses partenaires. D’où la campagne « Ne m’appelez pas Madame ».

Cette campagne, selon la représentante adjointe de l’UNICEF, Rinko Kinoshita, entend susciter l’engagement et l’adhésion des populations dans la lutte contre l’abandon d’une pratique traditionnelle néfaste qu’est le mariage d’enfants.

Lobbying et plaidoyer pour vaincre le fléau

Les différents acteurs qui se sont succédé à la tribune n’ont cessé de le dire, des actions sont entreprises pour mettre fin à cette pratique qui constitue une violation grave des droits de l’enfant. A ce sujet, soutient le ministre en charge de l’Education nationale, Pr Stanislas Ouaro, le gouvernement, à travers la direction de la promotion de l’éducation inclusive, de l’éducation de la fille et du genre, met en œuvre des actions en faveur des filles victimes de cette pratique.

Outre les campagnes de sensibilisation, le département de l’Education a mis en place dans les écoles, des clubs réunissant les filles qui ont pu échapper au mariage forcé grâce à la dénonciation de leurs camarades de classes. Aussi, soulignant que cette pratique trouve un terreau fertile dans la pauvreté, Stanislas Ouaro a signifié que le gouvernement a également initié des mesures incitatives ((kits scolaires, payement des frais de scolarité, hébergement, vélo) pour accompagner l’éducation de la jeune fille dans les milieux où cette pratique est très répandue.

A cet effet, il confie qu’entre 2017 et 2018, les actions entreprises avec l’appui des partenaires techniques et financiers ont permis de retirer des griffes du mariage d’enfants , plus de 830 filles.

Des acquis sont certes enregistrés, mais Rosalie Yao, chargée de mission au ministère en charge de la Femme, estime qu’une lutte sans merci doit être engagée contre ce phénomène qui constitue un frein à l’épanouissement de la jeune fille. « Les populations ont été sensibilisées pendant de nombreuses années, mais force est de constater que l’évolution n’est pas à la hauteur de nos attentes » a-t-elle déploré, confiant que cette sensibilisation sera renforcée avec l’application de la loi.

En attendant de poursuivre le plaidoyer auprès des autorités politiques et administratives pour l’adoption de textes législatifs, la première dame du Burkina Faso s’est engagée à soutenir et accompagner cette initiative de l’UNICEF. Cela, avec l’appui des membres du groupe d’Action de lobbying et de plaidoyer (GALOP).
Près de 5000 adolescentes ont pris part au lancement de cette campagne nationale qui va s’étaler sur toute l’année 2019.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 9 mars 2019 à 02:35, par Sidpassata Veritas En réponse à : Droits de l’enfant : La campagne « Ne m’appelez pas madame » lancée

    - Si l’on disposait de statistiques claires et détaillées concernant les mariages précoces, on se rendrait vite compte que le taux est très élevé pour les enfants non scolarisés et dans les familles marquées par l’analphabétisme et la pauvreté.
    - J’en conclue que la solution pérenne de ce fléau comme celui de l’excision et de maintes pratiques rétrogrades passe par la scolarisation de tous les enfants.
    - L’ignorance es la principale source de bien des maux qui minent nos populations et leur devenir. Les cérémonies, le folklore et les slogans n’y apporteront qu’une minime solution largement insuffisante. Il faut attaquer le mal à la racine.

  • Le 18 mars 2019 à 12:59, par Amenan Virginie Tanou En réponse à : Droits de l’enfant : La campagne « Ne m’appelez pas madame » lancée

    Bravo bravo pour la campagne, je pense que les autres pays (le Mali et la cote d’Ivoire) devront suivre le pas. Essayez de contacter vos homologues dans ces pays pour que la campagne soit régionale.

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