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Confection des lois au Burkina : Le gouvernement cherche la meilleure formule

Publié le mardi 5 mars 2019 à 12h50min

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Confection des lois au Burkina : Le gouvernement cherche la meilleure formule

Dans le cadre de la rentrée parlementaire du gouvernement au titre de l’année 2019, le ministère de la Communication et des relations avec le parlement a organisé le lundi 4 mars dernier, à Ouagadougou, une conférence publique sous le thème « La confection de la loi au Burkina Faso : enjeux, limites et perspectives ».

Depuis 2016, le ministère de la Communication et des relations avec le parlement organise à la veille de l’ouverture de la première session ordinaire de l’Assemblée nationale, la rentrée parlementaire du gouvernement dont le but est de renforcer l’activité normative du gouvernement.

Dans le cadre de cette activité, il a décidé de faire une halte pour réfléchir sur sa façon de penser la loi à travers le thème « la confection de la loi au Burkina Faso : enjeux, limites et perspectives », et ce, au cours d’une conférence publique. L’évènement a réuni autour du porte-parole du gouvernement Remis Fulgance Dandjinou, des membres du gouvernement et d’autres personnalités. Des étudiants ont également massivement pris d’assaut le Comptoir burkinabè des chargeurs (CBC) pour assister à la conférence.

L’animation du sujet a été assurée par l’ancien président de l’assemblée nationale, Mélégué Traoré. Dans sa communication, il a fait ressortir les enjeux de la confection des lois au Burkina Faso. « La loi est une construction. C’est comme un bâtiment. Il y a un architecte, un maçon etc. Le texte que les gens voient, il a été construit pendant des mois avant de devenir une loi. L’enjeu ici est à la fois politique, social et parfois culturel. Mais l’enjeu surtout aujourd’hui, c’est d’édifier de meilleures lois et que les lois soient des réponses aux vrais besoins des populations. C’est pour cette raison qu’en légistique, on s’interroge maintenant sur la finalité de la loi au moment même où on commence à la concevoir. Et pour concevoir une loi, vous devez projeter ce que la loi risque de produire comme impact dans la population. Il y a aussi un enjeu de gouvernance. C’est grâce à la loi que les autorités gouvernent le pays. Mieux les lois seront élaborées, mieux cela vaudra pour les populations et pour le gouvernement lui-même », a-t-il signifié.

Au titre des limites, le conférencier a, entre autres, déploré l’insuffisance de légistes. Pour preuve, à l’Assemblée nationale, les spécialistes sont seulement au nombre de deux. Au niveau du gouvernement, le constat est le même. « Il n’y a pas de légiste dans les ministères », a indiqué Dr Traoré.

Pour pallier cette situation, des recommandations ont été émises. « L’une des propositions que j’ai faite, c’est de la même manière que vous avez une direction des ressources humaines, des finances, on devra avoir aussi une direction de la législation dans chaque ministère parce que chaque ministre est appelé à faire des projets de lois », a-t-il souligné.

Il suggère également que le nombre d’assistants parlementaires et d’administrateurs parlementaires soit revu à la hausse au niveau de l’Assemblée nationale. Et pour terminer, il demande que des assistants parlementaires soient déployés auprès du président de l’Assemblée nationale et du Bureau de l’Assemblée nationale.

Pour le Porte-parole du gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou, le thème de la présente activité est intéressant à plusieurs égards. « Du point de vue théorique, il se trouve au carrefour des préoccupations liées à l’Etat de droit et à la démocratie. Du point de vue pratique, il peut permettre de mettre en relief les limites de la politique législative du gouvernement et inspirer des réformes afin d’améliorer celle-ci », selon lui.

Par la suite, il a exprimé ses remerciements au président Traoré, qui a bien voulu accepter d’animer cette conférence, malgré son agenda chargé. A l’en croire, le choix de l’homme n’est pas un fait du hasard : « C’est compte tenu de son expérience de fonctionnaire, d’ambassadeur, de ministre, de président d’Assemblée nationale et de fondateur du Centre parlementaire panafricain que son choix s’est imposé à nous. C’est donc dire qu’il a les outils théoriques et pratiques nécessaires pour assurer l’animation d’un sujet aussi important pour la vie d’une nation ».

Le ministre Dandjinou a également exprimé ses remerciements au Pr Dominique Kabré, agrégé des facultés de droit et doyen de la faculté de droit, qui a assuré la modération de la conférence. Soulignant l’excellence des rapports entre le gouvernement et l’Assemblée nationale, il a promis que le gouvernement prendra toutes les dispositions nécessaires pour que la session qui s’ouvre dans quelques jours soit une belle réussite.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 5 mars 2019 à 19:27, par Sidpassata-Veritas En réponse à : Confection des lois au Burkina : Le gouvernement cherche la meilleure formule

    C’est pour le moins curieux de retourner vers un ancien président de l’AN pour aider à innover la pratique parlementaire défaillante qu’on a de ces anciens : ça s’appelle "tourner en rond", on prend les mêmes et on recommence.
    - Une des grosses difficultés chroniques de notre pays, c’est cette forme de gérontocratie qui veut que ceux qui sont parvenus à occuper des postes prestigieux y restent ou traînent autour au moment où ils devraient être à la retraite. C’est handicapant pour une nation majoritairement jeune qui aspire au progrès. Sans rancune !

  • Le 6 mars 2019 à 09:59, par Jerkilo En réponse à : Confection des lois au Burkina : Le gouvernement cherche la meilleure formule

    J’aimerais comprendre le sens de "rentrée parlementaire du gouvernement". Est-il possible qu’il y ait une rentrée gouvernementale du Parlement ou de l’Assemblée nationale ?
    Quant au manque de légistes dans les ministères et institutions, ne serait-il pas mieux de renforcer les compétences des agents des Directions des affaires juridiques et contentieuses qui existent dans l’organigramme type des départements ministériels que d’alourdir l’organisation des ministères avec la création d’une direction de la législation ?

  • Le 6 mars 2019 à 18:03, par bamos En réponse à : Confection des lois au Burkina : Le gouvernement cherche la meilleure formule

    Bonjour à vous je respecte bien le docteur c est comme l a dit mon prédécesseur. C est bien dommage a chaque fois on pas à côté. Les défaillances dans nos lois ce n est pas parceque nous manquons de légistes c est tout simplement parceque personne n ose lever le doigt pour dire que cette mois n est pas bon.on laisse les forts du moment faire ce qu’ ils veulent et quand il y a des problèmes on se cache et on dit que je savais que ça n allait PAS marcher un exemple l article 37.tout ceux là qui connaissent la loi ses sont tus et on a chassé le président. Quand ce n est pas bon il faut dire non.quand l homme refuse il dit NON. Merci

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