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Lutte contre la malnutrition : L’ONG Action contre la faim fait le bilan du projet PADI

Publié le vendredi 22 février 2019 à 10h00min

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Lutte contre la malnutrition : L’ONG Action contre la faim fait le bilan du projet PADI

Les acteurs du Programme intégré de diversification de la production et d’amélioration nutritionnelle dans la région des Hauts-Bassins (PADI) ont tenu, les 20 et 21 février 2019 à Orodara, une rencontre de travail. Le premier jour de la rencontre a été consacré « au bilan 2018 et à la planification 2019 » dudit programme. L’objectif global de cette rencontre était de dresser un bilan de la mise en œuvre des activités de l’année 2018 et de planifier celles de 2019 avec toutes les parties prenantes. Au terme des échanges, le bilan est jugé satisfaisant avec un taux de réalisation de 73% des activités du PADI. C’est le haut-commissaire de la province du Kénédougou, Pathé Abdallah Sangaré, qui a officiellement lancé les travaux de l’atelier.

« L’atelier de bilan 2018 et planification 2019 » du Programme intégré de diversification de la production et d’amélioration nutritionnelle dans la région des Hauts-Bassins (PADI) s’est tenu en partenariat avec les services techniques de l’Etat, les collectivités territoriales et les différents acteurs intervenant dans les différents domaines d’intervention dudit programme. Selon le haut-commissaire de la province du Kénédougou, Pathé Abdallah Sangaré, cela démontre la détermination des acteurs à contribuer de façon active et bénéfique à l’atteinte des objectifs du programme pour l’intérêt des populations du Burkina Faso et particulièrement celles de sa province. « Cet atelier illustre la mutualisation de nos efforts pour promouvoir la nutrition dans notre province », a-t-il dit.

Le PADIS est un programme inclusif de sécurité alimentaire et nutritionnelle mis en œuvre par l’ONG Action contre la faim (ACF) et CBM, en collaboration avec des partenaires locaux que sont l’ONG AGED (Association pour la gestion de l’environnement et le développement) et la Coordination régionale des associations pour la promotion des personnes handicapées des Hauts-Bassins (CAROPH-HBS). Il vise à contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des personnes vulnérables y compris les personnes handicapées dans la région des Hauts-Bassins.

Abdoulaye Traoré, premier adjoint au maire de la commune de Orodara

Lancé en avril 2018, le programme intervient dans toutes les communes de la province du Kénédougou et dans le Houet, précisément dans le Centre hospitalier universitaire Souro-Sanou de Bobo-Dioulasso, pour une durée de 5 ans (janvier 2018 à décembre 2022). Il est mis en œuvre avec tous les acteurs que sont les services techniques déconcentrés, les districts sanitaires, les collectivités territoriales et l’administration publique. A en croire le coordonnateur de terrain du PADI, Cheick Amed Ky, le programme intervient dans le domaine de la nutrition santé, l’amélioration de la sécurité alimentaire et des moyens d’existence, l’amélioration de l’accès à l’hygiène, l’eau et l’assainissement, la gestion des risques de catastrophes et le plaidoyer.

La province du Kénédougou est une zone de forte production mais elle est en proie à la malnutrition sous ses différentes formes. En effet, dans le rapport de l’enquête nationale nutritionnelle « SMART 2017 », il est donné de constater une baisse sensible de la prévalence de la MAS (Malnutrition aigüe sévère) sur l’ensemble de la région des Hauts-Bassins. Mais dans la province du Kénédougou, elle demeure préoccupante par rapport aux deux autres provinces de la région. Il ressort du rapport que la prévalence de la malnutrition aigüe sévère est de 0,3% dans le Houet, 0,6% dans le Tuy contre 1,8% dans le Kénédougou. Une situation qui n’est pas sans conséquence pour la survie de l’enfant et pour son développement. Cette situation est malheureusement soutenue par la persistance de facteurs structurels, culturels et organisationnels accentuant ainsi la vulnérabilité des populations.

Ainsi, le haut-commissaire de la province du Kénédougou a affirmé que l’Etat seul ne saurait atteindre les objectifs d’une sécurité nutritionnelle pour les Burkinabè sans le concours des partenaires techniques et financiers, des ONG, des associations de développement et des populations. « Le combat contre la malnutrition sous toutes ses formes dans notre province et partant dans notre région et tout le Burkina Faso, doit se mener suivant une approche multi-acteurs et multisectorielle, le phénomène étant multifactoriel. Notre combat doit être plus que jamais coordonné, concerté, intégré pour nous donner le plus de chance possible de relever le défi », a-t-il laissé entendre.

Cheick Amed Ky, coordonnateur de terrain du PADIS

C’est pourquoi, il a salué l’initiative d’un tel projet dans le Kénédougou et a exhorté les acteurs de la province à tous les niveaux, à accompagner le PADI pour une atteinte optimale des objectifs au profit des populations.

Ainsi, après neuf mois de mise en œuvre marquant la fin de la première année d’exécution du PADI, les acteurs ont décidé d’organiser un atelier-bilan 2018 et une planification opérationnelle des activités de 2019, dans la Cité du verger. « Il est évident qu’après une année de mise en œuvre, il soit important de jeter un regard rétrospectif sur la mise en œuvre des activités programmées au cours de l’année 2018 en vue d’apprécier le taux de réalisation, se féliciter pour les succès et relever les insuffisances pour se donner les idées et les bonnes résolutions pour l’année 2019 », a expliqué le haut-commissaire.

Le bilan des activités du PADI est jugé satisfaisant

En moins de neuf mois, le programme a pu réaliser plusieurs activités. Dans le domaine de la nutrition-santé, il s’est agi de la formation de 146 agents de santé des districts sanitaires de N’Dorola et de Orodara à la prise en charge intégrée de la malnutrition aigüe en interne et en ambulatoire ; la dotation des centres de santé en matériels médicotechniques ; la formation de 18 agents de santé des districts sanitaires de N’Dorola en évaluation et traitement d’urgence. Dans le domaine de l’eau, l’hygiène et l’assainissement (Wash), on peut noter la réhabilitation de six forages dans les centres de santé, la construction de cinq incinérateurs, la construction de quatre nouveaux forages en cours.

Aussi, le programme a appuyé 20 centres de santé et de promotion sociale (CSPS) avec des kits et consommables d’hygiène et la formation des élus locaux à la gestion des infrastructures hydrauliques. Par ailleurs, dans le volet de la sécurité alimentaire et des moyens d’existence, le programme a mis en place et animé six « champs écoles paysans » sur le système de riziculture intensive. Il a aussi doté les agriculteurs de petits équipements et formé des personnes handicapées à la gestion des activités génératrices de revenus et à la vie coopérative. Les femmes ont été formées à la transformation des produits forestiers non-ligneux. Une unité de production de farine enrichie est en cours d’installation. Ainsi, en neuf mois de mise en œuvre du programme, le taux d’exécution physique est de 73%.

Des perspectives pour l’année en cours

Après avoir présenté le bilan du PADI à toutes les parties prenantes, les acteurs ont échangé autour des perspectives. Après plusieurs heures de débats francs et sincères, des propositions ont été faites pour lutter efficacement contre la malnutrition dans la région des Hauts-Bassins. Sur le plan de la nutrition, le programme prévoit la réhabilitation de trois centres de récupération et d’éducation nutritionnelle ; la dotation des centres de santé en matériels médicotechniques ; la formation des agents de santé au protocole de la prise en charge de la malnutrition ; l’organisation des cadres de concertation et la construction de hangars pour les CSPS.

Les participants

Dans le domaine du Wash, il est prévu la réalisation et la réhabilitation de forages, la dotation de kits et de consommables d’hygiène et l’organisation d’ateliers sur la gestion intégrée des ressources en eau. Dans le domaine de la sécurité alimentaire et des moyens d’existence, les acteurs du PADI prévoient également la dotation des bénéficiaires en petits ruminants et en volaille, la dotation de producteurs en équipements agricoles et en intrants de production et la construction de magasins de stockage et de boutiques d’intrants. Un jardin de la santé sera réalisé. Le coût global du programme est d’environ 4,5 millions d’euros dont 62% financé par la Coopération allemande BMZ, 23% par CBM et 15% par gGmbH.

Le premier adjoint au maire de la commune de Orodara, Abdoulaye Traoré, a salué l’initiative de ce projet et exprimé sa satisfaction dans la mesure où sa commune a besoin de tels projets. Il a affirmé que l’arrivée de ce projet va contribuer à améliorer les conditions d’existence des enfants, des femmes et des personnes vulnérables. C’est pourquoi il remercie ACF et ses partenaires pour cet effort consenti au profit des populations de la région des Hauts-Bassins. Pour le succès du projet, la forte implication des communes, des services déconcentrés de l’Etat, des communautés, des leaders coutumiers et religieux ainsi que les bénéficiaires eux-mêmes est primordiale.

Il faut noter que Action contre la faim est une ONG humanitaire et de développement fondée en 1979, reconnue d’utilité publique. Les équipes sur le terrain travaillent dans près de 50 pays, dans les domaines de la nutrition et santé ; de la sécurité alimentaire ; de l’eau, l’assainissement et l’hygiène ; de la gestion des risques de catastrophes ; de la recherche ; du plaidoyer et de la sensibilisation. Elle est présente au Burkina Faso depuis 2008 et intervient dans plusieurs provinces.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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