LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Les TIC au Burkina : une sous exploitation au quotidien

Publié le mercredi 3 août 2005 à 09h09min

PARTAGER :                          

L’histoire des technologies de l’information et de la communication au Burkina, est celle d’une sous exploitation au quotidien.Tant les opportunités sont sous évaluées par le grand public.

Mais qu’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas l’engouement qui fait défaut ; il s’agit plutôt et sans aucun doute, d’une culture encore trop primaire de ces technologies pourtant censées promouvoir le développement.

Pour s’en convaincre, il suffit de faire le tour des cybercentres de Ouagadougou et Bobo Dioulasso aux heures de pointe : Passée une certaine heure, le constat s’impose de lui-même, plus de places assises ; Même spectacle dans les institutions administratives qui disposent d’un accès grand public à l’Internet : « les listes sont closes ».

Mais, interrogez quelques uns de ces nombreux jeunes sur leur occupation favorite devant l’ordinateur, et on distingue confusément quelque chose du genre : « boîte, correspondances, recherche... ». A priori rien de prohibé, bien au contraire !

Mais de là à ne limiter l’usage des tic qu’à ses quelques éléments fini par convaincre que soit les Burkinabè sont sous informés soit, ont une conception minimaliste du progrès.

La preuve de ce désintérêt est palpable au siège du campus numérique francophone pourtant situé au cœur de l’Université de Ouagadougou.

Joyau technologique comme on ne peut mieux en rêver, il propose des formations présentielles et à distances assorties d’une diplomation équivalente à n’importe quelle autre université et grande Ecole. Seulement voilà : de nombreux étudiants affirment près de deux années après son inauguration, ne pas être informés sur les activités du Campus numérique.

Pour le Professeur BALIMA de l’Université de Ouagadougou, l’apprentissage des technologies de la communication n’est pas sans poser de problème en ce qu’il nécessite la maîtrise d’un « néo alphabet ». Tout un programme, dans un pays où la lutte contre l’anaphabétisme est un combat quotidien.

Selon les chiffres officiels, près de cinq enfants sur dix n’ont toujours pas accès à l’école. Des chiffres pourtant en hausse si l’on tient compte des données antérieures.

Une autre étude menée à l’Université de Ouagadougou par des chercheurs Burkinabè, montre qu’en 2005, le ratio est de l’ordre de 1 ordinateur pour 25 étudiants. Une estimation pourtant optimiste, vu les nombreuses difficultés rencontrées par les uns et les autres pour accéder au cyberespace.

Au Burkina, les « apôtres des nouvelles technologies » ont du pain sur la planche. Mais c’est sans doute là aussi, le prix à payer pour une globalisation numérique.

Juvénal Somé
Lefaso..net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique