L’offre nationale de carotte était de 6169 tonnes en 2010 selon le rapport général du module maraichage. Les recettes tirées de sa commercialisation sont estimées à environ 558 006 171FCFA, selon la même étude. Parmi les régions productrices, le Nord du Burkina est la première zone de production du pays avec 1797 tonnes.

« Par jour, j’écoule entre 20 et 40 sacs de carotte provenant de Ouahigouya que je revends en gros et en détail. La vente de la carotte en ces temps-ci me rapporte assez bien par jour », nous a confié Mme Belem qui n’a pas voulu donner de détails sur son chiffre d’affaires quotidien.

Une vue de la superficie de production du légume.

Ce légume est classé dans la famille des aliments protecteurs au regard de ses fonctions et des éléments dont il est composé.

En effet, la carotte est essentiellement composée de provitamine A, à raison de 2 740 microgrammes. 100 g de carottes consommées par jour couvre plus de la moitié des besoins journaliers en vitamine A.

Dès lors, « sa consommation est surtout recommandée aux enfants, du fait de leur vulnérabilité et de leur besoin de croissance. La vitamine A joue un rôle dans le système de défense de l’organisme. Elle contribue à renforcer le système immunitaire et intervient aussi dans la lutte contre la cécité crépusculaire », nous apprend Ali Bagué, nutritionniste. De plus, « elle contient également du calcium, soit une moyenne de 35 mg, qui intervient dans la minéralisation des os », ajoute-t-il.

Awa Zoungrana et ses employés en train de récolter la_carotte

Quelques précautions toutefois

La carotte est comestible en jus, cru ou cuit. Notons que la vitamine A est thermosensible. Ce qui signifie que la cuisson à des températures élevées détériore la valeur nutritive contenue dans le légume. L’excès nuisant, la forte consommation de la carotte est déconseillée. Un excès de sa consommation dépigmente la peau. « Un excès de consommation peut donner une coloration orange à la peau », alerte Ali Bagué.

95% de la production nationale de carotte est commercialisée. Entre octobre et janvier, c’est la période fraiche et d’après-récoltes qui correspond à la culture de la carotte. « On procède par semis à la volée pendant la période de fraîcheur, étant donné que cette plante est très sensible aux rayonnements solaires », explique Awa Zoungrana, productrice sur une exploitation de 40 planches implantée sur le site maraîcher de Tanghin, à Ouagadougou.

Ali Bagué, nutritionniste

Activité rentable de par la demande sans cesse croissante, elle est toutefois confrontée à quelques difficultés. « Après mes récoltes, je me ravitaille chez d’autres personnes pour satisfaire ma clientèle (...) A la fin de la campagne nationale, nous importons la carotte du Ghana et du Bénin », renchérit Mme Belem. Au nombre des difficultés, elle cite le coût de la fumure ou des engrais utilisés pour obtenir de bons rendements.

Mariam Ouédraogo (Stagiaire)
Lefaso.net