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Filières céréales du Burkina : La qualité des céréales, une préoccupation

Publié le mardi 2 août 2005 à 07h47min

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Les 28 et 29 juillet 2005, a eu à Ouagadougou, un atelier de lancement de l’initiative sur l’amélioration de la qualité des céréales.
Comment améliorer la qualité des produits céréaliers au Burkina ?

Telle est la question qui a réuni à Ouagadougou, une trentaine d’acteurs de la filière dont des commerçants, des transformateurs et des producteurs regroupés au sein du Comité Interprofessionnel des filières céréales du Burkina (CCI-B).

Première du genre, cette rencontre, a permis aux participants de jeter les bases des premières actions en matière d’amélioration de la qualité des céréales. Il s’est agit pour les séminaristes de s’accorder sur les enjeux de la qualité des céréales, d’échanger les expériences, les réussites et les difficultés à la promotion de la filière (commercialisation, contractualisation, accès au crédit...) et surtout d’arrêter une démarche commune allant dans le renforcement de la qualité des céréales.

Le critère de qualité représente selon le président du CIC-B, Soumaïla Sanou un enjeu considérable pour la promotion filière, surtout dans un environnement aussi libéral que le notre. L’importance des céréales (mil, sorgho, maïs,...) dans l’alimentation de la population et leur rôle dans la lutte contre la pauvreté au Burkina, est également l’un des arguments qui militent en faveur d’une recherche de la qualité.

En effet, s’il est vrai que la sécurité alimentaire durable passe nécessairement par la disponibilité en quantité des céréales, il est aussi évident, qu’elle ne saurait se réaliser si le critère de qualité n’est pas prise en compte. Aussi, au terme des 48 heures de travaux, les participants ont-ils fait des propositions et recommandations allant dans ce sens.

En effet, tous ont reconnu, la nécessité d’initier une campagne d’information et de sensibilisation du consommateur afin qu’il soit plus exigeant en matière de qualité, de fermer les acteurs de la filière céréale sur la contractualisation (par exemple entre producteurs et commerçants). A l’Etat, ils ont recommandé l’instauration des normes de qualité et de mesure pour le poids (si possible le kilogramme pour tout le monde), la construction de bâtiment de stockage surtout dans les provinces (les greniers traditionnels ne permettant pas une bonne conservation de céréales).

Les transformateurs ont quant à eux, l’institution d’un mécanisme de contrôle de leurs produits afin qu’ils soient plus compétitifs sur le marché.

La mise en oeuvre et le suivi de toutes ses recommandations, devraient selon les participants être confiés au CIC-B. Depuis sa création en juillet 2003 à Bobo-Dioulasso, cette association à but non lucratif, a fait de l’amélioration de la qualité des produits céréaliers, son cheval de bataille.

Elle devra fonctionner avec plus de 5 milliards de F CFA, dont 2 milliards ont déjà été mobilisés.


Quelques participants s’expriment

Bougoumpiga Amado ,Président du syndicat des commerçants de céréales :

Je pense que l’amélioration de la qualité des céréales serait une bonne chose pour la filière. La crise céréalière de cette année nous a permis de voir l’expérience de certains pays.

Par exemple au Mali où nous nous sommes ravitaillés souvent, nous avons remarqué que les acteurs sont très exigeants en matière de qualité et de poids, toute chose qui facilite l’écoulement de leurs produits.

Grâce à cet atelier, nous avons été sensibilisés sur a question. Nous allons tout mettre en oeuvre pour sécuriser les productions de l’année 2005.

Soumaïla Sanou
Président du CIC-B :

Le critère de qualité constitue un atout considérable. Or ces derniers temps, on remarque que les céréales qu’on rencontre sur nos marché ne répondent à aucune norme.

Outre le fait que ces céréales contiennent beaucoup d’impuretés, leur poids ne corresponde pas souvent au poids prétendu par le commerçant. C’est pourquoi, au niveau du CIC-B, nous avons jugé nécessaire de nous y intéresser. Nous voulons que chaque maillon de la chaîne soit exigeant sur la question afin de satisfaire les consommateurs dans un marché national et sous régional de plus en plus exigeant.

Claire Kaboré Claire Kaboré
Consultante initiative conseil international :

Tout le monde est concerné par cette question de la qualité. Que ce soient les producteurs, les transporteurs, les sociétés d’intrants, les transformateurs et même les consommateurs, chacun est conscient du problème. En réunissant tous ces acteurs pour échanger et partager nos expériences, nous avons fait un grand pas.

C’est vrai qu’à l’heure actuelle de pénurie de céréales, certains pourrait penser que la qualité n’est pas importante, mais, je dirai tout de suite qu’il faut voir le problème à long terme. Pour répondre aux exigences du marché, la qualité doit être de mise, surtout dans un contexte de libéralisation. Dans le cas contraire, c’est le producteur qui sort le plus perdants.

Fatouma Sophie OUATTARA
Sidwaya

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