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Processus de Rabat : L’opérationnalisation du Plan d’actions 2018-2020 au cœur des échanges à Ouagadougou

Publié le mardi 12 février 2019 à 20h09min

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Processus de Rabat : L’opérationnalisation du Plan d’actions 2018-2020  au cœur des échanges à Ouagadougou

Le mardi 12 février 2019, s’est ouverte à Ouagadougou, une réunion de 48 heures des fonctionnaires de haut niveau du dialogue euro-africain sur la migration et le développement. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, Paul Robert Tiendrébéogo.

La réunion qui regroupe 56 Etats d’Afrique et d’Europe membres du Processus du Rabat, et des Organisations régionales comme l’Union européenne, se tient dans un contexte doublement marqué par le suivi du Plan de la Valette et l’adoption récente du Pacte mondial pour les migrations sûres, ordonnées et régulières. Elle intervient également au lendemain de la 32e Session ordinaire de l’Union africaine. Les discussions permettront aux participants de définir et d’agréer les modalités de travail et une feuille de route pour l’opérationnalisation du plan d’actions de Marrakech pour la période 2018-2020.

Ce plan d’actions a été adopté le 2 mai 2018, lors de la 5e conférence ministérielle euro-africaine sur la migration et le développement tenue à Marrakech au Maroc. A cette occasion, le Burkina Faso a été désigné pour assurer, une année durant, la présidence du Comité de pilotage du Processus, à la suite de la Belgique.

Selon le ministre de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, le lancement du Plan d’actions de Marrakech, qui relève de la feuille de route du mandat du Burkina Faso, est une étape importante de leur présidence et constitue un défi, après l’adoption des conclusions conjointes du Plan d’actions conjoint de la Valette (PACV) les 14 et 15 novembre 2018, à Addis-Abeba, en Ethiopie. A ce jour, le plan comporte 23 actions déclinées autour de 10 objectifs.

« Ce qui nous intéresse au Burkina Faso, c’est le volet renforcement de capacités. Nous insistons beaucoup là-dessus, parce que pour pouvoir lutter contre les migrations illégales, contre les flux des migrants, il nous faut renforcer les capacités de nos acteurs internes mais aussi les acteurs aux frontières. Il y a également la prise en compte des enfants et des jeunes », a relevé le ministre Paul Robert Tiendrébéogo, qui souligne que l’adoption du Pacte mondial pour les migrations sûres et ordonnées a été l’évènement majeur de la fin d’année 2018. « Entre boycott, surenchères populistes, crises gouvernementales et débats citoyens sur la pertinence ou non de le signer, ce Pacte qui comporte 23 objectifs et 186 engagements a bénéficié d’un large soutien de la Communauté internationale », ajoute-t-il.

La Commission Européenne, « le bon samaritain » des pays africains
La Commission européenne veut créer des alternatives légales à l’immigration irrégulière. « Dans le cadre du volet Afrique du Nord du Fonds fiduciaire de l’Union européenne, une proposition de projet sur la mobilité de la main-d’œuvre avec les pays d’Afrique du Nord a été adoptée en décembre 2018. L’objectif n’est pas d’arrêter la migration mais de travailler ensemble pour une gestion ordonnée des flux migratoires. En plus du programme de réinsertion, la Commission a développé, en coopération étroite avec les Etats membres, des projets pilotes de migration légale pour des raisons de travail ou de formation professionnelle. Un premier projet a déjà démarré entre la Lituanie et le Nigéria, visant l’apprentissage de 50 travailleurs nigérians dans le domaine de l’informatique en Lituanie. Un deuxième projet entre la Belgique et le Maroc aussi pour des travailleurs dans le domaine informatique va bientôt démarrer", a confié le chef de délégation de l’UE, Jean Lamy. Au titre du Fonds fiduciaire d’urgence, plus de 140 millions d’euros sont injectés dans la partie Afrique de l’Ouest, hormis l’aide classique, selon lui.

« Il faudra d’abord consolider la gouvernance institutionnelle de notre dialogue… »
Pour une région qui absorbe plus de 80% du flux migratoire sub-saharien, la CEDEAO a toujours prôné une approche régionale dans les réponses aux défis migratoires complexes avec des enjeux transnationaux. C’est ainsi, qu’elle a initié au cours de l’année, plusieurs actions qui concourent à la réalisation du Plan de Marrakech et ce, dans tous les domaines prioritaires du plan.

Elle envisage, au titre de l’année 2019, de valider la politique régionale en matière de migration et de poursuivre le plaidoyer auprès des Etats afin d’assurer le déploiement de la carte d’identité biométrique de la CEDEAO. Dans son intervention, le Commissaire en charge du commerce, des douanes et de la libre circulation, Tei Konzi, a salué l’engagement du Bénin qui est en passe de déployer la carte biométrique, rejoignant ainsi le Sénégal, la Guinée Bissau et le Ghana. En revanche, il a invité les autres Etats à emboiter leurs pas, avant de réitérer la disponibilité de la Commission de la CEDEAO à les accompagner.

A compter de mai prochain, la France prendra la présidence du Processus du Rabat et veillera à consolider le partenariat unique, qui s’y est noué et à en assurer une mise en œuvre concrète et ce, jusqu’en 2020.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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