Du fait de sa position géographique, le Burkina est un pays de transit de stupéfiants et de produits psychotropes. Toute chose qui donne lieu à un trafic illicite ainsi qu’à une consommation locale croissante. Pour lutter contre ce fléau qui cause d’énormes ravages au sein de la population, le gouvernement burkinabè a ratifié les conventions internationales sur les trafics illicites des stupéfiants et des substances psychotropes. Mieux, il a mis en place un Comité national de lutte contre la drogue (CNLD) par décret. Ce comité se réunit deux fois par an en assemblée générale et, à chaque fois que besoin est, en assemblée générale extraordinaire.

Cette instance est un cadre d’orientation et d’échanges entre les membres statutaires et les partenaires techniques et financiers en vue d’examiner et d’adopter les rapports et les programmes d’activités et formuler des recommandations pour une meilleure coordination de la lutte au Burkina.

les membres du CNLD

C’est donc dans ce cadre que s’inscrit la 14e session qui se veut particulière parce que la plupart des membres sont nouveaux. Elle intervient également après la relecture du décret portant création, attribution, composition et fonctionnement du CNLD. En effet, ce nouveau décret crée des comités déconcentrés afin de rendre véritablement national le comité.

« La lutte contre la drogue figure parmi les plus grands défis à relever pour le développement économique et social de notre pays », a confié Abdoulaye Ouédraogo, secrétaire général du ministère de la Sécurité qui a présidé la cérémonie officielle d’ouverture de la rencontre au nom du ministre de la sécurité, par ailleurs président du CNLD.

« Le cannabis est de loin la drogue la plus consommée, suivi de la cocaïne. La consommation et la dépendance de la drogue touche une bonne frange de nos populations, notamment les jeunes. Le phénomène envahit même le milieu scolaire. Cet état de fait n’est pas sans conséquence sur le développement socio-économique, sanitaire et sécuritaire pour notre pays », a précisé Félicienne Marie Pélagie Konseibo/Tiendrebeogo, secrétaire permanente du CNLD. Il est donc urgent de mettre en place des programmes axés sur le « développement de compétences sociales, des approches et des apprentissages permettant aux jeunes d’acquérir des aptitudes spécifiques les aidant à résister aux pressions négatives à l’offre et à la cession de drogue ».

Félicienne Marie Pélagie Konseibo, Secrétaire permanent du CNLD

Depuis le décès de l’ancienne secrétaire permanente, Mariam Zoromé/Diallo, le 4 décembre 2017, le CNLD avait connu une période de léthargie. Cette assemblée générale est considérée comme celle de la relance des activités du comité.

Les actions engagées au cours de l’année écoulée étaient modestes au regard de l’ampleur du fléau. Mais, elles ont tout de même contribué au renforcement du dispositif national de lutte contre la drogue. Des perspectives de réformes politiques en matière de lutte contre la drogue sont envisagées, notamment la relecture de la loi portant code des drogues et l’adoption d’une stratégie nationale de lutte contre la drogue.
« Ces réformes permettront de prendre en compte les nouvelles orientations politiques internationales à savoir la réduction de l’offre et de la demande, la réduction des risques, la prise en charge sanitaire des usagers des drogues, la réinsertion sociale et l’inclusion des droits humains dans la lutte », a assuré Abdoulaye Ouédraogo.

Les membres statutaires ont, au cours de cette assemblée générale, dressé le bilan des activités réalisées en 2018. Puis, ils ont examiné et adopté le programme d’activités de 2019 en vue d’améliorer les interventions futures. Ainsi, le CNLD devrait être plus visible sur le terrain dans les prochains jours, assure-t-on.

Moussa Diallo
Lefaso.net