Longtemps considéré comme un pays de transit, avec la crise migratoire de ces dernières années, le nombre de Burkinabè sur les routes de la migration, notamment irrégulière, est de plus en plus important. « Nous accueillons assez de migrants mais aussi nos compatriotes de retour de migration. Mais très souvent nous n’avons pas de structures très adaptées pour les accueillir. Aussi, les travailleurs sociaux quand bien-même ils sont renforcés ont besoin encore d’être outillés davantage pour mieux prendre en charge les migrants », a confié le directeur général de l’encadrement et de la protection de l’enfant et de l’adolescent du Ministère de la femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire (MFSNFAH), Soumaïla Sako.

Fort de ce constat et fidèle à sa mission d’appui et d’accompagnement des gouvernements dans la gestion de la migration, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a décidé d’organiser un atelier de renforcement des capacités des travailleurs sociaux de la région du Sahel, des Hauts-Bassins et partenaires sur la gestion des centres et la prise en charge immédiate des migrants en transit. Débutés le 4 février 2019, les travaux se poursuivent jusqu’au 7 de ce mois, à Ouagadougou.

Les participants à la formation promettent des échanges francs et fructueux

Huit modules seront abordées au cours de la formation par des experts de l’OIM, de l’UNICEF, de la croix rouge ainsi qu’un cadre du MFSNFAH. Il s’agit, entre autres, de l’OIM et les concepts clés associés aux phénomènes migratoires ; l’assistance directe de migrants ; les spécificités en matière de prise en charge des migrants mineurs ; les principes en matière de gestion de centre(s).

Dans son intervention, M. Sako a souligné le grand intérêt que le département en charge de la solidarité accorde à la présente session de formation. « L’atelier va nous permettre d’optimiser nos prestations et d’aller vers la qualité. Ce qui permettra aux migrants de retour d’être dans des conditions optimales de dignité pour pouvoir amorcer une phase de réhabilitation », selon lui. C’est pourquoi, il a exhorté les participants à exécuter leurs tâches « avec assiduité, ponctualité et engagement (…) ».

La réhabilitation des centres attendue en fin février ?

Il faut noter que le présent atelier de formation s’inscrit dans le cadre du programme « Sécurité, soutien et solutions sur la route vers la méditerranée centrale (3S-RMC) », financé par le Département pour le développement international du Royaume Uni et mis en œuvre dans 10 pays, dans le but « de porter assistance aux migrants en transit sur le sol burkinabè à travers la protection, le renforcement de capacité des différents acteurs, la recherche et la collecte de données sur le flux migratoire pour une meilleure compréhension des questions de migrants », à en croire la chargée de projet à l’OIM, Aïcha Pitroipa.

La chargée de projet à l’OIM, Aïcha Pitroipa : « cet atelier marque le lancement d’une série de formations avec les acteurs sociaux (…) »

Au Burkina Faso, l’axe 1 du projet 3S-RMC sera mis en œuvre dans les régions des Hauts-Bassins (Bobo Dioulasso) et du Sahel (Dori) à travers la rénovation de deux centres d’accueil. Mme Pitroipa a justifié le choix de ses régions administratives par le fait qu’elles se trouvent sur les principaux itinéraires de transit des migrants burkinabè et étrangers candidats à la migration irrégulière.

A ce jour, le taux d’exécution des travaux est de 50% à Dori et 37% pour ce qui concerne la ville de Bobo Dioulasso. « Nous espérons qu’à la fin de ce mois de février, tous les centres serons réhabilités et déjà fonctionnel », tel est le souhait de Mme Pitroipa.
En rappel, au Burkina Faso, la mise en œuvre du projet 3S-RMC s’étendra du 1er février 2018 au 31 mars 2020, en complément au projet Initiative conjointe Union Européenne-OIM pour la protection et la réintégration des migrants.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net