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Bobo-Dioulasso : Les enseignants appellent à un retour de la quiétude dans les écoles

Publié le samedi 2 février 2019 à 00h55min

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Bobo-Dioulasso : Les enseignants appellent à un retour de la quiétude dans les écoles

La Coordination régionale des Syndicats de l’éducation des Hauts-Bassins a organisé, le vendredi 1er février 2019 à Bobo-Dioulasso, une marche de soutien aux enseignants de l’école Farakan A agressés par deux parents d’élèves le 22 janvier dernier. La marche a connu la participation des enseignants du préscolaire, du primaire et du secondaire ainsi que de parents d’élèves. Ils demandent entre autres aux autorités que justice soit faite dans cette affaire et que la quiétude revienne dans le système éducatif. Une plateforme revendicative a pour l’occasion été remise au secrétaire général du gouvernorat des Hauts-Bassins.

« Nous ne voulons plus de parents karateka ! Nous ne voulons plus de parents boxeurs ! » Tels étaient les messages scandés par les enseignants, ce vendredi 1er février 2019 devant le gouvernorat des Hauts-Bassins. En effet, la Coordination régionale des Syndicats de l’éducation des Hauts-Bassins a organisé une marche de soutien aux enseignants de l’école primaire Farakan A de Bobo-Dioulasso agressés le 22 janvier dernier par deux parents d’élèves au sein de la dite école.

greve-enseignant- au sei de l’école primaire de Farakan

Au gouvernorat, le représentant de la coordination a remis au secrétaire général des Hauts-Bassins, Sayouba Sawadogo, une plateforme revendicative relative aux conditions de travail des enseignants.

Dans cette plateforme, les enseignants soulignent que « l’éducation est la voûte du développement ; ce qui signifie que sans éducation, il n’y a pas de développement ». Ainsi, ils déplorent le fait que l’éducation au Burkina soit le dernier souci des pouvoirs passés et présents et dénoncent entre autres le refus de la participation des syndicats au conseil de direction de la DREPPNF le 15 janvier 2019 à Houndé, le non-respect du ratio élèves/enseignant et du ratio enseignants/encadreurs, le désengagement de l’Etat, le payement des charges des établissements publics et privés par les parents d’élèves (scolarité, cotisations APE, déplacement des encadreurs…), la privation de certains secteurs d’établissements publics, la réception tardive des fournitures scolaires et de bureau…

Sayouba Sawadogo Secrétaire Général des Hauts-Bassins

Ils déplorent également l’application des Programmes d’ajustement structurel (PAS) qui créent une situation dramatique dans le système éducatif.

Les enseignants exigent donc des autorités la satisfaction de leur plateforme revendicative par la prise en charge de l’élève blessé, la prise en charge des enseignants agressés, la sécurisation des domaines scolaires par la construction de clôtures, la fermeture des débits de boissons et de tout commerce illicite autour des établissements scolaires, le renouvellement des bureaux des structures APE, etc.

Sayouba Sawadogo, après réception de la plateforme revendicative, a remercié les manifestants pour leur démarche pacifique et qualifié l’agression des enseignants d’« acte barbare ». Il a tenu à rassurer que les fautifs seront sanctionnés à la hauteur de leur méfait et dorénavant, toute personne qui se permettrait de poser ce genre d’acte sera automatiquement sanctionné.

Ibrahime Traoré Coordonnateur Régional des Syndicats de l’Education des Hauts Bassins

Ibrahim Traoré, coordonnateur régional des Syndicats de l’éducation des Hauts-Bassins a, pour sa part, fait passer ce message : « Que toute la communauté puisse se comprendre et nous laisser travailler pour le bien de l’enfant. C’est ça notre rôle. Nous ne cherchons pas à ce qu’il y ait des bagarres, mais lorsque ça arrive, il faut y répondre. Ce que nous voulons, c’est surtout un retour de la quiétude.

Par ailleurs, le protocole signé depuis janvier 2018 souffre dans son exécution. Ça fait que nous avons lancé un mot d’ordre qui peut sembler un peu difficile pour les parents mais ils doivent comprendre que c’est pour améliorer nos conditions pour que nous puissions bien travailler pour les enfants ».

Ibrahim Dembelé Secrétaire Général du bureau APE de l’Ecole primaire de Farakan

Le secrétaire général du bureau de l’Association des parents d’élèves (APE) de l’école primaire Farakan A, Ibrahim Dembélé, a exprimé son soutien aux enseignants et montré également son indignation en ces termes : « Nous disons, plus jamais ça au Burkina Faso. Nous demandons aux parents d’élèves de considérer les enseignants comme leurs frères quelle que soit la situation. Il ne faut pas qu’un parent d’élève lève encore la main sur un enseignant car cet enfant, c’est aussi l’enfant de l’enseignant ».[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Haoua Touré
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 2 février 2019 à 06:36, par L’instituteur Modèle En réponse à : Bobo-Dioulasso : Les enseignants appellent à un retour de la quiétude dans les écoles

    Vous avez fait siting on a arrêté le monsieur et vous faites grève encore. Que voulez-vous au juste ? J’espère que vous allez transmettre la liste des grévistes à la solde pour coupure ? sinon vous n’êtes pas de vrai syndicalistes.
    Les gens cherchent occasion pour ne pas travailler. Le mot d’ordre de suspension des évaluations sera levé ce matin samedi 02 février 2019.

  • Le 2 février 2019 à 08:51, par Song-Taaba En réponse à : Bobo-Dioulasso : Les enseignants appellent à un retour de la quiétude dans les écoles

    Il faut dans cette affaire d’agression d’enseignants un esprit critique. Je suis pas contre les enseignants non plus je ne supporte les agresseurs mais il nous aller au-delà de l’esprit de corps. Ces derniers temps lorsqu’un acte est posé contre un fonctionnaire, les autres se mobilisent pour empêcher toutes actions contre le ou les auteurs. Ainsi on cultive l’impunité sans se rendre compte. Il nous faut comprendre la situation avant de prendre partie. Il faut que les fauteurs de troubles assument leurs responsabilités. Il n’est pas rare d’entendre dans les lieux publics les commentaires d’agents indélicats qui se vantent d’être à la base de certains troubles. Des syndicats, partis politiques ou organisations de la société civile interviennent sans pour autant connaître le fond du problème. Le gouvernement doit s’assumer et prendre des fortes tendant à décourager tous fauteurs de trouble. Le laisser aller est en train de prendre le dessus au nom d’une certaine démocratie. Il nous faut impérativement changer certains textes de lois pour les adaptés au contexte actuel. C’est la raison d’être du législateur. Nous sommes dans un monde évolutif et nous devons nous y conformer. Les habitudes changent négativement.

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