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Promotion du riz national : les institutions étatiques, les collectivités territoriales, les PTF et le secteur privé interpellés

Publié le vendredi 1er février 2019 à 11h30min

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Promotion du riz national : les institutions étatiques, les collectivités territoriales, les PTF et le secteur privé interpellés

« Consommons burkinabè » est une rhétorique largement entonnée mais la pratique est toute autre mais certains s’en démarquent et s’illustrent positivement. La bonne expérience de plaidoyer et de convention d’achat institutionnel entre l’Union Nationale des Producteurs de Riz du Burkina (UNPRB) et le Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation (MENA) le démontre bien. Pour capitaliser cette expérience positive et inciter les autres institutions à emboiter le pas du MENA, l’UNPRB, avec l’appui technique et financier de l’Organisation Néerlandaise de Développement (SNV), a commandité une étude dont les résultats ont é été présentés et validés le jeudi 30 janvier dernier à Ouagadougou.

L’un des résultats auxquels l’étude est parvenue aura été la capacité de l’Union Nationale des Producteurs de Riz du Burkina (UNPRB) à livrer 9.000 tonnes de riz aux cantines scolaires pour l’année scolaire 2016-2017. Il y a certes eu quelques insuffisances mineures et difficultés eut égard de l’envergure de la commande et son acheminement dans les écoles, mais qui n’entachent en rien la qualité du service qui a été offert au MENA. Un autre résultat est l’appréciation positive des premières autorités du Ministère et des bénéficiaires que sont les écoles.

Ils ont témoigné de la qualité du riz livré (riz nouveau très riche), et des économies faites par le gouvernement sur le transport de ces vivres vers les écoles (autour de 3 milliards). De plus, cette convention a renforcé la confiance des producteurs à produire plus, car le marché existe et surtout le prix est rémunérateur et leur a permis d’engranger des revenus pour non seulement améliorer leurs conditions de vie, mais aussi investir sur le renouvellement de leurs équipements.

Le Président de l’UNPRB Georges Kienou dira : « Cette expérience est la concrétisation de l’engagement du gouvernement à promouvoir les produits nationaux. Cela devra inciter d’autres institutions à emboiter le pas du MENA surtout que ce Ministère a transféré la gestion des cantines aux Municipalités. Il serait bon que les mairies continuent de promouvoir la consommation des produits nationaux notamment par des conventions avec l’UNPRB. D’autres institutions à l’image des armées, des œuvres universitaires, de la SONAGESS, des partenaires techniques et financiers comme le Programme Alimentaire Mondial et les ONG, devraient poursuivre leurs efforts en optant et en priorisant les produits nationaux dans leurs commandes. C’est à ce prix que les filières se développeront »

Moise Kaboré, consultant ayant réalisé l’étude

Pour Moise Kaboré, Consultant ayant réalisé cette étude de capitalisation, l’union devra s’atteler à mieux s’organiser à l’interne en termes de marketing et de communication pour se faire connaitre et faire connaitre ses produits. Elle devra améliorer aussi la qualité du riz (taille des grains, couleur, propreté) pour mieux répondre à certaines exigences du consommateur. De même le consommateur devra savoir que le riz national étant un riz nouveau contient de l’eau et donc, n’a plus besoin d’une grande quantité d’eau pour sa cuisson. »

En termes de recommandations, l’UNPRB devra s’atteler à poursuivre son plaidoyer auprès des institutions étatiques, collectivités territoriales, organismes, secteur privé pour renforcer/amorcer le partenariat avec elles, et accroitre les quantités approvisionnées en produits locaux. Le MENA ne livrant plus directement le riz aux cantines scolaires, le Ministère de l’administration territoriale devrait être plus regardant pour que les Mairies s’approvisionnent en produits nationaux.

Il faut dire que Jusque-là, la production du riz national couvre environ 47% des besoins en riz. Mais seule la consommation de cette denrée pourra stimuler sa production chez les producteurs, qui, depuis des années cherchent des marchés rémunérateurs, comme l’a souligné Georges Kiénou.

Mariam Ouédraogo (Stagiaire)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 4 février 2019 à 08:31, par Sya En réponse à : Promotion du riz national : les institutions étatiques, les collectivités territoriales, les PTF et le secteur privé interpellés

    Moi personnellement pour contribuer au développement de l’Afrique, j’ai choisi de consommer le riz local. Globalement je suis content de cette expérience, le riz local a vraiment un meilleur gout. Mais je rencontre quelques petites difficultés. 1) La qualité n’est pas constante - de fois un sac est très propre, sans cailloux, le riz bien soufflé ; d’autres fois ce n’est pas le cas. 2) Il y a un déficit de labellisation - le riz a un gout différent selon ses origines (le riz de Bama par exemple a un gout souvent très prisé), mais certains vendeurs ne précisent pas toujours l’origine.3) il n’y a pas assez d’alimentations qui vendent le riz local, donc je dois me rendre dans de points de vente spécifiquement pour chercher mon riz. J’espère que les producteurs et commerçants du riz local peuvent améliorer ces trois points.

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