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Ecole nationale de police : Fin de formation militaire de base pour 95 agents

Publié le lundi 11 février 2019 à 00h36min

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Ecole nationale de police : Fin de formation militaire de base pour 95 agents

Après deux mois d’épreuves surtout physiques, les impétrants de la promotion 2018-2020 ont été jugés aptes à porter le « passant » (galon porté par les élèves, ndlr) de l’Ecole nationale de police. Une étape capitale et indispensable au cursus de formation de deux ans. La cérémonie de port de « passant » a eu lieu le vendredi 8 février 2019 sur le « terrain des grands évènements » de l’Ecole nationale de police. Allocutions, port de passant et défilé des différentes sections récipiendaires ont été les principales articulations de cet important moment.

Pour bien apprendre afin de pouvoir mieux protéger, l’Ecole nationale de police a fait de la formation militaire, le point de départ pour tous ceux qui y sont admis en qualité d’élèves ou de stagiaires. C’est dans cette dynamique que s’inscrit cette étape de formation qui a démarré le 4 décembre 2018. Ces 95 éléments ont été admis à l’issue des concours professionnels et directs, session 2018, et pour le compte de la promotion 2018-2020.

Le directeur de l’Ecole nationale de police, avec à sa gauche, le deuxième adjoint au maire de Ouagadougou, Moustapha Semdé, et le maire de Kantchari

« Pour couronner cette étape de formation, ils ont fait, dans la nuit du 7 au 8 février (2019), une marche d’environ 50 kilomètres dans la ville de Ouagadougou et ses environnants. (…). La remarque la mieux partagée par l’ensemble des formateurs est que c’est une promotion disciplinée et dynamique. Malgré leur âge, parce que certains étaient à leur dernière cartouche, ils se sont bien impliqués, ils se sont donné à fond et ont accordé un grand intérêt à la formation. C’est au regard de tout cela qu’ils sont jugés aptes à porter le passant de l’Ecole nationale de police. Si toute la scolarité se limitait à la formation militaire de base, je puis vous assurer qu’ils étaient prêts à aller sur le terrain », a expliqué le chef de la division du service général, le commissaire de police Emmanuel Lankoandé, dans le récapitulatif de la formation.

Le deuxième adjoint au maire de Ouagadougou, Moustapha Semdé (à droite), et le maire de Kantchari, procédant au port de passant

Ce port de passant va leur permettre donc d’avoir le titre d’élève de l’Ecole nationale de police, à partir de laquelle étape, ils commenceront les cours en salle dans les matières de tous les domaines des services de police (police administrative, sécurité publique, ordre public, salubrité publique…). Le cursus inclus également, en plus de la formation militaire et des cours, une phase de stage pratique sur le terrain.

S’adressant aux stagiaires à l’issue du port de passant, le directeur de l’Ecole nationale de police, Sié Tiéfi Dabiré, a profité du cadre pour présenter l’école. Ainsi, on apprend que l’Ecole nationale de police est organisée autour d’une direction avec les principales structures que sont la Coordination des études et des stages (qui comprend une division des activités professionnelles, publiques et sportives ; une division de l’enseignement général ; une division des ressources pédagogiques), le service de perfectionnement des formateurs (qui s’occupe du recyclage des formateurs).

Le directeur de l’Ecole nationale de police, Sié Tiéfi Dabiré

Elle comprend également la division du service général (avec un service d’encadrement, un service sécurité, un service armement et un service du casernement), la division de la logistique (pourvu d’un parc auto et d’un service des infrastructures), le service de l’administration du personnel (qui s’occupe entre autres des dossiers des stagiaires), le service auto-école, le service de la régie et, enfin, l’infirmerie.

Discipline et rigueur !

Le directeur s’est aussi appesanti sur d’autres aspects, en indiquant que les modes d’évaluation sont le contrôle continu et l’examen terminal unique. L’examen terminal unique concerne les élèves sous-officiers de la Police nationale, les élèves agents, assistants et contrôleurs de la Police municipale. Quant aux élèves inspecteurs, ils présenteront un mémoire de fin de cycle. Une invite aux admis donc à se préparer en conséquence.

Un des faits marquants de la cérémonie a, sans doute, été la belle ambiance entre policiers, tous rangs confondus

La moyenne requise pour non seulement passer en classe supérieure, mais surtout pour obtenir un titre de l’Ecole nationale de police, est d’au moins 12/20. « Cette moyenne est le quotient des moyennes annuelles du cycle, première et deuxième années, de la note de direction, de celle de l’examen terminal unique ou du mémoire », détaille Sié Tiéfi Dabiré, précisant que la note de direction est attribuée en fin de cycle de formation (et non à la fin de chaque année scolaire, comme cela se faisait).
Il a aussi insisté sur les valeurs et le respect strict du règlement.

« Nous n’allons pas tolérer l’indiscipline. Pour cela, j’interpelle chacun de vous, individuellement, à observer une autodiscipline. Je vous invite également à créer et à entretenir d’abord entre vous, un bon climat favorable à l’apprentissage et aussi le même climat entre vous et les encadreurs, les enseignants et l’administration de l’école », exhorte le directeur de l’Ecole nationale de police, précisant que tout manquement expose à des procédures disciplinaires et à des sanctions. Appréciant en outre le niveau de formation, le premier responsable de l’école a adressé ses félicitations aux encadreurs pour avoir inculqué aux pensionnaires, le « savoir-être policier et le savoir-faire du policier ».

« Etre courtois, respecter le code de la route et se respecter en circulation »

Pour le directeur général de la Police municipale, l’inspecteur de police municipale Sylvestre N’Do, les questions de sécurité sont assez délicates et les besoins des populations sont immenses. D’où l’importance de ce contingent qui va être mis au service des populations. Cette promotion compte des élèves envoyés par quatorze communes et qui, à la fin de la formation, retourneront pour pouvoir servir leurs populations respectives.

Le directeur général de la Police municipale, Sylvestre N’Do

Par une cartographie de la situation générale, le directeur général de la Police municipale a relevé que les effectifs ne sont pas assez suffisants pour rendre le travail quotidien auprès des populations. Ainsi apprend-on par exemple que la norme internationale requiert un policier pour 400 habitants. Or, le Burkina est encore loin de ces chiffres. « Notre tendance, c’est de faire le maximum de recrutements pour pouvoir répondre au besoin de sécurité des populations », projette-t-il.

La lutte contre l’incivisme étant une des missions de la police municipale, il a saisi l’opportunité pour appeler les populations à être collaboratives des Forces de sécurité et en général et la Police municipale en particulier. « Etre courtois les uns envers les autres ; souvent c’est le déficit de courtoisie qui fait que nous assistons à des actes liés à l’incivisme. Il faut également que les gens respectent les règles établies pour le code de la route et qu’ils se respectent également en circulation », explique-t-il en substance.

Le maire de la commune de Kantchari (province de la Tapoa, région de l’Est)

Kantchari est l’une des quatorze communes ayant envoyé des éléments pour formation et son maire y accorde un grand intérêt, au regard de l’apport de la police municipale dans l’accomplissement des missions du Conseil municipal. Ce, non seulement en termes de sécurisation, mais également par sa contribution au civisme fiscal. Le bourgmestre indique également que sa commune est à la troisième vague de formation et à l’en croire, elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

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