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Lutte contre l’insécurité au Burkina : Une coalition d’OSC lance une plateforme sur la réforme et la gouvernance du secteur de la sécurité

Publié le vendredi 1er février 2019 à 00h50min

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Lutte contre l’insécurité au Burkina : Une coalition d’OSC lance une plateforme sur la réforme et la gouvernance du secteur de la sécurité

Une vingtaine d’organisations de la société civile (OSC) du Burkina Faso ont mis en place une plateforme sur la réforme et la gouvernance du secteur de la sécurité (RGSS) en vue d’apporter une contribution constructive au processus de réforme engagée. Et pour ce faire, elles se sont dotées d’un plan d’actions 2019-2023 qui permettra de mener plusieurs activités sur le terrain. Le lancement de ladite plateforme a eu lieu ce jeudi 31 janvier 2019 à Ouagadougou.

Conscientes de la situation sécuritaire qui prévaut au Burkina Faso et de la responsabilité des organisations de la société civile (OSC), elles ont créé en 2018 une plateforme sur la réforme et la gouvernance du secteur. Une plateforme qui vise en effet à contribuer au processus de réforme engagée par l’Etat lors du forum national sur la sécurité. Pour le coordonnateur de la coalition des OSC ; Me Ali Traore, cette plateforme se veut très efficace dans l’exécution et le contrôle des politiques de contrôle des mesures de l’action sécuritaire qui seront développées par l’Etat. Pour l’atteinte donc de cet objectif, un plan d’actions de quatre ans (2019-2023) a été mis en place.

Me Ali traore, Coordonnateur de la coalition d’OSC

Et à cet effet, la première action prioritaire qui sera engagée dans la mise en œuvre de cette plateforme, c’est le renforcement des compétences des membres. Car, selon le coordonnateur, l’on ne pas parler d’une question dont il ne maitrise pas. C’est pourquoi, il faut renforcer les compétences afin de capitaliser et mutualiser les expériences. L’autre action prioritaire, selon lui, c’est aussi la participation à la sensibilisation afin de collaborer avec les forces de défense et de sécurité (FDS), parce qu’étant au sein des communautés, les OSC peuvent contribuer à ce que leurs attentes puissent être comblées ainsi qu’à celles des dites communautés.

La troisième action, c’est l’amélioration des relations civilo-militaires car le combat contre le terrorisme est lui-même source de radicalisation, dit-il. Et de préciser que certains rapports ont montré qu’il y a des violations des droits humains sur le terrain et les OSC veulent collaborer avec les FDS afin d’éviter ces cas ces genres de cas. Enfin la dernière action dans ce cadre pour Me Traore, c’est la prise en compte de la dimension genre dans la reforme et la gouvernance du secteur de la sécurité.

Participation de la femme, un ciment dans la lutte contre l’insécurité au Burkina

Le lancement de la plateforme sur la réforme et la gouvernance du secteur de la sécurité a été également marqué par une communication sur l’implication de la femme dans la lutte contre l’insécurité au Burkina. Une communication animée par Dr Justine Couldiati-Kielem, enseignante-chercheure en Economie à l’Université Ouaga 2 et coordonnatrice régionale de la plateforme des femmes du G5 Sahel (PF-G5S).

Dr Justine Couldiati Kielem, Presidente de la plateforme des femmes G5 Sahel

Pour la coordonnatrice régionale, la participation de la femme dans la lutte contre l’insécurité est un ciment de la société. Car de par son rôle dans la communauté, elle peut déjà contribuer à l’éducation et la sensibilisation de la société et au renseignement. « Parce qu’elle est la première à se rendre compte que les choses vont mal, que l’enfant ou le mari est train de se radicaliser et l’observation peut permettre à trouver des solutions avec l’appui des personnes ressources ».

Outre cela, dans le cadre de la collaboration avec les FDS, elles jouent un rôle extrême important depuis la cellule familiale jusqu’aux organisations de la vie culturelle, sociale, professionnelle ou associatives car étant les plus nombreuses et aussi les plus actives au niveau social, ce qui contribuera significativement au niveau de l’information et du renseignement. « Donc négliger la femme pour moi, c’est un péril pour notre développement, c’est un péril pour notre sécurité ».

Augmentation du nombre des femmes FDS

L’une des solutions proposées par la spécialiste de la question du genre dans l’implication, c’est l’augmentation du nombre dans le recrutement des forces de défense et de sécurité. Car selon elle, les enquêtes et les témoignages ont montré que dans les zones sensibles, les femmes sont enclin à échanger avec des femmes de tenue qu’avec des hommes, précisant que les femmes en tenue, lorsqu’elles y vont, elles arrivent à créer des actions qui permettre aux victimes de comprendre qu’il n’y a pas de barrière entre les femmes de tenue et les autres femmes. Et à titre d’exemple, Dr Couldiati a indiqué que le système des nations unies a de ce fait montré que les femmes ont pu apporter un concours inestimable dans les zones de regroupement humanitaire, etc.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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