En 2009, l’ONG Action contre la Faim lors de ses interventions de prise en charge des enfants malnutris aigus sévères en Birmanie, plus précisément au Myanmar, a connu une situation de pré rupture d’Aliments Thérapeutiques Prêts à l’Emploi ( ATPE ) liée aux enjeux majeurs de l’approvisionnement de l’ATPE (volume important et la difficulté de son transport) au coût élevé du produit et la dépendance des gouvernements locaux vis-à-vis des ATPE. En réponse à cette situation, Action contre la Faim mit en place un nouveau protocole de sorte que les enfants malnutris puissent recevoir un sachet d’ATPE par jour.

Ce nouveau protocole a été d’une grande réussite puisse que 90,2% des enfants ont été guéris. Dans l’optique de tester de manière scientifique cette expérience faite au Myanmar, Action contre la Faim, sur financement du Children’s Investment Fund Foundation (CIFF), de l’Humanitarian Innovation Fund (HIF) et du Bureau d’aide humanitaire et de la protection civile (ECHO) de la Commission européenne a mis en œuvre un projet de recherche dénommé « Modelling an Alternative Nutrition protocol Generalizable to Outpatient care (MANGO) » en français « Modélisation d’un protocole nutritionnel alternatif applicable en ambulatoire » dont l’objectif principal est d’évaluer l’efficacité et le coût-efficacité d’une ration réduite d’ATPE sur la vélocité de gain de poids d’enfants de 6 à 59 mois souffrant de malnutrition aigüe sévère sans complication.

Après 37 mois de mise en œuvre des activités terrain au cours desquelles huit cents enfants ont été inclus pour l’étude, le présent atelier se tient dans l’optique de tenir informés les différents acteurs qui ont été impliqués de l’évolution des activités de l’étude et marquer officiellement la fin de la phase terrain.

Dans son allocution, M. Joseph KIENON, Coordinateur Terrain de l’ONG Action contre la Faim, a souligné que « le projet de recherche intitulé Modélisation d’un protocole Nutritionnel Alternatif généralisable aux soins en Ambulatoire (MANGO) a été mis en œuvre dans dix (10) Centres de Santé et de Promotion Sociale du District Sanitaire de Fada N’Gourma ; l’étude a inclus 800 enfants répartis en deux bras à savoir le groupe contrôle et le groupe intervention »

Dans sa communication, M. Victor NIKIEMA, Responsable Programme MANGO a précisé que la mise en œuvre du projet a été effective à partir du mois d’octobre 2016, il ajoute que les 400 enfants qui sont dans le groupe intervention reçoivent un dosage réduit d’ATPE, quant aux 400 autres enfants, eux sont inclus dans le groupe contrôle et reçoivent le dosage habituel d’ATPE selon le protocole PCIMA.

Le coût global de la phase terrain de ce projet de recherche s’élève à 1.208.670 €, soit environ 792.826.896 F CFA. Au delà du caractère scientifique que revêt ce projet, le MANGO se veut également être un partenaire du district sanitaire de Fada en témoigne quelques actions novatrices entreprises.

Au nombre des actions figurent l’aménagement et la construction de huit (08) hangars, la dotation de matériel mobilier (10 cantines, 30 tables, 20 chaises, 30 bancs et 10 dispositifs de laves mains d’une valeur de 2 040 000 F CFA), la dotation de 120 cartons d’intrants nutritionnels d’une valeur de 4 020 000 F CFA et la dotation de médicaments composés de l’albendazole, de l’amoxicilline, de l’artemether d’une valeur de 2 282 521 F CFA.

Les différents acteurs de la santé de la région se disent être satisfaits de la qualité de mise en œuvre des activités terrains. Ils gardent toutefois espoir qu’après la phase d’analyse que les résultats deviennent concluants. En rappel, la dissémination des résultats définitifs du projet de recherche MANGO est prévue pour l’année 2020.

Abdoul Karim LAGAFOU
Responsable projet communication pour le développement
Action contre la Faim Mission Burkina Faso
Base de Fada N’Gourma