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Programme national de gestion des terroirs : L’heure du bilan après 15 ans de mise en œuvre

Publié le mardi 29 janvier 2019 à 00h49min

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Programme national de gestion des terroirs : L’heure du bilan après 15 ans de mise en œuvre

Depuis décembre 2018, le deuxième Programme national de gestion des terroirs (PNGT2) est arrivé à terme après 15 ans de mise en œuvre. Véritable impulseur de développement local, cet instrument a permis plusieurs réalisations dans des domaines ciblés par les populations elles-mêmes en fonction de leurs besoins. Ce 28 janvier 2019, toutes les parties prenantes du programme se sont réunies à l’occasion d’un colloque pour une capitalisation des résultats. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le chef de l’Etat, Roch Kaboré.

L’heure est maintenant à la capitalisation des résultats du Programme national de gestion des terroirs phase 2 (PNGT2). Après 15 ans d’accompagnement des collectivités territoriales, ce qui a permis aux communautés locales de décider elles-mêmes des priorités d’investissement au niveau local et de mettre en œuvre des plans de développement locaux qu’elles ont elles-mêmes élaborés, l’initiative a pris fin en décembre.

A travers un colloque de 48h sous le thème « Le PNGT2 : historique, objectifs, axes d’intervention, résultats et impacts », le gouvernement, les partenaires techniques et financiers, et les collectivités territoriales veulent partager les résultats acquis, tirer les enseignements et sans doute émettre des perspectives.

Des écoles, des centres de santé, des infrastructures marchandes, des barrages, des points d’accès à l’eau potable... ont été bâtis sur l’ensemble du territoire national, sans oublier les renforcements des capacités des acteurs locaux et le financement de microprojets. Selon le président de l’Association des municipalités du Burkina Faso (AMBF), le maire de la commune de Ouagadougou, Armand Pierre Beouindé, le PNGT 2 a donné vie aux communes en ce qu’il a permis de mobiliser des ressources pour promouvoir le développement décentralisé.

A en croire le représentant résident de la Banque mondiale au Burkina, Cheick Kanté, la mise en œuvre du PNGT2 a permis entre autres le financement de plus de 26 624 microprojets d’investissement, ce qui a impacté positivement les conditions de vie de plus de huit millions de personnes en matière d’accès à l’eau potable, aux infrastructures de santé, d’écoles, d’assainissement et d’amélioration du capital de production agro-sylvo-pastorale...

« L’excellent travail de renforcement des capacités des acteurs, leur initiation aux mécanismes de planification et de mise en œuvre du développement local sont des acquis importants qui ont transformé qualitativement les mentalités, les perceptions et surtout la confiance en soi des acteurs pour la prise en main de leur propre développement », a ajouté le représentant résident qui explique que les approches dites « Top-Down » dont la caractéristique principale est la faible responsabilisation des communautés à la base sont généralement peu efficaces pour impulser un développement réel et lutter contre la pauvreté, les investissements ne répondant pas toujours aux priorités de développement des communautés locales. Raison pour laquelle l’approche du PNGT2 a été originale et fructueuse pour les communautés qui ont pris une part active à la définition de leurs priorités en matière de développement.

Le ministre des Ressources animales et halieutiques, Soummanogo Koutou a, quant à lui, ajouté que la première phase du PNGT2 a également permis de tester, de confirmer et d’ancrer à grande échelle la maîtrise d’ouvrage par les communautés locales comme option viable de développement à la base.

Aussi, elle a été l’occasion de capitaliser les acquis et insuffisances en matière de sécurisation foncière pour alimenter les réflexions ayant abouti à la formulation d’une nouvelle politique nationale de sécurisation foncière en milieu rural. Pour le ministre, le programme a simplement tracé les sillons d’un développement local fondé sur la responsabilisation des bénéficiaires avec la réalisation de 18 250 microprojets villageois d’un coût global de plus 30 milliards de francs CFA.

Vers la pérennisation du PNGT2

Le président de l’AMBF a noté dans son allocution que la fin du PNGT2 a une résonance inquiétante pour les collectivités territoriales parce qu’il était devenu un partenaire essentiel de développement. Il a ainsi attiré l’attention des autorités sur la nécessité de sa reconduction. D’ailleurs, le ministre Sommanogo Koutou relèvera que malgré les nombreux acquis, d’énormes défis restent encore à être relevés.

Conscient du travail remarquable qui a été fait en 15 ans de mise en œuvre, le président du Faso, Roch Kaboré, a, lui, estimé qu’il doit être poursuivi en vue d’un changement des mentalités des populations à la base. « Nous devons tirer les enseignements, corriger les insuffisances et voir comment continuer le programme. Et pour cela, nous allons poursuivre les discussions avec les partenaires techniques et financiers en vue de pérenniser cet outil, soit dans le cadre d’un PNGT3, ou sous une autre forme », a poursuivi le président du Faso.

A la fin de la cérémonie d’ouverture du colloque, à travers le chef de l’Etat, le PNGT2 a remis 604 motopompes à différentes régions et communes.


Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 30 janvier 2019 à 18:16, par Kidrh En réponse à : Programme national de gestion des terroirs : L’heure du bilan après 15 ans de mise en œuvre

    Il faut peut être travailler a pérenniser les acquis du PNGT. Car biens des réalisations de ’os projets de développement, notamment à la base sont tombés à l’abandon après la clôture du projet.
    En terme de pérennisation du financement il faut peut être revisiter l’approche des Groupements naam du yatenga. Le principe était que les bénéficiaires des projets ayant une rentabilité financière devaient rembourser le financement qui devait permettre des réalisation s similaires pour d’autres communautés. A l’époque on parlait de moulins mère s et de moulins filles à donner en mariage à un autre groupement et ainsi de suite.
    En dehors de cette approche il est utopique de penser trouver des partenaires qui vont nous financer a perpétuité.

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