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Révocation de Marcellin Yaméogo : "La procédure va se poursuivre"

Publié le lundi 1er août 2005 à 09h00min

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Le 8e et dernier point de presse du gouvernement avant les vacances a eu lieu le 29 juillet dernier dans la salle de conférences du ministère des Infrastructures. Au menu, les conditions de communication, de publication et d’affichage des listes électorales, les conclusions du contrôle de gestion à la mairie de Koudougou, et l’organisation du Hadj 2005 à la Mecque.

En ce qui concerne le premier point, le ministre porte-parole du gouvernement, Adama Fofana, qui avait à ses côtés son collègue de l’Administration territoriale, Moumouni Fabré, a affirmé que la décision prise par le gouvernement "répond à une injonction de la loi 14/2001/AN du 3 juillet 2001". Pour lui, les listes électorales doivent être publiées par la CENI et ses démembrements, au moins 30 jours avant la date du scrutin par voie de presse, d’affiche et par Internet ou tout autre moyen de communication. Et cette décision concerne aussi bien la présidentielle du 13 novembre 2005 que les municipales de 2006.

Pour ce qui est des derniers événements survenus à la mairie de Koudougou, ils entrent, selon le gouvernement, dans le cadre des contrôles spéciaux initiés par le MATD, et il y a eu des précédents tels Zorgho, Ouahigouya, Ziniaré. A Koudougou, selon le gouvernement, il y a eu de "nombreuses déviances notamment dans la gestion des lotissements des 9 secteurs de la ville ". Il n’y a pas eu d’autorisation préalable, et on n’a pas respecté les limites de la commune, toutes choses qui sont en violation des règles édictées par la réforme agraire et foncière (RAF).

Après avoir écouté les différents acteurs (l’ex-maire, Emmanuel Zoma, le maire révoqué, Marcellin Yaméogo, les responsables de "l’Œil du géomètre"), le gouvernement a tranché. Enfin, le troisième dossier, à savoir l’organisation du pèlerinage à la Mecque, a porté sur une explication du retrait de l’Etat de cette organisation, laissant le soin aux associations islamiques de la faire, sous réserve que l’Etat sera regardant sur les cahiers de charges à remplir pour prétendre organiser le Hadj (avion, encadrement, hébergement, santé en Arabie Saoudite).

Cette informatisation du fichier électoral réclamée par la classe politique accouchera-t-elle vraiment d’une liste propre, expurgée des "fantômes" ? questionna un journaliste. Selon Fabré Moumouni, seule la CENI peut répondre à cette question, mais pour lui, il estime que tout ce travail fait ne peut que produire une liste transparente. Le cas de la mairie de Koudougou survient à un moment où la conjoncture politique prête à des amalgames. Etait-il opportun de révoquer Marcellin Yaméogo ? autre question de la presse.

Selon le MATD, "il faut éviter de réagir par rapport à la clameur...il y a eu des contrôles similaires à Tenkodogo (le maire a reçu une lettre de félicitations pour sa gestion), à Koupèla, à Boulsa, à Banfora, dans la préfecture d’Ipelcé (où 5 personnes qui avaient des problèmes personnelles avec le préfet-maire ont crié à la gestion gabégique, or il n’en était rien ; ces personnes ont été déférées à la MACO)... il n’y a pas chasse aux sorcières... votre appartenance politique ne doit pas vous exempter de poursuites judiciaires si vous avez fauté...".

Puis le ministre Moumouni Fabré dira en substance, toujours sur la mairie de Koudougou, qu’il y a plusieurs choses à distinguer : l’ancien bourgmestre Emmanuel Zoma a commis une erreur fondamentale, celle de lotir la ville sans autorisation préalable du MATD ; à l’époque, Marcellin, qui était conseiller municipal s’en était ouvert au ministre et s’était dit étonné. Pourtant, lorsque ce même Marcellin est devenu maire, il a poursuivi ce travail, et a même dépassé les limites communales ; il serait entré d’1 kilomètre dans le Sanguié. Pis, selon le MATD, avec le maire révoqué, il y a eu dissipation de fonds. Il a, affirme le MATD, passé des avenants avec le cabinet "l’Œil du géomètre", et il y avait 161 millions concernant le volet lotissement dans les caisses de la municipalité ; si l’on déduit les encours des dettes, il devrait rester 61 millions, or les caisses sont vides et Marcellin explique cela par le fait qu’on a payé avec des chèques.

Pour le ministre, tous ces acteurs seront poursuivis par la Justice. Ne craint-on pas que la ville de Koudougou ne se rebiffe et que les partisans d’Hermann Yaméogo et de l’UNDD ne réagissent ? Réponse : gouverner c’est prévoir, l’Etat ne va pas revenir sur sa décision. "Si l’on continue ainsi, dans 10 ans, il n’y aura rien à lotir à Koudougou. Que va-t-on laisser à nos enfants ?", s’est interrogé Fabré. "La procédure engagée contre toutes ces personnes poursuit son cours", a martelé le ministre Fabré.

Quant au retrait de l’Etat dans l’organisation du Hadj, il a été précisé que le gouvernement assurera la confection des passeports, s’occupera des questions de vaccination, mais ne s’impliquera pas de façon pratique. Cependant, si les intérêts des pèlerins sont menacés ou ceux de l’Etat, il y aura réaction.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana
Observateur Paalga

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