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Procès du putsch : Le caporal Sami Dah toujours droit dans ses bottes

Publié le jeudi 24 janvier 2019 à 00h43min

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Procès du putsch : Le caporal Sami Dah toujours droit dans ses bottes

Le caporal Sami Dah est revenu à la barre ce 23 janvier 2019 pour son audition complémentaire. Le soldat est resté droit dans ses bottes. Il n’a exécuté que des ordres du Sergent-chef Roger Koussoubé en venant à la présidence le 16 septembre 2015. Et s’il savait que c’était un coup d’Etat que tramaient les sous-officiers supérieurs, il ne serait pas allé. Une fois de plus, l’accusé a soutenu n’avoir pas fait irruption dans la salle du conseil des ministres, et n’avoir pas été dans la salle où le général Diendéré a rencontré les officiers du RSP. Pourtant, certains comme le commandant du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), Aziz Korogo, et le colonel Boureima Kiéré soutiennent qu’il était bien là, armé et assurant la sécurité de Golf.

Le caporal Sami Dah revenu à la barre a dit maintenir ses déclarations faites lors de sa première comparution. En substance, il reconnaît s’être rendu à la présidence le jour du putsch, suite à un appel de son supérieur hiérarchique, le Sergent-chef Roger Koussoubé. A la barre, il a cette fois précisé que le Sergent-chef lui a dit au téléphone que c’était de la part de l’adjudant Jean Florent Nion.

Quand il est arrivé à la présidence, celui qui l’a appelé (Roger Koussoubé) était là, et lui a encore intimé l’ordre d’embarquer dans un véhicule qui se dirigeait vers la salle où se tenait le conseil des ministres, mais n’est pas entré. « Si je n’avais pas vu le Sergent-chef, je n’allais pas monter dans le véhicule », s’est défendu le caporal. Pourtant, le Sergent-chef Roger Koussoubé, dans sa déposition, indique et persiste qu’avant l’assaut, il n’était pas au palais présidentiel.

Selon les déclarations de Sami Dah concernant le commando qui a arrêté les autorités de la Transition, il n’en sait rien. Et pourtant ! Plusieurs personnes affirment l’avoir vu dans la salle du Conseil des ministres. Par exemple, l’Adjudant Florent Nion maintient que c’est le caporal qui a gardé la porte d’entrée. Mais l’accusé réfute.

Aussi, la plupart des officiers du RSP ont reconnu que c’est le caporal Sami Dah qui était armé derrière le général Gilbert Diendéré quand celui-ci les a rencontrés après l’arrestation des autorités, pour notamment demander leur accompagnement. A la barre, les officiers ont dit qu’ils ont pris peur parce que c’est la première fois qu’ils assistaient à une réunion où un soldat était présent et armé.

Le colonel Boureima Kiéré, qui a reconnu Sami Dah, et d’autres officiers ont par exemple dit à la barre qu’ils ne savaient pas quel genre d’ordre l’homme avait reçu. Mais l’accusé, comme à sa première comparution, a nié sa présence dans la salle de réunion. « Je suis resté au secrétariat », a-t-il clamé.

Et le parquet d’insister en ajoutant que le commandant Aziz Korogo dit l’avoir aussi reconnu. « Je ne veux pas répondre », a lancé le mis en cause.

Autre fait, le caporal a reconnu avoir reçu la somme de 500 000 F CFA de la part du Sergent-chef Roger Koussoubé pendant les événements. N’est-ce pas parce que c’est le Sergent-chef qui l’a affecté à la sécurité du général qu’il lui a remis une telle somme ? A cette question, le jeune commando n’a pas souhaité répondre.

En outre, selon le caporal, en plus du demi-million de francs CFA qu’il a reçu, le Sergent-chef lui avait aussi remis une forte somme d’argent en devises étrangères (dollars et euros) pour qu’il garde. Il a encore avancé cette assertion ce 23 janvier. Mais le Sergent-chef a nié ce fait, aussi bien lors de sa première comparution que pendant son audition complémentaire.

Selon Me Antoinette Boussim, avocate du caporal, aucun élément matériel ne permet de soutenir que son client est trempé dans le coup d’Etat. Pour elle, le procès n’a nullement pour but la recherche de la vérité, mais d’avoir la tête du général Gilbert Diendéré. C’est la seule ambition du parquet, soutient-elle.

L’audition complémentaire a donné lieu à une passe d’armes entre les avocats, notamment ceux du caporal et de la partie civile. Tout en appelant à la pondération dans les propos, le président du tribunal a rappelé que quand on ne veut pas recevoir de coups, il faut éviter d’en donner.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 24 janvier 2019 à 03:43, par sanstemoins En réponse à : Procès du putsch : Le caporal Sami Dah toujours droit dans ses bottes

    Tout ca c’est une perte de temps. Encore une fois il aurait fallu que Michel kafando ou Bagoro ou Zida soient dans la salle et les militaires allaient etre confrontés et arreter de tourner en rond . Finalement qui a raison ? Qui est entré et qui resté dehors. Cela demontre le vice de forme de ce proces. Des temoins clés comme les victimes(president et ministres) ne sont pas present pour contredire les militaires. Donc si vous les condamner il y’aura toujours un doute.

    • Le 24 janvier 2019 à 08:57, par VISION En réponse à : Procès du putsch : Le caporal Sami Dah toujours droit dans ses bottes

      CE QUI APPARAÎT DE PLUS EN PLUS CLAIR ICI, C’EST QUE CE TOUAREG SEMBLE QUELQU’UN DE TRÈS VICIEUX. J’ÉTAIS DANS LA SALLE ET C’EST VRAIMENT EXTRAORDINAIRE DE L’ENTENDRE.
      TANTOT, IL LANCE : MOI JE N’ETAIS MÊME PAS AU PALAIS CE JOUR LA AVANT LES ARRESTATIONS-16 SEPT- PUIS ENTRE TEMPS, IL DIT, j’ETAIS AU GARAGE (du palais) ET J’AI VU MAJOR BADIEL SUR LE HALL(vers 13h30) !
      PUIS IL REDIT ENCORE : JE NE SUIS JAMAIS VENU AU PALAIS ! JE N’AI JAMAIS RENCONTRE ADJ NION ET MAJOR BADIEL, POUR LEUR DONNER UN MESSAGE DU GENERAL DIENDERE AVANT LES ARRESTATIONS. JE N’ETAIS PAS DANS LE COMMANDO. C’EST APRES LES ARRESTATIONS QUE MOI JE SUIS ARRIVE LA-BAS. ET J’AI EMBARQUE POUR ALLER CHERCHER LE GENERAL. ET POURTANT IL RECONNAIT AVOIR APPELE DAH SAMI DE LA PART DE ADJ NION, DE VENIR LE REJOINDRE AU PALAIS VERS 13H30. (les arrestation ont eu lieu a 14h !) et DAH SAMI DE CONCLURE : SI JE N’AVAIS PAS VU TOUAREG QUI M’A APPELE, DEJA EMBARQUE DANS UN VEHICULE DU COMMANDO, MOI MEME JE N’ALLAIS PAS EMBARQUE !
      JE PENSE HUMBLEMENT QUE TOUAREG, ETAIT BIEN LA DEPUIS LE MATIN JUSQU’A L’ARRESTATION DES AUTORITÉS, et QUE COMME L’ADJ NION LE RECONNAIT IL LEUR A PAR CONSEQUENT TRANSMIS UN MESSAGE DE DIENDERE, et NION EST ALLE CHEZ DIENDERE POUR AVOIR LA CONFIRMATION DU MESSAGE ET REVENIR REPARTIR LES RÔLES, POUR PASSER A L’ASSAULT.
      C’EST LE MEME PERSONNAGE QUI AVAIT FAIT UN TOLLÉ EN PARLANT DE CLANS, et AUJOURD’HUI IL LANCE : JE NE VEUX PLUS JAMAIS PARLER DE CA !
      ET IL ENFONCE YACOUBA ISAAC ZIDA QU’IL QUALIFIE DE TOUS LES NOMS, APRES AVOIR REÇU 08 MILLIONS DE SA PART !
      C’EST VRAIMENT FOU DE L’ENTENDRE JE VOUS PROMETS !

    • Le 24 janvier 2019 à 10:16, par Koussoube En réponse à : Procès du putsch : Le caporal Sami Dah toujours droit dans ses bottes

      Il y aura toujours doute pour qq1 qui est de mauvaise foi.Pourquoi crois tu que devant Kafando il vont reconnaitre ce qu ils refusent de reconnaitre devant leurs superieurs qui le reconnaitront meme la nuit.

    • Le 24 janvier 2019 à 10:28, par Koussoube En réponse à : Procès du putsch : Le caporal Sami Dah toujours droit dans ses bottes

      Il y aura toujours doute pour qq1 qui est de mauvaise foi.Pourquoi crois tu que devant Kafando il vont reconnaitre ce qu ils refusent de reconnaitre devant leurs superieurs qui le reconnaitront meme la nuit.

  • Le 24 janvier 2019 à 04:09, par Mafoi En réponse à : Procès du putsch : Le caporal Sami Dah toujours droit dans ses bottes

    "...le procès n’a nullement pour but la recherche de la vérité,mais d’avoir la tête du général Gilbert Diendéré.C’est la seule ambition du parquet".Bah bah...celle-là à vraiment fait des études pour devenir avocate ?Franchement Me Antoinette Boussim,tu mets la honte à ta profession car,au lieu de chercher à sortir ton pauvre caporal du pétrin qui a visiblement été manipulé par Koussoubé dans cette histoire,c’est l’autre grand manipulateur gilbert diendéré,ce pervers général en carton que tu cherches à câliner en public.Un peu de pudeur tout de même.Maintenant s’agissant de la tête de ce putschiste récidiviste,on l’a déjà,elle est dans de bonnes mains et cette fois-ci il ne peut pas s’échapper.Pian !

    • Le 24 janvier 2019 à 11:14, par Empereur En réponse à : Procès du putsch : Le caporal Sami Dah toujours droit dans ses bottes

      Mafoi, meme le createur DIEU a instauré un dernier jugement donc pardon meme si tu as deja le verdict laisse nous essayé de comprendre ce qui c’est passé pourque nous en arrivons là afin d’eviter que le pays revive ces genres d’evements pardon fait le pour ton pays oublit des employeurs pour une foie.
      MERCI

  • Le 24 janvier 2019 à 05:19, par Gué Sim En réponse à : Procès du putsch : Le caporal Sami Dah toujours droit dans ses bottes

    Me Boussim, gardez précieusement ce conseil de sagesse du Président du Tribunal Militaire : « si on ne veut pas recevoir de coup, on évite d’en donner. Même chose pour les avocats de la partie civile. Pas besoin de faire d’autre Commentaire. Merci

  • Le 24 janvier 2019 à 06:38, par LE VILAIN En réponse à : Procès du putsch : Le caporal Sami Dah toujours droit dans ses bottes

    "Selon Me Antoinette Boussim, avocate du caporal, aucun élément matériel ne permet de soutenir que son client est trempé dans le coup d’Etat. Pour elle, le procès n’a nullement pour but la recherche de la vérité, mais d’avoir la tête du général Gilbert Diendéré. C’est la seule ambition du parquet, soutient-elle." JE SOUTIENS CETTE THESE DE MADAME L’AVOCATE ET TOUT VA SAVOIR AVEC LE TEMPS.

    • Le 24 janvier 2019 à 09:55, par SOME En réponse à : Procès du putsch : Le caporal Sami Dah toujours droit dans ses bottes

      nous connaissons tous cette ligne de defense. les avocats s’y refugient quand ils sont acculés, dos au mur et ne peuvent defendre objectivement leur client. la premiere c’est de soulever la procedure, ensuite demander au client de faire usage de son droit au silence enfin la suspicion sur l’impartialite du tribunal ; Tout ca on le sait et on sait ce que cela signifie
      SOME

    • Le 24 janvier 2019 à 10:07, par Confidentiel En réponse à : Procès du putsch : Le caporal Sami Dah toujours droit dans ses bottes

      Vraiment tout va se savoir avec le temps,pcq quand on est simple d esprit comme toi il n ya que le verdict pour fermer ton caquet.on ne peut pas reveiller quelqu un qui ne dort pas ou est I....

  • Le 24 janvier 2019 à 13:13, par Seydou En réponse à : Procès du putsch : Le caporal Sami Dah toujours droit dans ses bottes

    C’est pathétique, l’image que ces gens du RSP nous renvoie. Du simple soldat à l’officier le plus gradé, tous des menteurs, des gens aux couilles molles, incapables de s’assumer, des sans foi ni loi. Et dire que c’est un tel corps qu’on nous présentait comme une armée d’élites, des forces spéciales.

    Le Président KAFANDO a bien fait d’avoir dissout ce corps. ça a été une question de salubrité publique.

  • Le 25 janvier 2019 à 00:05, par Dedegueba Sanon En réponse à : Procès du putsch : Le caporal Sami Dah toujours droit dans ses bottes

    Le droit est ainsi fait, un vrai jeu de pocker menteur. Ce procès va laisser plus d’un sur sa faim. Entre un Golf qui d’abord assume un putsch que ses hommes ont perpétré, pour ensuite se rétracter et nier toute implication, et pourtant il dit que c’est un putsch légitime parce qu’il a empêché un autre que Zida voulait faire pour prolonger sa transition, en filigrane c’est comme s’il cautionnait ce même putsch, et qui cherche vaille que vaille à noyer la hiérarchie militaire, pendant qu’il couvre ses amis ivoiriens et togolais...en
    Djibril qui se barricade sur sa ligne de défense, et qui donne des leçons de droit au tribunal, et les acteurs du putsch qui s’accusent à qui mieux mieux, bref tout est parti pour une vraie embrouille.
    Faisons un peu de fiction.
    Admettons que le pouvoir militaro civil de Blaise cherchait un successeur à ce dernier. Un postulat que les militos ne vont pas aimer est de dire qu’un bon militaire se croit toujours supérieur à un civil. Donc si quelqu’un doit succéder à Blaise, ce serait forcément un militaire. Du coup les deux favoris sont Golf et Djiby. Le problème est de savoir qui des deux est le favori de Blaise ? Entre temps voilà Moukila qui se pointe avec ses prétentions et brouille tout.l’article 37 entre en jeu, et on se bagarre dessus puis on débouche sur l’insurrection. L’insurrection met KO, Moukila qui est obligé de détaler comme son aîné. Du coup il reste Golf et Djiby, ce dernier voyant que Golf est plus à même de prendre le pouvoir, grâce à ses hommes du RSP, Djiby interfère dans le dispositif répressif de l’insurrection, faussant ainsi les plans de Golf et de Blaise. Golf réagit en envoyant Zida contrer Traoré. Puis survint la transition, Djiby qui croyait que du fait de son rôle lors de l’insurrection allait être autorisé à compétir pour les élections présidentielles voit son NAFA disqualifié comme le CDP.. Une vraie déception pour lui, et cette transition ingrate rentre dans son collimateur.
    Mon raisonnement me conduit à dire ceci :
    Vraisemblablement, Golf n’est pas à l’origine du putsch, d’ailleurs lui même se refuse à le qualifier comme tel. Normal c’est un pro en matière de putsch, putschs vrais, comme faux putsch pour massacrer des adversaires. C’est un ancien de l’école militaire Saint Cyr quand-même !
    Reste donc Djiby, n’ayant pas les hommes il a du actionner de l’extérieur ses supposés hommes du RSP. D’où le label putsch le plus bête du monde. De un Djby n’est pas aussi doué que Golf, en la matière, donc s’appuyer sur des sous officiers en étant hors du corps ne pouvait aboutir qu’à ce résultat catastrophique.
    Comme vous le voyez dans mon raisonnement je soupçonne Djiby comme étant l’éminence grise de ce putsch. Reste à savoir quel deal il avait fait avec Golf et Blaise ? Blaise qui l’avait accusé d’être un traitre lors de l’insurrection... S’il ne lui a pas pardonné peut bien être la source des problèmes actuels de Djiby. Car ne nous faisons pas d’illusions, Blaise est toujours à la manoeuvre depuis Abidjan.
    Tout cela n’est qu’une fiction, mais le droit ce sont les preuves et les aveux, or dans ce procès tout est mis en oeuvre pour ne pas dire la vérité.

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