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Répression d’une manifestation d’élèves à Dori : La section MBDHP du Séno exprime son désarroi

Publié le dimanche 20 janvier 2019 à 15h26min

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Répression d’une manifestation d’élèves à Dori : La section MBDHP du Séno exprime son désarroi

Ceci est une déclaration du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP), section du Séno, sur la répression de la manifestation des élèves à Dori, le 15 janvier dernier, qui a fait plusieurs blessés. Le MBDHP rappelle à toutes les forces de l’ordre « leur devoir d’adopter un comportement républicain, même en cas de répression d’une manifestation ». Lisez plutôt.

Dans la matinée du 15 janvier 2019, les élèves des lycées et collèges de la ville de Dori, à l’instar des autres élèves du Burkina Faso, ont observé un mot d’ordre de débrayage des cours. Et cela dans le souci d’interpeller les plus hautes autorités de trouver une solution avec la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) afin que l’on puisse lever la suspension des évaluations dans les écoles publiques observée par les enseignants depuis maintenant près de trois mois pour non-satisfaction de leur plateforme revendicative par le gouvernement.

De ce fait, ils se sont rendus à la Direction régionale des enseignements post-primaire et secondaire et au Gouvernorat du Sahel pour remettre une correspondance aux autorités. Et c’est au Gouvernorat, à la surprise générale, que les forces de l’ordre, notamment la Compagnie républicaine de sécurité (CRS), a opposé une répression féroce aux élèves venus manifester de façon pacifique. Cette attitude de nos forces de l’ordre a causé désolation et colère au sein de la population car ayant conduit à plusieurs dégâts et fait beaucoup de blessés au sein des élèves et même d’autres citoyens qui se trouvaient par coïncidence sur les lieux de la course-poursuite.

Par ailleurs, nous avons appris, ce jour 18 janvier 2019, qu’une très forte équipe des éléments de l’armée a été déployée tôt ce matin tout autour du Gouvernorat pour réprimer de nouveau ces élèves. En effet, ces élèves avaient pris comme décision de manifester une fois de plus ce 18 janvier afin que le Gouverneur prenne la peine de recevoir enfin leur écrit ; mais à travers des interventions des personnes et structures ressources de la ville de Dori, ils ont décidé de surseoir à cette manifestation. Aussi à cette occasion, des propos violents de certains éléments de l’armée à l’endroit des élèves ont été enregistrés. Ces propos dénotent la volonté manifeste et l’état d’esprit de nos autorités de s’en prendre sans pitié aux élèves sans défense.

Nous rappelons aux autorités que le véritable combat qui doit être mené est celui contre les forces du mal qui endeuillent au quotidien les Sahéliens et les Burkinabè de façon générale. De ce fait, il est inutile d’utiliser les ressources humaines et financières de l’Etat pour mener un combat que la sagesse et l’esprit de dialogue de nos autorités pouvait prévenir. Ces ressources pourraient bien être utilisées sur d’autres champs de combat qui sont légion dans notre localité.

Au regard de cette situation, la section provinciale du Séno du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP/Séno) :
 Invite les élèves à suivre les voies légales pour tout mot d’ordre qu’ils voudront observer dorénavant ;

 Condamne vigoureusement cet usage de la violence abusive et disproportionnée de nos forces de l’ordre à l’égard de ces élèves venus manifester dans un esprit citoyen et pacifique ;

 En appelle à la sagesse, la responsabilité et la retenue du plus haut représentant du gouvernement dans la région du Sahel afin que plus jamais ce type d’actes ne se reproduise ;
 Rappelle à toutes les forces de l’ordre (Police, Gendarmerie, Armée) leur devoir d’adopter un comportement républicain même en cas de répression d’une manifestation ;

 Invite toute personne ayant subi de dégâts ou blessée lors de cet événement à prendre attache avec nous ;
 Présente ses vœux de prompt rétablissement aux blessés ;
 Rassure la population qu’elle reste vigilante et engagée pour la protection et la défense des droits humains dans notre localité.

Fait à Dori, le 18 janvier 2019

Le Président de la section

Abdoulaye Hoeffi DICKO

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Vos commentaires

  • Le 20 janvier 2019 à 16:04, par madi En réponse à : Répression d’une manifestation d’élèves à Dori : La section MBDHP du Séno exprime son désarroi

    Soutien à la section MBDHP/Séno pour cette prise de position empreinte de réalisme et de sagesse ; le gouvernement gangnerait à montrer sa force de frappe contre les djihadistes au lieu de s’en prendre à des élèves qui manifestent pacifiquement pour réclamer une éducation de qualité, si l’on sait que c’est souvent l’obscurantisme qui conduit au terrorisme

  • Le 20 janvier 2019 à 20:12, par gouverné En réponse à : Répression d’une manifestation d’élèves à Dori : La section MBDHP du Séno exprime son désarroi

    Le gouvernement est vexé parce qu’il ne save plus où mettre leur tête. En tout cas tous est pire qu’avant. Rock dégage !

  • Le 20 janvier 2019 à 20:18, par Bebeto En réponse à : Répression d’une manifestation d’élèves à Dori : La section MBDHP du Séno exprime son désarroi

    Je pense que parmi vous, il y a des juristes qui peuvent vous expliquer de façon détaillée, cette notion d’État d’urgence, son contenu, ses exigences et ses implications. À votre tour vous allez mener un travail d’explication sur le sujet. C’est vous qui chantez en permanence que force doit rester à la loi, OK. La loi sur l’État d’urgence a été votée par notre parlement, donc elle doit être appliquée. Nos vaillants FDS ne font que appliquer cette loi de l’État d’urgence. Et c’est cette loi qui leur autorise cela. Donc laissez les exécuter leurs missions, puisque Dori fait partie des zones concernées par l’État d’urgence. Donc dites aux population de Dori les élèves y compris que nous sommes en état d’urgence qui a des exigences SVP. Dans vos explications, veuillez ne pas tergiverser, car cela peut induire les populations en erreur. C’est ça aussi votre rôle, cultiver le patriotisme, le civisme par le respect des lois. L’État d’urgence a un contenu et des exigences, il n’a pas été acté par le parlement pour emmerder les Burkinabè, mais pour lutter efficacement contre le terrorisme. Faire des compromis au stade actuel de la lutte contre le terrorisme, c’est suicidaire. Force doit rester a la loi signifie que chacun doit respecter la loi et les consignes de sécurité.
    Oui aux droits de l’homme dont nous partageons tous le contenu !!!
    Mais non au refus de respecter les lois de la république !!!

  • Le 21 janvier 2019 à 06:58, par maan ne sugri En réponse à : Répression d’une manifestation d’élèves à Dori : La section MBDHP du Séno exprime son désarroi

    Si la ville de l’homme, celui-là même qui avait donné le carton rouge, était là il donnerait quel type de carton d’aujourd’hui

  • Le 21 janvier 2019 à 07:38, par Dos En réponse à : Répression d’une manifestation d’élèves à Dori : La section MBDHP du Séno exprime son désarroi

    Suis d’accord avec vous. Sachons ce que nous voulons. Faites votre travail FDS. Les vrais enfants du Faso sont avec vous. Le MBDHP est dans son rôle les FDS sont dans leur rôle. Civisme pour nous

  • Le 21 janvier 2019 à 08:09, par kwiliga En réponse à : Répression d’une manifestation d’élèves à Dori : La section MBDHP du Séno exprime son désarroi

    Internaute Bebeto, vous écrivez ici : "L’État d’urgence a un contenu et des exigences, il n’a pas été acté par le parlement pour emmerder les Burkinabè, mais pour lutter efficacement contre le terrorisme".
    Pouvez-vous alors nous expliquer pourquoi c’est exactement le contraire qui se passe ?
    La loi est une chose, mais si vous êtes burkinabé, vous ne pouvez ignorer que sa mise en application requiert de la part de nos dirigeants, de notre justice, de nos fds, l’exercice du rôle régalien, qui prend en compte la réalité de notre contexte.
    Pour terminer, je ne peux m’expliquer que des personnes, telles que vous, visiblement éduquées, s’acharnent à défendre l’indéfendable.

  • Le 21 janvier 2019 à 10:49, par Light En réponse à : Répression d’une manifestation d’élèves à Dori : La section MBDHP du Séno exprime son désarroi

    Bebeto force doit rester à la loi oui
    Bebeto l’état d’urgence est là oui
    Mais nous ne devons pas nous tromper de combat. Malheureusement, c’est le cas avec les FDS, les élèves réclament juste ce qui leur revient de droit, quoi de plus normal. Le gouvernement veut hypothéquer l’avenir de nos enfants , de nos frères et sœurs tout en oubliant que ces derniers ne sont pas dupes et ne se laisseront pas faire.
    Juste pour terminer je dirai que les FDS doit être au service du peuple et jamais dans aucun pays dit de droit vous ne verrez ces genres de comportement. Je dirai également, que souvent c’est pas de la faute aux populations de ne pas vouloir collaborer avec les FDS, vu que ces derniers se comportent de la sorte avec elles.

  • Le 21 janvier 2019 à 11:17, par basoulé En réponse à : Répression d’une manifestation d’élèves à Dori : La section MBDHP du Séno exprime son désarroi

    Trop de droit tue le droit. Le MDHP me déçoit. Etat d’urgence signifie quoi ?

  • Le 21 janvier 2019 à 11:55, par Younoussa En réponse à : Répression d’une manifestation d’élèves à Dori : La section MBDHP du Séno exprime son désarroi

    Tout serait parti de projectiles lancés contre les véhicules des CRS causant des dégâts sur les dits véhicules.
    Qu’en dit la MBDHP à ce sujet ?
    Bien sûr qu’ils ne sont pas au courant de cela.

    • Le 22 janvier 2019 à 12:19, par Un peu de calme !!! En réponse à : Répression d’une manifestation d’élèves à Dori : La section MBDHP du Séno exprime son désarroi

      Younoussa, tes fesses à toi aussi ! Moi je te répond et je te pose une autre question :

      - Réponse du Qu’en dit la MBDHP à ce sujet (Projectiles lancés sur le véhicule des CRS : Le véhicule est un bien de l’État et donc appartient aussi aux parents de ces enfants dont les impôts ont servi à l’acheter, à armer, habiller et payer ces CRS !

      - Question : Et toi qu’en dis-tu des véhicules et motos de l’État chaque fois endommagés par les terroristes qui pourtant, arrivent très souvent à s’échapper en emportant parfois certains de ces véhicules ? Qu’en dis-tu espèce d’hypocrite ?!

  • Le 21 janvier 2019 à 14:40, par Rénato En réponse à : Répression d’une manifestation d’élèves à Dori : La section MBDHP du Séno exprime son désarroi

    Le MBDHP peut-il nous dire pourquoi les FDS sont-ils parvenus au stade de la répression ? Cela nous aurait permis de mieux apprécier. Car à ma connaissance les FDS aussi ont des droits que vous avez le devoir de défendre.

  • Le 22 janvier 2019 à 10:00, par HUG En réponse à : Répression d’une manifestation d’élèves à Dori : La section MBDHP du Séno exprime son désarroi

    Pourquoi les syndicaux de l’éducation ne disent rien aux élèves. Il n’est étonnant d’entendre qu’un élève a frappé son enseignant ou a insulté son enseignant. Le monstre qu’on crée peut se retourner un jour contre soi et ne venez pas pleurnicher.

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