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Procès du putsch de 2015 : Deux accusés bénéficient d’une liberté provisoire

Publié le jeudi 17 janvier 2019 à 00h38min

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Procès du putsch de 2015 : Deux accusés bénéficient d’une liberté provisoire

Le président du Tribunal militaire a (enfin) accordé la liberté provisoire à l’accusée Minata Guelwaré qui s’était vu refuser sa demande à deux reprises. Le soldat de première classe Amadou Ly a également bénéficié de la clémence du tribunal. Quant à Yacouba Kinda, commerçant de profession, il devra encore attendre. Mieux, son cas et celui du sergent Badoum seront examinés au cours d’une autre session.

C’est un ouf de soulagement que Minata Guelwaré a poussé à la barre ce mercredi, peu avant midi. Après s’être vu refuser ses deux demandes de mise en liberté provisoire, elle a enfin obtenu le OK du président du tribunal, au grand dam du parquet militaire qui s’était opposé à sa liberté, arguant que cela pourrait compromettre la procédure. Pour Me Silvère Kiemtaremboumbou, sa cliente n’entend pas du tout se soustraire à la justice, même si c’est sur la base d’un mandat d’arrêt international qu’elle avait été appréhendée.

Me Silvère Kiemtaremboumbou, avocat de Guelwaré Minata

Le donneur d’ordre rejoint par le soldat

Le soldat de première classe Amadou Ly ne sera pas non plus sous les verrous. La veille, avant de motiver sa demande de mise en liberté provisoire, Me Idrissa Badini était revenu sur le récit de son client, qui était en poste à Kaya après la dissolution du RSP. En effet, pendant les événements, le soldat de première classe a été appelé par l’adjudant Jean Florent Nion pour monter la garde.

Après cela, il recevra l’ordre du sergent Mohamado Bouda d’assurer la sécurité du bâtiment dans lequel était retenu le Premier ministre Yacouba Isaac Zida. Cette mission accomplie, il rejoindra le camp Naba-Koom jusqu’au démantèlement du régiment. Afin d’obtenir la clémence du tribunal, Me Idrissa Badini a précisé que le sergent Bouda bénéficie d’une liberté provisoire et pas son client, alors que ce dernier n’avait exécuté qu’une mission du sous-officier.

Me Idrissa Badini, avocat du soldat de 1re classe Ly Amadou

Recherché, Yacouba Kinda voyageait à sa guise

Notons qu’à l’audience du jour, le président du tribunal a rejeté la demande de liberté provisoire de Yacouba Kinda, mais a ordonné, en ce qui concerne l’accusé et le sergent Lamoussa Badoum, la disjonction de l’accusation de celle qui concerne Gilbert Diendéré et 73 autres. Leur cas sera donc examiné au cours d’une autre session.

Qui est Yacouba Kinda ? Commerçant de profession, l’homme qui a comparu pour la première fois hier 15 janvier, faisait partie des neuf accusés en fuite, selon l’ordonnance N°004/2018 de la Chambre de jugement de première instance du Tribunal militaire de Ouagadougou, publiée le 30 mars 2018.

Me Olivier Somé, conseil de Yacouba Kinda

Poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, association de malfaiteurs, coups et blessures volontaires et dégradation volontaire aggravée de biens, un mandat d’arrêt international avait été lancé contre lui, le 24 mars 2017. Son arrestation a eu lieu à son domicile, à Ouagadougou, le 23 novembre 2018, par les éléments de la brigade de gendarmerie de Boulmiougou. Pour son avocat, Me Olivier Somé, il s’agit d’une arrestation arbitraire, car l’accusé n’était pas en fuite.

De ses explications, il ressort que son client a effectué plusieurs voyages hors du pays et a même été au Gabon avec le président de la Fédération burkinabè de football, le colonel Sita Sangaré, par ailleurs directeur de la Justice militaire. Toujours selon Me Somé, le sieur Kinda a également rendu visite au général Gilbert Diendéré, visite qui n’est autorisée que par le procureur militaire. « Ce retard d’exécution de son mandat d’arrêt n’incombe pas à mon client puisque les autorités avaient toutes les possibilités pour faire leur travail », a lancé Me Olivier Somé.

Pour ce qui est du sergent Lamoussa Badoum, après le départ de son avocat, Me Stéphane Ouédraogo, c’est désormais le bâtonnier sénégalais Yérim Thiam qui le défendra.
L’audience reprendra le lundi 21 janvier 2019. Rendez-vous dans cinq jours pour l’interrogatoire complémentaire de cinq accusés.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

Lire aussi : Procès du putsch du CND : 5 accusés reviendront à la barre

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