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Marche de protestation contre les violences de Yirgou : « Nous avons déploré l’attitude du gouvernement », dixit Dr Daouda Diallo

Publié le samedi 12 janvier 2019 à 00h19min

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Marche de protestation contre les violences de Yirgou : « Nous avons déploré l’attitude du gouvernement », dixit Dr Daouda Diallo

Né à la suite des évènements malheureux survenus le 1 er janvier 2019 à Yirgou (région du Centre Nord-Nord), le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) entend dire non à la négation de l’autre. Pour dénoncer ce drame et demander justice pour les victimes, le CISC organise ce samedi 12 janvier, une marche de protestation dans les villes de Ouagadougou et de Dori. Dans cet entretien, le porte-parole du collectif, Dr Daouda Diallo, nous parle de la marche du 12 janvier et sa lecture de la situation.

Lefaso.net Veuillez- nous présenter le collectif et situez-nous sur le contexte de sa création

Daouda Diallo : Ce collectif est né après les évènements du 1er janvier 2019 à Yirgou. Après le « massacre de Yirgou », il y a eu un certain nombre d’organisations qui se sont indignées de façon systématique et qui ont décidé de converger ensemble ; c’est dans la convergence pour dénoncer cette barbarie humaine, que le collectif a été mis en en place.

Il est constitué d’une trentaine d’organisations et ce qui caractérise ce collectif, c’est sa diversité ethnique, d’appartenance religieuse et philosophique. Ce n’est pas une question propre à une ethnie, mais plutôt d’intérêt national, parce que tous les Burkinabè doivent travailler ensemble et participer à l’effort national.

Lefaso.net : Pourquoi avoir qualifié ces évènements de « massacre » ?

C’est suite au terme utilisé par le gouvernement ou certains acteurs au niveau national parce que nous estimons que lorsqu’il y a affrontements, il y a au moins deux acteurs qui sont dans une bagarre, mais là, ce n’était pas le cas. Il y a eu un groupuscule qui était bien organisé, bien armé, qui a planifié et qui a surpris les autres en leur donnant la mort. Pour toute personne qui appartient à cette communauté, surtout les hommes qui ont été ciblés, c’était une extermination vraiment inqualifiable ; Il faut dire que c’est un massacre, ce n’est pas un affrontement.

Lefaso.net : Parlez-vous d’un « massacre » de la communauté peule ?

Ce massacre a été commis contre des Burkinabè qui, malheureusement, sont de la communauté peule, mais en réalité, ce n’est pas à circonscrire seulement aux peulh, parce que ceux qui se sont indignés à la première heure, ne sont pas que des peulhs. Il faut dire que tous les Burkinabè honnêtes ont été choqués suite à ces évènements. Vous avez vu les déclarations et les dénonciations sur les réseaux sociaux, dans la presse ; ça montre que cette question a choqué toute la communauté burkinabè et même internationale, ça montre également qu’aujourd’hui, on ne plus continuer à raisonner ethnie.

A ce jour, il faut raisonner Burkinabè parce que toutes les communautés sont touchées par le métissage. On ne plus continuer à dire que telle ethnie est mauvaise. Nous devons vivre dans la paix et la tolérance mutuelle, que le fautif soit vraiment soumis aux règles de la justice et du droit et que la loi soit dite.

Lefaso.net : Le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), tiendra une marche de protestation ce samedi 12 janvier pour dénoncer ce que vous avez convenu d’appeler le « massacre de Yirgou ». Quels seront les moments forts de cette marche ?

La marche commence par un rassemblement à 8 heures à la place de la révolution, un symbolique historique du pays. Nous allons ensuite emprunter l’avenue Houari Boumédienne pour rallier l’axe Kwamé N’hrumah pour transmettre notre message au premier ministre. On rejoindra ensuite la place de la Révolution.

Lefaso.net : Comment avez-vous vécu ces évènements et quelle lecture faites-vous de la situation ?

J’ai tellement été choqué par les évènements de Yirgou que je n’avais plus de mots. Cela, au même titre que les Burkinabè qui se sont indignés. C’est un traumatisme énorme lorsqu’on constate qu’il y a des distributeurs de la mort qui sont autour de nous, qui sont armés et qui ne sont pas inquiétés. C’est très choquant qu’on cible tout un village pour éliminer une communauté, c’est difficile à supporter, mais heureusement que tous les Burkinabè ont compris cela.

Lefaso.net : Quelle appréciation faites-vous de la réaction du gouvernement ?

Au niveau du Collectif, nous avons déploré l’attitude du gouvernement parce que nous estimons qu’il est du ressort du gouvernement de garantir la sécurité de tous les Burkinabè. Aussi, lorsqu’il y a une situation pareille, on se dit que le gouvernement doit réagir avec promptitude parce qu’il a la force avec lui et on pouvait limiter les pertes en vies humaines et les dégâts matériels.

Lefaso.net : A l’issue de la marche, quelles actions allez –vous entreprendre dans les prochains jours ?

Cela est laissé à la discrétion des organisateurs de la marche et des membres du Collectif, mais rassurez-vous que nous n’allons pas baisser les bras, la pression sera maintenue jusqu’à ce justice soit rendue sur cette question de massacre à Yirgou.

Lefaso.net : Votre mot de la fin…

Nous invitons tous les Burkinabè à se parler et à chercher à comprendre le phénomène du terrorisme qui s’est imposé à nous. C’est un phénomène nouveau et il n’y a pas de spécialiste ethnique sur cette question. Parmi ceux qu’on a déjà tués ou arrêtés, nous avons entendu des Lankoandé, Sanogo, Konaté, Dicko, Maïga, Sawadogo, Ouédraogo(…).

Il y a un certain nombre de Burkinabè qui ont emprunté le chemin du mal et c’est à nous de travailler, de se serrer les coudes pour pouvoir venir à bout de ce phénomène. Il faut que les Burkinabè se parlent sérieusement, sans cela, il serait difficile pour nous de réussir notre développement parce que dans une république, la négation de l’autre n’a pas sa place. C’est très important de le rappeler.

Propos recueillis par Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 11 janvier 2019 à 22:55, par Barry’s En réponse à : Marche de protestation contre les violences de Yirgou : « Nous avons déploré l’attitude du gouvernement », dixit Dr Daouda Diallo

    merci Dr Diallo. nous sommes avec vous.ce massacre est douloureux pour toutes les personnes normales et cette situation hante tout le faso excepter certains KOUweogo au lieu de koglweogo. ils ne sont pas dignes des 4 rima .ne les appelons pas Mossi. ce sont des criminels tout comme ceux qui ,de facon lache, on tuer le chef de yirgou. Que toute les communaute les mettent dans le meme sac pour les combattre. In souhaitant nos condoleances a toutes Les families touches, disons nous que tous terroriste n’est pas yarga et tout yarga n’est pas terroriste. que le peulh et autre comprenne aussi que ce groupe de malfrat armes qui ne connaissent rien de rien ne sont pas representant des Mossi. ils ont planifier agit et en tant Qu’eux et eux doivent payer le pix a la hauteur de leur forfait quelque soit leur nombre.

  • Le 11 janvier 2019 à 23:08, par Barry’s En réponse à : Marche de protestation contre les violences de Yirgou : « Nous avons déploré l’attitude du gouvernement », dixit Dr Daouda Diallo

    UN proverbe Mossi dit Qu’on ne se met pas au monde. c est dire que enfant de prêtre ou imam peut être un bandit ou un mécréant. le terrorisme n’a pas de couleur,d’ethnie ni de religion. il ya du tous et soyons alerte car ayant trouver le point faible de notre cohabitation harmonieuse il n est pas exclu qu’ils tentent de mettre le paquet sur ça. C’est a dire de mettre tout en oeuvre pour diviser nos communautes

  • Le 12 janvier 2019 à 08:01, par veridique En réponse à : Marche de protestation contre les violences de Yirgou : « Nous avons déploré l’attitude du gouvernement », dixit Dr Daouda Diallo

    Dr Daouda Diallo vous avez raison. On ne peux pas accepter ce qui s’est produit a Yirgou. Mais l’objectif des terroristes c’est de terroriser donc de diviser. Malheureusement on ne peux passer sous silence les fait ci-dessous et qui peuvent expliquer la mefiance ou les precautions que le gouvernement prend a condamner les faits. Laissons de coté le coté emotionel extreme propre aux africains. Il y’a toujours des signes avant coureurs qui menent a ce type de drame. Par example
    Selon RFI : Des combattants peuls venus du centre du Mali ont pris part à des opérations terroristes d’envergure comme la dernière attaque de Ouagadougou, la capitale burkinabè, en mars 2018, ou encore Grand-Bassam, en Côte d’Ivoire. C’est sans doute ce qui aura attiré les forces françaises dans la région alors que la menace terroriste se déporte de plus en plus vers le Burkina.
    Selon RFI : La « katiba Serma » recrute dans la communauté peule du centre du Mali et serait impliquée dans des opérations terroristes importantes dans les pays voisins ; particulièrement au Burkina Faso.
    Les populations voient qui sont derrieres ces attaques et faute de solution de nos gouvernants decident de prendre leur destins en mains malheureusement de la mauvaise maniere.
    La leçon que l’on peux tirer de ces attaques c’est que les combattants venu du Mali ne pourrons plus se fondre a la foule pour mener leur forfait car tout le monde a peur et la mefiance s’est installée. Je ne pense pas que les Dogon du Mali se sont concerté avec les Koglweogo du Burkina pour attaquer chacun de leur coté les peuhls de leur pays respectif. Et ça il faut avoir le courage de le dire. Et l’etat Burkinabe doit prendre cet aspect au serieux. Qui mieux que les berger connaissent les recoins de brousses et les chemins de travers forcement on les utilisent pour le sale boulot. Tous les peulhs ne sont pas concernés mais il y’a des peuls qui exposent d’autres peulhset cela on a le sentiment d’une duplicité et Il faut trouver le moyen de rassuer les populations et corriger cela sinon les meme causes produisant les meme effets nous risquerons malheureusement de voir un Yirgou2.

    • Le 13 janvier 2019 à 13:02, par zougou En réponse à : Marche de protestation contre les violences de Yirgou : « Nous avons déploré l’attitude du gouvernement », dixit Dr Daouda Diallo

      Merci mon frère de faire ressortir le tout petit bout d’information qui depuis des années indexait les peuls comme terroristes ou collaborant avec les terroristes. Pourquoi en ce moment DR vous n’avez rien fait pour relever ces amalgames. Vous avez attendus que l’eau se verse pour réagir. Ne nous caché pas un agenda derrière tout ça. Aussi nous ne sommes pas à la première violence inter communautaire au burkina mais la sagesse et la décoloration et la depolitisation de la chose à permis de gérer et les communautés revivent ensemble. Tenons des discours d’apaisement et cherchons à réconcilier nos populations.

    • Le 14 janvier 2019 à 08:36, par SOUNDJATA En réponse à : Marche de protestation contre les violences de Yirgou : « Nous avons déploré l’attitude du gouvernement », dixit Dr Daouda Diallo

      Vous serez désagréable surpris quand vous constaterez un jour que les MOSSI sont majoritaires dans ce terrorisme. ne vous fiez pas aux médias pour prendre du noir comme du blanc. de toute façon si ce média parle des " mossi" vous allez crier haro au colonisateur. ces terroristes ont du tout parmi eux : des mossis, cas de RAGNONGO & de SAMOROGOUAN, des dongons, des bambara, des djerma, des haoussa et biensure des peulhs.

  • Le 12 janvier 2019 à 08:23, par Vérité indiscutable En réponse à : Marche de protestation contre les violences de Yirgou : « Nous avons déploré l’attitude du gouvernement », dixit Dr Daouda Diallo

    Merci M. DIALLO
    Vous raisonnez très bien et je suis 100% d’accord avec vous !
    Vive le Burkina Uni.
    Les terroristes sont dans toutes les ethnies.
    A bas les milices assassines !

  • Le 12 janvier 2019 à 10:05, par Opinion En réponse à : Marche de protestation contre les violences de Yirgou : « Nous avons déploré l’attitude du gouvernement », dixit Dr Daouda Diallo

    Le massacre de Yirgou est une épreuve, parmi d autres, à laquelle la justice burkinabé est soumise. Elle a le devoir de relever le défi, faute de quoi elle perdra sa place dans le concert des institutions républicaines.

    Ceci étant, j encourage le procureur du Faso près le Tgi de kaya et ses collègues et collaborateurs à mettre tout en œuvre pour identifier les criminels, sans faire attention ni à leur ethnie ni à leur statut social, et les traduire devant qui de droit, et toute autre autorité judiciaire saisie à assumer pleinement ses responsabilités, conformément à la loi. Il est par ailleurs recommandé aux acteurs de la justice de communiquer. Il faut dénoncer à l opinion publique toute personne qui tenterait d entraver la manifestation de la vérité. Il faut les dénoncer toutes, si tant est que vous voulez donner à la justice les moyens de conserver sa place.

    Disons le tout net, ceux qui ont commis ces barbaries ne représentent ni personne, physique ou morale, ni une communauté. Ce sont des criminels et ils ont agi en criminels, comme tous les autres de leur acabit, en leur nom propre et pour leur compte. Faisons donc en sorte que chacun d eux porte sa croix, qu’il subisse la rigueur de la loi.

    Une fois encore, la justice burkinabé est interpellée, mais cette fois elle doit se faire comprendre, faire connaître sa nécessité, ou doit se résumer à admettre la représentation négative que la majeure partie des burkinabé se fait d elle.

  • Le 12 janvier 2019 à 19:31, par SIDPACOUNYE En réponse à : Marche de protestation contre les violences de Yirgou : « Nous avons déploré l’attitude du gouvernement », dixit Dr Daouda Diallo

    Bien dit Dr DIALLO. Plus jamais ça au Burkina et la justice doit situer les responsabilités et sévir comme il se doit.
    Toutefois, il faut que chacun d’entre nous sensibilise ses parents d’éviter de protéger les terroristes et de collaborer avec les FDS pour qu’on n’arrive pas à ces genres d’amalgames et d’actes ignobles de représailles.

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