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Procès du putsch : Les avocats de Djibrill Bassolé vent debout contre le parquet

Publié le mercredi 9 janvier 2019 à 23h36min

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Procès du putsch : Les avocats de Djibrill Bassolé vent debout contre le parquet

Après le chaudron de la veille, le Général Djibrill Bassolé a eu une matinée presque paisible ce 9 janvier 2019. Ses avocats avaient la parole. Pendant des heures, les conseils de l’accusé ont tenté de battre en brèche les arguments développés par le parquet et la partie civile. Pour eux, leur client est blanc comme neige dans cette affaire de coup d’Etat. « Nous sommes dans une procédure pénale asymétrique », s’est offusqué Me Dieudonné Bonkoungou. La ligne d’attaque de la défense, la procédure, et bien sur la principale pièce qui accable l’ancien chef de la diplomatie : les écoutes téléphoniques.

La journée a débuté avec Me Mireille Barry qui a continué avec ses observations et questions de la veille. Elle a dénoncé la stratégie sélective du parquet qui ne profite pas forcément à son client, alors qu’il devrait instruire à charge et à décharge. Pour l’avocate, il y a bel et bien des pièces dans le dossier qui pourraient innocenter son client. « On a perquisitionné ses domiciles à Koudougou, Ouagadougou et Nouna. On n’a rien retrouvé mais on ne dit pas », s’est-elle offusquée.

L’accusé lui-même avait reconnu lors de sa déposition avoir parlé avec Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale, au téléphone. Mais il avait vite fait de préciser qu’il s’était agi de DDR (désarment, démobilisation, réinsertion). Son avocate, Mireille Barry l’a alors relancé sur cette question. « Je n’ai jamais dit d’appliquer au RSP le DDR. Ce que j’ai voulu dire, c’est qu’on s’inspire du DDR et qu’on puisse le faire dans un climat de paix », un concept utilisé par les Nations unies dans le cadre de la résolution des conflits, s’est défendu Djibrill Bassolé.

Foi de l’ancien ministre, le désarment du RSP n’a pas été bien pensé et bien mené, d’où les frustrations qui s’en sont suivies. « Si j’étais responsable de cette armée, je n’aurais pas réglé le problème de cette façon. Le procès pénal a un effet dévastateur sur notre armée », a avancé l’accusé avant de préciser que sur la base d’un accord, il allait éviter la confrontation entre les éléments de l’armée.

Les avocats du Gal veulent Hermann Künzel à la barre

Me Dieudonné Bonkoungou, autre avocat du premier Général de gendarmerie a aussi poursuivi dans le sens des vices de la procédure, selon lui. Pour lui, le parquet militaire reçoit et accepte les pièces qui vont dans son sens. Dans le cas contraire, elles sont simplement rejetées ou occultées à dessein. Par exemple, il se demande pourquoi les dates et les lieux des enregistrements sonores ne sont pas communiqués.

« Nous sommes dans une procédure pénale asymétrique », lâche Me Dieudonné Bonkoungou.
Plus loin, l’auxiliaire de justice, ira jusqu’à demander au président du tribunal Seidou Ouédraogo de faire passer l’expert allemand Hermann Künzel à la barre. Selon lui, il doit des explications à toutes les parties, parce que son travail d’expertise était justement d’éclairer et non susciter d’autres polémiques.

Comme il fallait s’y attendre, ces observations ne sont pas partagées par le ministère public. Le parquet précise que la source et les conditions d’obtention des éléments sonores, sont autant d’éléments qui figurent dans le dossier. En effet, révèle, le parquet, les enregistrements ont été fournis par les officiers de police judiciaires de la gendarmerie nationale dans le cadre d’une commission rogatoire.

« Ne melez pas pas les OPJ dans vos affaires. On est venu leur donner des enregistrements, on leur a dit de mettre ça dans le dossier et ils ont mis », a répliqué l’accusé.

Dans tous les cas, maintenant que ces enregistrements font partie intégrante du dossier, il faut bien en discuter, a noté pour sa part le parquet.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 10 janvier 2019 à 00:24, par Lool En réponse à : Procès du putsch : Les avocats de Djibrill Bassolé vent debout contre le parquet

    " Ne mêlez pas pas les OPJ dans vos affaires". Ce type là est un vrai enculé. Le Burkina Faso était pour lui et les OPJ lui appartenaient si bien qu’il sait qu’ils n’ont pas travaillé contre lui. Dans la même veine que son mentor qui prenait le Burkina comme sa propriété à lui, dont la population corvéable et malléable par lui. Mal lui en prie, un midi armes et bagages sous le karité en pleine brousse, attendant un hélico, direction chez ses beaux parents : Quelle honte. Toi Bassolé, tu dois savoir que les OPJ n’étaient pas ta propriété et t’ont bien filé et voilà le résultat. Tu as été cueilli groggy entrain de comploter contre ton pays avec l’étranger. Tu vas payer ta trahison de ta patrie et tu seras condamné à la hauteur de tes crimes passés et présents et sans management.

  • Le 10 janvier 2019 à 08:48, par Vérité indiscutable En réponse à : Procès du putsch : Les avocats de Djibrill Bassolé vent debout contre le parquet

    Vous voulez juger des gens sans preuves suffisantes, votre honte est bien visible.
    Même si l’issue de ce jugement est la condamnation, la manipulation aussi est évidente et trop visible.
    Ouais, c’est ça aussi un autre Burkina qui n’a aucune intégrité parce que pas clair.
    Wait and see !

  • Le 10 janvier 2019 à 09:15, par Moi même En réponse à : Procès du putsch : Les avocats de Djibrill Bassolé vent debout contre le parquet

    Merci mon Général. On est entrain de démolir l’armée, pensant se venger du RSP. On mobilise inutilement beaucoup de gendarmes pour ce procès alors qu’ils sont attendus ailleurs, dans le combat contre le terrorisme. Ce qui est arrivé, ce n’est pas la faute du RSP seulement. Et les politiciens ? Et la hiérarchie militaire ? Et le balai citoyen ? Comment on peut prendre du n’importe quoi donner aux OPJ de verser dans un dossier ? Et soutenir qu’on n’a qu’à en parler ? Quand même !

  • Le 10 janvier 2019 à 09:16, par madi En réponse à : Procès du putsch : Les avocats de Djibrill Bassolé vent debout contre le parquet

    C’est un vrai foutage de gueule que Djibril BASSOLE fait au peuple burkinabè, une vraie insulte faite aux autres corps d’armée qui ont convergé vers Ouaga pour obliger le tristement célèbre RSP au désarmement ; son souhait à lui est qu’on le délocailse pour qu’il continue de terroriser le peuple. Si Djibril B. était aussi fin stratège qu’il le croit, il n’aurait pas participé au coup foireux du septembre 2016 car il aurait dû prévoir son échec.

  • Le 10 janvier 2019 à 09:26, par TIENFO En réponse à : Procès du putsch : Les avocats de Djibrill Bassolé vent debout contre le parquet

    Messieurs les GENERAUX de Blaise COMPAORE, assumez-vous. Arrêtez vos jeux de mots et de procédures.

  • Le 10 janvier 2019 à 09:31, par Mogdrekindé En réponse à : Procès du putsch : Les avocats de Djibrill Bassolé vent debout contre le parquet

    Nous osons espérons que ces exigences de la Défense de l’inculpé ne sont que des jeux. Oui ! Demander le passage de l’Expert qui se trouve à des milliers de kilomètres à la barre ne saurait être qu’une tentative de divertissement de leur part. Pis, Ce n’est pas aujourd’hui que le Général Bassolé mettra en doute le travail des OPJ, surtout émanant du Corps auquel il a appartenu et appartient toujours (la Gendarmerie). Cela nous rappellera en mémoire lorsqu’il était Capitaine – Responsable de l’Escadron et en cette qualité, Chef des OPJ, il tenait mordicus à la légalité des travaux faits par ses éléments, il s’autorisait d’interpeller et détenir injustement d’honnêtes citoyens pour des problèmes de créances, donc civils, à payer des sommes injustifiées à des amis à lui. Beaucoup de personnes ont en son temps, souffert de ses comportements. Il sied donc qu’il continue à soutenir la légalité des tâches aux OPJ confiées pour accepter le « recevabilité » des rapports de ces OPJ au Tribunal.
    D’ailleurs, à en croire aux déroulements des procédures (Commissions rogatoires des OPJ, Instructions et Contrôles) qui ont aboutis à sa présence devant le Tribunal, il a eu avec ses Avocats, toutes les latitudes possibles pour justifier, affirmer et/ou infirmer les accusations à lui portées.
    Si oui qu’il met en cause lui-même le travail des OPJ qui ont diligenté le travail, il est tout à fait « plus que normal » qu’on en parle. Quelles craintes a-t-il qu’on en fasse cas. C’est encore une, sinon des ballades que lui et ses Avocats actionnent une fois de plus pour gagner du temps. Mais quel temps, et pour aller où ?

  • Le 10 janvier 2019 à 10:19, par Têedbeogo En réponse à : Procès du putsch : Les avocats de Djibrill Bassolé vent debout contre le parquet

    Dans le poulailler grand bruit
    Alentour on est toute ouïe
    Vieux coq joue au dur
    Cuisinier insiste et jure.

    Vas-tu enfin te laisser saisir ?
    Aux convives j’ai promis plaisir
    T’égorger est ma foi justifié
    Par tes chants le maître est agacé.

    Fort bien fit le vieil oiseau
    Au maître allons donc sitôt
    Du voleur d’œufs
    J’indiquerai les deux yeux.

    Tais-toi, vieux frivole !
    Que vaut la parole
    De qui à l’horloge joue
    Et de qui fait pousser les joues ?

  • Le 10 janvier 2019 à 11:22, par Achille De TAPSOBA En réponse à : Procès du putsch : Les avocats de Djibrill Bassolé vent debout contre le parquet

    HOMMAGE A NOS MARTYRS du 30, 31 Octobre 2014 et 16,17 Septembre 2015

    "ange" Djibril est très coincé. Tous les faits incriminent lourdement. Les écoutes téléphoniques en sont la 1ère preuve de l’implication. Elles sont authentiques ni montage ni trace selon l’expert Allemand.
    Le commandant Damiba a confirmé l’appel de "ange"Djibril dans l’intention de porter main forte au rsp en difficulté.
    Autre preuve, Mohamed Koné Bongo indexe "ange"Djibril comme le cerveau du putsch car le malien a participé aux réunions préparatoires du putsch manqué.

    Le match est plié pour le potentiel putschiste qui veut visiblement narguer le Brave Peuple. Son implication ne s’ouvre d’aucune contestation. "ange"Djibril peine ce qui explique naturellement son irritation et son agacement face au parquet et aux avocats de la partie civile.Toutes les preuves sont réunies.Sa ruse a eu raison sur lui. Les preuves apportées par son conseil(avocats) ne convainquent personne(surtout les sages juges). Me Mireille,dans son intervention, a enfoncé son client.
    Comment des écoutes téléphoniques fabriquées ou inventées comme le prétend l’homme "saint" peuvent-elles faire l’objet d’une plainte à la justice de la CEDEAO ? Elles n’ont jamais existé. Paradoxalement, "ange" Djibril a formellement reconnu avoir communiqué avec Soro le rebelle. Drôle de contraction ! Logiquement il est perdu dans son raisonnement. Sacré "ange" Djibril.

    Confère aussi les réactions des internautes sur faso.net ou Facebook. Plus de 80% jugent "ange"Djibril de menteur ou de manipulateur encore de faux malade pour se soustraire de la justice.

    Que la sentence soit à la hauteur des crimes omis par les putschistes. Aucun crime de sang ne restera impuni.

    LA VÉRITÉ TRIOMPHERA SUR LE MAL OU L’IMPUNITÉ(le mensonge) UN JOUR

    A NOS MARTYRS QU’ILS SE REPOSENT EN PAIX. QUE JUSTICE LEUR SOIT RENDUE RAPIDEMENT

    JUSTICE POUR NORBERT ZONGO
    JUSTICE POUR THOMAS SANKARA
    JUSTICE POUR SALIFOU NEBIE
    JUSTICE POUR DAVID OUEDRAOGO
    JUSTICE POUR DABO BOUKARY

    QUE LE SEIGNEUR BÉNISSE LE BURKINA QUE NOUS AIMONS TOUS.AMEN
    PAIX ET SUCCÈS A TOUS LES BURKINABÉS . AMEN

    ACHILLE DE TAPSOBA LE BOBOLAIS (pur produit de Thom SANK et de Norbert ZONGO)

  • Le 10 janvier 2019 à 11:42, par ori En réponse à : Procès du putsch : Les avocats de Djibrill Bassolé vent debout contre le parquet

    Internaute Mogdrekindé, comme vous etes si bien informé, qu’on nous donne la date et les originaux des enregistrements. Et effectivement vous aurez raison.

  • Le 10 janvier 2019 à 15:13, par Dedegueba Sanon En réponse à : Procès du putsch : Les avocats de Djibrill Bassolé vent debout contre le parquet

    Vous savez, le voleur qu’on poursuit crie aussi " au voleur", pour échapper à ses poursuivants.
    Ce Général "fabriqué" par Blaise ( d’ailleurs je ne comprends pas pourquoi il est toujours gendarme et général, d’autres pour moins que cela ont été déshabillés, peut-être à la fin du procès ??), spécialisé dans les trucages et l’ordonnance des faux PV, qui crie aujourd’hui au faux ??? Rappelons lui le pauvre OPJ Semdé, à qui "on a pété les plomb s" et qui a fini par mourir, sans même savoir de quoi il mourrait, pour qui et pourquoi ? Tout comme Marcel Kafando, Gaspard, Otis et bien d’autres "petits", qu’ils utilisent pour les jeter par la suite.
    Djibril gagnerait à jouer balle à terre. De toute façon, le premier à trahir Blaise c’est lui, c’est pourquoi son implication dans ce putsch me laisse perplexe. Ses ambitions présidentielles sont sans doute les raisons de son malheur.

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