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Affrontements à Yirgou : « Il faut une fermeté pour que ça ne se reproduise pas », dixit Atiana Serge Oulon

Publié le mercredi 9 janvier 2019 à 23h33min

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Affrontements à Yirgou : « Il faut une fermeté pour que ça ne se reproduise pas », dixit Atiana Serge Oulon

Le 1er janvier 2019, le chef du village de Yirgou, localité située à une centaine de kilomètres au Nord de Ouagadougou, et cinq autres personnes ont été assassinés par des présumés terroristes. En représailles, les populations, en majorité mossi, s’en sont prises aux éleveurs peuls, faisant 47 morts, selon le bilan officiel. Pour en savoir plus sur les causes profondes de ces tueries, nous avons interviewé Atiana Serge Oulon qui compte publier très prochainement son troisième ouvrage intitulé provisoirement : « La question peule, dérive et amalgame : l’ethnie au Burkina Faso ».

Quelle analyse faites-vous du drame survenu dans le village de Yirgou ?

Atiana Serge Oulon (ASO) : C’est une situation inhumaine très dramatique qui s’est déroulée à Yirgou, un village qui relève de la commune rurale de Barsalgo dans le Centre-nord. Comme vous me posez la question, je profite pour dire que c’est une question que j’évoque dans mon troisième ouvrage qui doit paraitre bientôt. Il est intitulé provisoirement « La question peule, dérive et amalgame : l’ethnie au Burkina Faso ». Le titre déjà montre un peu le contenu de l’ouvrage où effectivement j’essaie de faire ressortir ces questions ethniques au Burkina Faso, en partant de la question peule.

Le drame de Yirgou révèle un peu ce qui se passait auparavant à travers ce qu’on appelle communément les conflits agriculteurs-éleveurs qui sont un fourre-tout. Parce que vous avez des questions de stigmatisation. Dans les années 2000 avec le phénomène du grand banditisme, le délinquant ou « le grand bandit » était assimilés aux peuls et on a eu des exécutions extra-judiciaires que des mouvements des droits humains ont dénoncées dans des rapports annuels sur la situation des droits humains au Burkina Faso. Donc, ce n’est pas une invention du journaliste que je suis. C’est une réalité.

Au-delà de la destruction des champs, des questions foncières, ou souvent des questions de bétail, vous avez des bagarres qui se terminent par des drames humains. Manifestement, on a beau chercher à emballer la situation, mais il ne s’agit ni plus ni moins qu’une attaque systématique des peuls au niveau de cette région qui est partie de l’assassinat du chef de ce village où les koglweogo se sont attaqués aux peuls particulièrement aux bras valides. C’est une situation dramatique qui ne fait que remettre sur la place publique cette problématique qui existe depuis des années au Burkina Faso.

Sur une radio de la place, vous avez affirmé que ces affrontements étaient prévisibles. Qu’est-ce qui fonde votre opinion ?

ASO : J’ai fait la zone dans le cadre de mon ouvrage. Du coup, je connais les réalités sociologiques au niveau du Centre-nord. Si je ne me trompe pas, une étude du ministère de la justice, des droits humains et de la promotion civique menée dans la période 2012-2014 a fait ressortir un peu la cartographie des conflits communautaires au Burkina Faso, que ce soit des conflits liés à la chefferie, à la question foncière ou ethnique. Dans la région du Centre-nord, il est ressorti qu’il y a effectivement des problèmes ethniques. Pour preuve, rien que dans la région administrative, vous avez des foyers de tension.

Si on va se cantonner depuis l’existence des koglweogo, il se trouve que ces groupes d’autodéfense règnent en maîtres dans cette partie du pays. Ils imposent leurs lois. Pour vendre un animal dans cette région, on impose aux éleveurs de payer une certaine somme d’argent avant de pouvoir le faire. Sur cette question, les éleveurs ont refusé. Or, quand vous refusez, vous êtes obligés de parcourir des distances pour pouvoir vendre votre animal.

Les koglweogo ayant étendu leur zone d’influence sur une grande partie de cette localité. Ce qui fait que le ton est monté à ce niveau et ça faisait déjà la pomme de discorde. Ce qui m’est revenu, c’est qu’en son temps, les groupes d’autodéfense avaient déjà mis en garde la communauté peule pour dire que s’il y a une attaque terroriste, ils vont les assimiler aux terroristes et qu’ils allaient payer les pots cassés.

Avant l’assassinat du chef coutumier, si les Burkinabè se rappellent, il y a eu une école qui a été incendiée dans cette localité où effectivement, il y a eu des représailles.

En son temps, les Burkinabè ont applaudi les koglweogo parce que dans leur butin, ils ont pu mettre la main sur des prétendus terroristes qui ont été arrêtés, transférés à Ouagadougou, et inculqués pour acte de terrorisme. Mais quelques mois après, ces personnes ont été libérées. C’est pour dire que c’était quelque chose qui était là. C’est juste un élément que je donne. Certainement, les détails et d’autres éléments, je vais les développer dans mon ouvrage, que j’écris depuis 2017. Ça n’a rien à voir avec les évènements de Yirgou. Le livre a été préfacé. C’est juste une question de jour.

Certains ont dénoncé un « laxisme » de la part du gouvernement dans la gestion de cette crise. Est-ce que vous épousez cette opinion ?

ASO : Je suis de ces Burkinabè qui pensent qu’on a été laxiste au sommet de l’Etat en ne condamnant pas fermement comme ce qu’on fait pour les attaques terroristes, parce que là-dessus, il n’y a pas de mots à chercher. Quand vous avez un chef qui est abattu, autant l’assassinat du chef coutumier est condamnable et inacceptable, autant les représailles sont encore plus inacceptables quand vous vous retrouvez à une situation où on s’attaque à une communauté bien précise.

On a beau chercher les mots pour essayer d’envelopper ou présenter l’affaire sous un autre jour, la réalité est là. Elle est laide face à nous. Je vois un peu ce témoignage encore d’un rescapé dans l’Observateur Paalga du vendredi 4 janvier où vous avez un peulh qu’on a laissé pour mort. Ce peulh se trouve être même un koglweogo. Il est clair que dans cette poursuite, il y avait manifestement une intention d’exterminer les bras valides d’une communauté, à savoir les hommes.

Que pensez-vous du discours prononcé le 5 janvier par le Président Roch Kaboré, après sa visite sur les lieux du drame ?

Le discours sur l’héritage laissé par nos aïeux, le discours sur la solidarité, sur les questions d’ennemi commun qu’est le terrorisme, c’est bien mais en cette circonstance, il faut une fermeté pour que ça ne se reproduise pas. Qu’il n’y ait pas un effet de contagion. De la faiblesse également dans ce discours, je pense jusqu’à ce jour, sous réserve que les choses évoluent, on n’a pas eu d’arrestation. Ce qui est inacceptable parce qu’on a suffisamment eu d’éléments de preuves.

Des gens ont revendiqué ces assassinats. Il n’y a pas de raison que sous l’argument fallacieux de paix ou de quoi que ce soit on ne puisse pas procéder à des arrestations. Il faut rappeler que ces évènements de Yirgou se sont déroulés à peu près dans la même période qu’une situation pareille au Mali où on a eu 35 peulhs qui ont été massacrés. Le Premier-ministre malien, Soumeylou Boubèye Maïga, à quelques heures seulement du massacre, a dit que les responsables vont répondre devant la justice. Sept personnes ont été arrêtées dans ce cas. On ne peut pas comprendre que ça se produise au Burkina et qu’on ne puisse pas avoir d’arrestation et désarmer les gens.

Et que même, on ait les tueries sur deux trois jours. C’est quelque chose d’assez inacceptable pour qu’on ait un peu cette mollesse dans le discours. Il faudrait que ces tueries s’arrêtent et qu’on puisse prendre les responsabilités. Que force reste à la loi.

Le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés annonce une marche protestation le samedi, 12 janvier 2019 à Ouagadougou et à Dori. Votre appréciation sur une telle initiative ?

Pour moi, ça rentre dans la logique des condamnations, d’une forme d’expression de rejet de cette abomine. C’est une bonne chose. C’est une expression citoyenne. C’est tout à fait normal que dans une république si on estime qu’on a atteint le sommet de la barbarie que des Burkinabè ou des citoyens puissent exprimer et dénoncer leur ras-le-bol et interpeller l’autorité afin que chacun puisse jouer sa partition et que cessent de telles pratiques en 2019.

Un collectif d’avocats s’est constitué pour défendre les familles des victimes. Votre commentaire ?

Il y a encore quelques jours, j’ai suivi une information comme quoi, le procureur du Faso, près le tribunal de grande instance de Kaya qui a autorité sur la zone de Yirgou disait qu’il n’y a pas eu d’arrestation. Il est tout à fait normal qu’il y ait des mouvements spontanés pour faire aboutir ou enclencher une procédure judiciaire afin que chacun réponde de ses actes.

Certains demandent un deuil national en mémoire des personnes tuées. Qu’en pensez-vous ?

Au regard de l’ampleur du massacre, du rejet populaire, je pense que ce n’est pas une décision de trop qu’on puisse décréter un deuil national pour que les Burkinabè puissent réfléchir un peu sur cette action qui met en branle l’unité nationale, la cohésion sociale. L’autorité politique est du même avis que ce que les citoyens estiment. On attend de voir.

Peut-on compter sur votre participation à cette marche dite de « protestation » ?

En tant que citoyen, je me sens interpellé. Et je pense que c’est tout à fait normal qu’on se retrouve le 12 janvier 2018 pour condamner cette situation de Yirgou.

Croyez-vous que la réconciliation est encore possible à Yirgou ?

Il ne s’agit pas de croire ou de ne pas croire. Il faut être réaliste. Tant que les actions suivent, il n’y a pas de raison qu’on ne puisse pas se parler pour pouvoir tourner la page et aller de l’avant. L’histoire des peuples est ainsi faite. Il suffit de savoir tirer les enseignements, de prendre les bonnes décisions et de se jeter à l’avant pour pouvoir construire le pays.

J’ai commencé à voir par ci, par-là, des dons de nattes, de vivres. Je trouve qu’il faut qu’on sorte de ce théâtre, à mon avis, des gens qui veulent se faire voir. Comme je l’ai dit, ce n’est pas un problème qui est récent. C’est une réalité au Burkina Faso. Chaque fois quand ça arrive, au nom de la paix, on ne veut arrêter personne. Et quelques jours après, l’émotion passée, on passe à autre chose. Je pense qu’il faudra cette fois-ci qu’on prenne des décisions et que les auteurs soient poursuivis et sanctionnés à la hauteur de leur forfait.

Que les familles ne puissent pas baisser les bras. Que les initiatives qui naissent, puissent aboutir afin que pour une première fois, on puisse se dire qu’au Burkina Faso, ça ne doit plus se reproduire.

Interview réalisée par Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 9 janvier 2019 à 15:06, par Paligba En réponse à : Affrontements à Yirgou : « Il faut une fermeté pour que ça ne se reproduise pas », dixit Atiana Serge Oulon

    « La question peule, dérive et amalgame : l’ethnie au Burkina Faso ».

    "Il faut rappeler que ces évènements de Yirgou se sont déroulés à peu près dans la même période qu’une situation pareille au Mali où on a eu 35 peulhs qui ont été massacrés."

  • Le 9 janvier 2019 à 15:24, par Yes En réponse à : Affrontements à Yirgou : « Il faut une fermeté pour que ça ne se reproduise pas », dixit Atiana Serge Oulon

    Au delà de la barbarie, de la compassion et de tous autres sentiments humains, il y a une seule question à laquelle je voudrais que chacun, du fond du son coeur, réponde : pourquoi ça n’arrive qu’aux Peulhs ?
    Passankongo, Tiankoura, Perigban, etc et maintenant Yirgou !
    Le noeud du problème ne sera trouvé qu’après avoir répondu à cette question car le Faso compte au bas mot 63 ethnies.

    • Le 9 janvier 2019 à 16:46, par le fou guéri En réponse à : Affrontements à Yirgou : « Il faut une fermeté pour que ça ne se reproduise pas », dixit Atiana Serge Oulon

      ça n’arrive qu’aux peuhls parce que toi et moi et beaucoup d’autres pensent que les peuhls n’ont pas les mêmes droits que tout le monde. il y en a même qui pensent qu’ils sont des sous-hommes. Sinon les malfaiteurs il y en a dans toutes les communautés. Sur cette base j’aimerais aussi que tu me dises pourquoi les autres communautés ne sont pas systématiquement attaquées quand un des leurs est mis en cause. le nœud du problème se trouve à mon avis à ce niveau . merci de me répondre

    • Le 9 janvier 2019 à 16:56, par megde En réponse à : Affrontements à Yirgou : « Il faut une fermeté pour que ça ne se reproduise pas », dixit Atiana Serge Oulon

      mr Yes il faut aussi savoir que de par le nomadisme les peuhls sont dispersés partout d’où la difficulté pour eux de s’organiser et se défendre. dès lors ils deviennent une proie facile pour les prédateurs. il est clair que celui qui merde paie. mais il est hors de question que quelqu’un paie pour quelqu’un d’autre même si ce dernier est père ou fils. Dans nos contrées les vieilles qui n’ont pas enfanté sont des sorcières. mythe ou realité ? voila tu as la réponse à ta question.

    • Le 9 janvier 2019 à 18:29, par Bk En réponse à : Affrontements à Yirgou : « Il faut une fermeté pour que ça ne se reproduise pas », dixit Atiana Serge Oulon

      Les peuls sont dans toutes les regions du Burkina. Ils nont pas de territoire propre a eux et partout ou ils se trouvent ils sont en minorite generalement. Facile de s’attaquer a eux. Aucune ethnie, race, religion nest parfaite. Il ya du bon et du mal dans tout groupe. Arretons les sterotypes et cherchons plutot a vraiment connaitre l’individu avant de porter un jugement negatif.

    • Le 10 janvier 2019 à 10:27, par MS En réponse à : Affrontements à Yirgou : « Il faut une fermeté pour que ça ne se reproduise pas », dixit Atiana Serge Oulon

      Moi même je suis Peul et je me suis toujours et je continue de me poser cette question : pourquoi ça n’arrive qu’aux Peuls ?
      J’ai envisagé la réponse que vous (Internaute YES) espérez : le problème c’est les peuls. Mais j’ai cherché quel est le problème avec les Peuls en vain : j’énumère les raisons qui sont avancées pour masquer la réalité qui est qu’il y a une haine contre la race Peul :
      1. Les animaux des Peuls dévastent les champs des agriculteurs : il y a bcp de Peuls agriculteurs et d’éleveurs qui ne sont pas Peuls. Mais quand un champ est juste dévasté on tue sans distinction tout Peul dans les parages (on a arrêté des véhicules de transport pour faire descendre des Peuls et les tuer), de toute évidence ça rien n’avoir avec champ dévasté/animaux de Peuls.
      2. Ce sont des Peuls qui sont des bandits : le banditisme ne peut pas être lié à une ethnie ; dans l’ouest du Burkina, on a toujours assimiler les voleurs aux mossis (juste parce qu’ils sont perçus comme étrangers là-bas), etc. On trouve des bandits partout et les errements d’un individu ne doit être portés à toute sa communauté.
      3. Aujourd’hui c’est un autre prétexte, les Peuls sont des terroristes, les raisons citées au point 2. sont valables ici aussi. Avant le terrorisme, le problème existait et les Peuls sont les plus victimes des terroristes.
      Après cette analyse je suis parvenu à la conclusion que la réponse que vous (Internaute YES) sous-entendez ne tient pas.
      Par contre je vous raconte quelques anecdotes : pendant toute ma scolarité j’ai toujours été le seul Peul de ma classe, et on m’a toujours appelé "le Peul" (souvent le singe, etc, que je passe sous silence), pourtant aucun de mes autres petits camarades n’étaient appelés "le Mossi" ou le "Bobo", etc. J’ai eu même des problèmes avec certains de mes enseignants parce quand ils m’appellent "le Peul" je réponds pas. Je leur expliquait quand ce sont les élèves qui le font c’est déjà inacceptable mais quand c’est l’enseignant c’est grave et dangereux.
      Je pourrais continuer mais pour ne pas être encore plus long, je m’arrête là.
      Que Dieu bénisse et étende sa Grâce sur notre cher FASO

    • Le 10 janvier 2019 à 10:50, par soundjata En réponse à : Affrontements à Yirgou : « Il faut une fermeté pour que ça ne se reproduise pas », dixit Atiana Serge Oulon

      Pourquoi ce sont les Peuhls qui sont massacrés ? Cette question est très complexe et ne peut être répondu en un "Post". A mon humble avis je pense que : 1°) une personne en perpétuel déplacement (nomadisme) court plus de risques qu’une personne sédentaire surtout que cette personne se déplace avec une richesse (troupeaux) ; 2°) une personne en perpétuel déplacement n’ a pas un chez soi. il est étranger partout et le danger la guette
      ( avec la peur de l’étranger). 3°) le nomade a des problèmes d’éducation scolaire ( notre système scolaire n’est pas adapté à ce style de vie). ainsi le nomade du fait de la déscolarisation a une peur bleue de l’administration & des fds et cela a pour corolaire les tentatives de corruption des agents de l’administration et des fds quand les animaux détruisent les champs de sédentaires créant des frustrations et des représailles. 3°) des étrangers ( puisque c’est comme ça qu’on les appelle) qui occupent des espaces qui ne leur appartiennent pas, avec de surcroit de grands troupeaux ne peuvent finir que par avoir des pbs avec les sédentaires.

    • Le 10 janvier 2019 à 14:30, par Adama mono zongo En réponse à : Affrontements à Yirgou : « Il faut une fermeté pour que ça ne se reproduise pas », dixit Atiana Serge Oulon

      Vous aviez vu juste pourquoi seulement les peules ???

    • Le 10 janvier 2019 à 15:56, par LaBirifor En réponse à : Affrontements à Yirgou : « Il faut une fermeté pour que ça ne se reproduise pas », dixit Atiana Serge Oulon

      Cette question est à la hauteur du crime commis. Demandez aux assassins le pourquoi de leurs actes ! où est passé notre humanisme dans ce pays ?

  • Le 9 janvier 2019 à 16:22, par sidbala En réponse à : Affrontements à Yirgou : « Il faut une fermeté pour que ça ne se reproduise pas », dixit Atiana Serge Oulon

    On ma dit de partir et je suis parti, je ne suis ni ange ni démon, l’avenir nous dira sils ont raison. Que Dieu bénisse le Burkina.

    Voilà ce que son excellence Blaise Comparé a dit comme avant de quitter le pays après près de trente ans de nuit sans sommeil et journées pleines de tourmente.

    Au jour d’aujourd’hui nous Burkina avions en mémoire cette phrase. Seulement cinq après son départ le pays a perdu la boussole dans le sens de l’expression.
    Là où le bas blesse, quand des individus comme maitre benewende ont le culot d’affirmer que c’est Blaise qui attaque le pays de l’extérieur ça fait pitié.
    Si depuis l’extérieur lui seule peut vous faire trembler c’est vraiment malheureux ça veut dire que même mort il vous fera trembler. Vous n’êtes que des moins que rien. Lui au moins a eu le courage d’abandonner le pouvoir si c’est vous vous allez bombarder le peuple pour régner vu la misère que faisiez subir a ce même peuple que dite avoir pitié.
    Que Dieu sauve le peuple des mains de ces vampires

  • Le 9 janvier 2019 à 18:05, par Pathe Diallo En réponse à : Affrontements à Yirgou : « Il faut une fermeté pour que ça ne se reproduise pas », dixit Atiana Serge Oulon

    Je suis tout à fait d’accord avec l’analyse de M. Oulon. Le drame de Yirgou est ressenti comme une catastrophe à cause du nombre de victimes et la barbarie, sinon tuer les peuls c’est quelque chose de tout à fait habituel au Faso. Sous le couvert de conflits éleveurs et cultivateurs on a toujours chassé et tu é le peul et ce dans toutes les régions du pays sauf le Sahel. Il y a certainement le fait que les peuls dans ces régions vivent seuls, se déplacent toujours à la recherche de pâturages et il est donc considéré comme un étranger. Il y a aussi le fait qu’après avoir rendu les terres fertiles avec déchets des vaches, les "autochtones" les chassent pour avoir les terres à cultiver. IL n’est étonnant de voir que les Chefs coutumiers prennent toujours fait et cause pour les autochtones. Mais là où il est inacceptable c’est le fait que les autorités, notamment le Gouverneur, le Préfet et autres aient la même attitude. IL y a même eu des cas où c’est même le Haut Commissaire ou le Préfet qui dit aux Peuls de partir pour que la paix revienne ! Ainsi va le Faso depuis toujours. IL y a eu des cas de 20 morts sans que l’Etat ne fasse quelque chose en termes de justice pour les victimes. Si le gouvernement a la volonté de changer les choses pour un Burkina meilleur, Yirgou doit être le tournant. On ne peut plus accepter que des êtres humains soient considérés comme des sous hommes ! Le Faso existera avec toutes ses communautés ou n’EXISTERA pas du tout. IL faut dire que même des mouvements des droits de l’Homme comme le MBDHP qui fait tellement de bruit quand il s’agit des droits de travailleurs ou des questions politiques n’a jamais au grand jamais ni condamne ni en enquêter sur la tuerie des éleveurs peuls !

  • Le 10 janvier 2019 à 08:43, par Lepeul En réponse à : Affrontements à Yirgou : « Il faut une fermeté pour que ça ne se reproduise pas », dixit Atiana Serge Oulon

    Tout “çà” est lié à la jalousie, on considère que les peuhls sont riches, ça crée des envieux ....
    Je crois qu’il y’a trop de mossi au Burkina c’est pour çà que le burkina va mal, c’est pour rigoler.

  • Le 10 janvier 2019 à 09:54, par Gorko En réponse à : Affrontements à Yirgou : « Il faut une fermeté pour que ça ne se reproduise pas », dixit Atiana Serge Oulon

    Pour attaquer "KOUAME KOUROUMA", les terroristes ont prié dans une mosquée de Ouaga. Mais il n’y a pas eu de représailles contre ceux qui fréquentent cette mosquée.

    Dans le Sourou, l’attaque qui à tué 10 gendarmes n’a pas suscité des représailles contre le village où il y a eu l’attaque.

    A SAMOROGOUAN, il n’y a pas eu de représailles contre les hôtes (qui sont des mossis que je connais personnellement) des terroristes.

    Donc le problème peulh doit être résolu définitivement pour qu’il n’y ait plus de pareils actes barbares sur une communauté.

    Si ceux qui ont commis ces massacres-là ne sont pas punis à la hauteur de leur forfait, les Peulhs trouveront une solution tôt au tard contre cette barbarie. Les peulh sont quand même la 3ème ethnie de ce pays ! J’en veux aux peulhs mêmes pour avoir laisser cette situation-là atteindre ce dégré-là.

  • Le 10 janvier 2019 à 11:13, par Barry.B En réponse à : Affrontements à Yirgou : « Il faut une fermeté pour que ça ne se reproduise pas », dixit Atiana Serge Oulon

    Dans le discour du President du Faso á Yirgou, je n,ai pas vu que les auteurs de Tuerie seront poursuivi et punis conforme á la loi. Je trouve que le gouvernement minimise la situation aktuelle á Yirgou.
    Je suis süre et convaincu que si ces auteurs du tuerie ne seront punis, la méme situation se reprooduira ailleur au Burkina.
    Moi je trouve que le chef de l,etat et le governement sont incompétent de diriger le pays.
    Le peuple se revoltera un jour.

  • Le 10 janvier 2019 à 11:54, par Plutonium En réponse à : Affrontements à Yirgou : « Il faut une fermeté pour que ça ne se reproduise pas », dixit Atiana Serge Oulon

    Merci cher Gorko ; à la lumière de cette revue des faits comparatifs concrets, c’est à la fois épatant et pathétique de se rendre compte que cette réaction agressive, immature, sauvage, disproportionnée et hors la loi des Kolgwéogo Mossi, telle qu’elle s’est déroulée à Yirgou, se repose essentiellement sur la discrimination et l’élimination physique sélective préméditer et intentionnelle (Ethnic cleansing or ethnic wipe out), le tout sur l’assurance qu’il n’y aura rien. Les coupables doivent être systématiquement arrêter et juger le plus vite possible.
    Plutonium

  • Le 10 janvier 2019 à 15:03, par salou En réponse à : Affrontements à Yirgou : « Il faut une fermeté pour que ça ne se reproduise pas », dixit Atiana Serge Oulon

    Tout à fait d’accord. On suivra l’"volution judiciaire avec ce pouvoir parce que ca ressemble à une épuration ethnique. Au non de quelle loi, peut -on s’en prendre à une communauté, que fait-on pour les innocents qui sont tombés ? Qu’a fait l’Etat pour protéger les faibles demunis face des hors la loi. 49 morts et des milliers de déplacement. Tous les 49 et les millliers de déplacer ne sont pas comptables de la mort du chef. Deux justices dans un pays. C’est ca l’impunité.

  • Le 10 janvier 2019 à 15:59, par Africa En réponse à : Affrontements à Yirgou : « Il faut une fermeté pour que ça ne se reproduise pas », dixit Atiana Serge Oulon

    Merci Mr Atiana Serge Oulon pour votre prise de position courageuse et sans dérobade face à cette tuerie coordonnée sur une grande étendue de villages de nombreux compatriotes peulhs, en se basant sur leur appartenance èthnique et des préjugés simplistes et rétrogrades à leur égard. Vous avez accompli votre devoir d’intellectuel au vrai sens du mot ; comme ce fut le cas du courageux pamphlet d’Emile Zola dans l’affaire Dreyfus adressé au Président de la République Française.
    Ce massacre ne peut pas être classé au registre des faits divers. C’est une tragedie nationale et une honte pour notre pays qui dépassent tout entendement. Le Gouvernement doit prendre la mesure de la gravité des évènements des décisions qui ressoudent le tissu social et le désir du vivre-ensemble. Il doit prendre des initiatives pour créer le cadre d’une reflexion à l’échelle nationale sur la "question nationale" afin de mettre en lumière les facteurs et pratiques qui ont favorisé l’émergeance du sentiment de préférence "d’Etats-èthniques" au Burkina, au détriment de l’Etat Unitaire voulu par les pères fondateurs de ce pays qui ont proclamé la République le 11 décembre1958, creuset dans lequel les citoyens sont égaux en droits et en devoirs. Le Président-Patriote-Révolutionnaire Thomas Sankara avait cru avoir signé la mort des "Etats-Ethnies" en supprimant toute mention d’origine ethnique sur toute pièce d’identité, notamment le CNIB et surtout dans nos têtes ; nous sommes burkinabè tout court. C’était en août 1984. Franchement, où en sommes-nous aujourd’hui 33ans après son assassinat ?

  • Le 10 janvier 2019 à 17:37, par Mousso Massa En réponse à : Affrontements à Yirgou : « Il faut une fermeté pour que ça ne se reproduise pas », dixit Atiana Serge Oulon

    TROP DE BLA BLA STERILES
    MOI J’INVITE TOUS LES BURKINABE A FAIRE UNE MARCHE BLANCHE DANS TOUTES LES VILLES DU BURKINA A LA MEMOIRE DES SUPPLICIES ET APR7S EN SIGNE DE DESAPPROBATION DES ACTES DES GROUPES D’AUTO DEFENSE ET DE L’IMPUNITE DONT ILS JOUISSENT.
    TROUVONS UNE DATE UN DIMANCHE PAR EXEMPLE AVEC BRASSARD NOIR OU FOULARD NOIR HABITS BLANCS EN SIGNE DE DEUILS ET MARCHONS LE MEME JOUR DANS TOUTES LES VILLES DU PAYS.
    ARRETONS DE PARLER ET MARCHONS EN SILENCE.
    DONNONS UN SIGNE FORT A NOS GOUVERNANTS.

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