LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Aboubacar BALIMA, président du PS-Burkina : « La conquête du pouvoir d’Etat doit se faire à travers un programme politique et non un programme de terrorisme »

Publié le vendredi 4 janvier 2019 à 00h18min

PARTAGER :                          
 Aboubacar BALIMA, président du PS-Burkina : « La conquête du pouvoir d’Etat doit se faire à travers un programme politique et non un programme de terrorisme »

Dans cette déclaration, le Parti socialiste du Burkina (PS Burkina) revient sur la situation socio-sécuritaire du pays des Hommes intègres. Le parti invite donc le gouvernement et les Burkinabè, de manière générale, au dialogue et à la cohésion pour relever les défis de développement.

De la situation sécuritaire

Depuis plus d’une année, notre pays vit une situation critique liée aux multiples attaques qui continuent à endeuiller de nombreuses familles. Cette situation dont les sources des attaques restent toujours critiques constitue un obstacle pour la libre circulation des personnes et surtout pour la mise en œuvre des projets et programmes de développement dans certaines régions du Burkina.

Ce serait vraiment dommage si cela arrivait, car aucun poste ou privilège politique, ni aucune ambition ne doit être recherchée, poursuivie ou protégée au point de remettre en cause tous les acquis démocratiques de notre Peuple et surtout par des attaques armées provoquant ainsi des pertes en vies humaines.

Il nous faut éviter que le fragile tissu social, mis en mal par l’usure du pouvoir de Blaise Compaoré et plusieurs affaires non-encore élucidées, ne s’étiole dangereusement et peut-être aussi durablement, au regard des moyens utilisés pour intimider le pouvoir actuel ainsi que le peuple burkinabè.

Nous rappelons aux géniteurs de ces attaques que la conquête du pouvoir d’Etat doit plutôt se faire à travers un programme politique et non un programme de terrorisme. Si tel est le cas, qui allez-vous gouverner ?

La nécessité de préserver par-dessus tout la cohésion sociale, l’unité nationale et la paix, qui est notre bien le plus précieux, exige de nous tous, en ces moments pleins d’incertitudes pour la stabilité du pays, de savoir raison garder et de dénoncer toutes les personnes suspectées pour éviter de basculer notre cher pays dans une situation difficile.

Nous suivons en effet avec beaucoup d’inquiétudes, les laborieuses et opaques conditions dans lesquelles travaillent nos forces de défense et de sécurité. Le PS Burkina déplore cette situation malheureuse, présente ses condoléances les plus émues aux familles des personnes ayant perdu la vie, et adresse ses souhaits de prompt rétablissement aux blessés. Aussi, il exprime son soutien aux forces de défense et de sécurité.

Cette insécurité aussi grandissante semée par les forces du mal à notre cher pays, est en train de se transformer en des attaques inter-ethniques, endeuillant des familles et semant la panique dans nos villes et villages. Alors, pourquoi notre pays ? Nos forces de défense ont besoin d’appui à tous les niveaux car nos cœurs saignent, nos âmes soufrent de ces départs prématurés de nos frères soldats et de nos parents. Ne laissons pas notre pays détruit pas ces insurgés car c’est ce qu’ils recherchent, semer la terreur entre les fils et filles du Burkina afin d’atteindre leurs objectifs.

Cette situation désastreuse montre de même le faible équipement de nos forces de défense et de sécurité et surtout les fuites d’informations au sein de l’armée. Le PS-Burkina lance un appel au gouvernement à mettre un accent particulier pour l’équipement moderne de nos FDS et la fuite des informations secrètes au sein de l’armée, ce qui permettrait rapidement de mettre fin à cette situation qui pourrait prendre de l’ampleur au regard des stratégies et des moyens utilisés par ces terroristes.
Le PS Burkina interpelle l’ensemble des populations, les collectivités locales, les communes, les organisations de la société civile, les autorités coutumières et religieuses, les forces vives de la nation dans l’apport de renseignements et plus de collaboration entre eux et avec les FDS.

Aujourd’hui plus que jamais, nous devons nous départir de tous les calculs personnels pour renforcer notre cohésion et faire d’elle notre force principale pour la préservation des acquis démocratiques en lieu et place de développer des tentatives ouvertes ou sournoises capables de nous opposer et de nous diviser.

De la vie chère

Les résultats de l’enquête sur les conditions de vie des ménages de 2014 ont montré que plus de 4 Burkinabè sur 10 vivent en dessous du seuil de pauvreté et plus de 93% des personnes pauvres vivent en milieu rural. Le rétablissement de cet équilibre de niveau de vie ne doit pas s’opérer dramatiquement part une hausse systématiquement des taxes et des prix.

Comme le dit Nelson Mandela, et je cite : « La lutte contre la pauvreté n’est pas un acte de charité. C’est un acte de justice. C’est la protection des droits fondamentaux de l’homme, de son droit à la dignité et à une vie décente. » Fin de citation.
Cet acte de justice doit d’abord s’opérer à travers le rétablissement d’un minimum d’équilibre entre les classes sociales par la lutte effrénée contre la corruption, les détournements et le non-respect de la chose publique et non à une politique d’instauration de nouvelles taxes. En présence de ces fléaux (corruption, détournement, etc.), une hausse des taxes ne sera rien d’autre qu’enrichir ces personnes de mauvaise volonté car ces taxes ne se seront pas utilisées pour le développement du Burkina Faso.

Ainsi, l’ampleur de la pauvreté et des inégalités, causes et conséquences de la marginalisation et de l’exclusion sociale, doit nous inciter à l’action et à l’engagement soutenus afin de bâtir ensemble des sociétés où les conditions de vie seront décentes, de sorte que tout le monde puisse retrouver sa dignité et avoir l’opportunité de participer à la vie sociale et économique.

Au regard de la situation actuelle du Burkina Faso et du niveau de revenu par habitant, le Parti socialiste du Burkina dénonce la flambée du prix du carburant et invite le gouvernement, à travers son ministre des Finances, à la non-augmentation des taxes sur les produits de consommation et sur les boissons non-alcoolisées.

De la situation de l’éducation

Notre système éducatif soufre une fois encore de plus quant au non-respect de la plateforme revendicative de la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) par le gouvernement. Ce qui nous pousse à nous interroger sur les accords signés entre le gouvernement et la CNSE pendant l’année scolaire 2017-2018.
Au regard de la vision en matière d’éducation au Burkina Faso qui est de contribuer à « former un citoyen responsable, créatif, producteur, ayant le sens des valeurs universelles et doté de compétences nécessaires pour soutenir le développement économique et social du pays » , cette vision nous concerne tous et nous interpelle à plus de collaboration et de recherche de solutions car nos rues sont entrain de se transformer en cité incivique par l’abandon des classes par les élèves et qui s’adonnent à des pratiques malheureuses, entrainant ainsi des pertes en vie humaines et le non-respect de la chose publique.

Aussi, au regard de la situation sécuritaire que traverse notre pays, cet abandon des classes par les élèves pourrait engendrer d’autres fléaux pouvant entacher la cohésion sociale entre les fils et filles du Burkina Faso au regard des actes inciviques posés au quotidien.

C’est ainsi que le PS-Burkina lance un vibrant appel au gouvernement et à la CNSE à plus d’échanges franches afin d’arriver à un consensus qui sera le bonheur de toute la population, car sans éducation, nous basculerons notre société tant admirée vers une société de méfiance et de trouble.

En cette nouvelle année 2019, nous sommes profondément touchés par ce qui arrive à notre pays, mais avec la cohésion, la collaboration et des prières, nous arriverons mettre fin à cette situation nationale.

Le Parti socialiste (PS-Burkina) souhaite ses vœux les meilleures à toute la population, il réitère sa sympathie à la population endeuillée et appelle tout le peuple burkinabè à manifester leur solidarité agissante à l’armée, aux parents victimes et à l’ensemble des blessés.
Que le tout puissant protège notre chère partie contre les forces du mal.
Vive le Burkina Faso

Ouagadougou, le 31 Décembre 2018
Pour le PS
Le Président
Aboubacar Rimnonglo BALIMA

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 4 janvier 2019 à 09:17, par TANGA En réponse à : Aboubacar BALIMA, président du PS-Burkina : « La conquête du pouvoir d’Etat doit se faire à travers un programme politique et non un programme de terrorisme »

    Merci pour cette bonne contribution.
    Mais il faudra que chacun sache que les différents groupes terroristes n’ont rien à voir avec la conquête du pouvoir au Burkina ; Analysons simplement.
    Le Boom minier a aiguisé les appétits des argentiers sur le plan international, par le biais de leur collaborateurs (autre argentiers et gouvernant occidentaux) ils finances les groupuscules puis les arment.
    Les groupuscules de mécontents ou de bandits dans le sangs, ça ne manquent pas dans les pays même en europe.
    Voyez que les problèmes arrivent surtout dans les contrées potentiellement riches en minerais.
    Les bandes armées emmerdent donc le pays et nos gouvernants sont obligés de signer des concessions minières désavantageuses pour avoir de l’argent afin de combattre les banditisme. Faisant ainsi, les argentiers ont tous leurs comptes ; les vendeurs d’armes et les sociétés minières sans compter les états d’où viennent des argentiers qui obtiennent des bases militaires et de ce fait se placent en informateurs et guides des bandits.
    Pour ne pas arranger les choses, il y a la dislocation de l’organisation de nos sociétés (villages, quartiers etc...) En effet, les lotissements sauvages ont dispersés les populations ; mais tous savons que quand les populations vivaient par groupes (familles etc... ) il était plus facile de rappeler une ou des personnes à l’ordre en passant par ces parents ou chefs. Chacun avait peur de poser un mauvais acte car il est connu. Mais à présent, personne ne connait personne.
    Bref c’est difficile de dire tout ici mais nous pouvons comprendre au moins.

  • Le 5 janvier 2019 à 06:51, par Séraphin Pierre En réponse à : Aboubacar BALIMA, président du PS-Burkina : « La conquête du pouvoir d’Etat doit se faire à travers un programme politique et non un programme de terrorisme »

    Ce qui se passe au Burkina Faso actuellement ressemble bien à un programme de terrorisme pour saper l’effort du pouvoir actuel et arriver au pouvoir. L’objectif visé est de faire en sorte que les populations disent que le pouvoir actuel est incompétent et peut-être même le chasser avant la fin de leur mandat.

    Mais, ils oublient quelque chose : la main de Dieu. Car si cela arrivait, il se pourrait que celui qui viendrait immédiatement après soit un envoyé de Dieu qui balayerait tous ces terroristes politiciens où qu’ils se trouvent à jamais et le Burkina serait sauvé pour toujours.

    En attendant, je pense que le peuple doit dire haut et fort qu’il ne veut pas d’un pouvoir terroriste.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique