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Droits des femmes : 28 féministes ouest-africaines se concertent à Ouagadougou

Publié le jeudi 3 janvier 2019 à 23h23min

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Droits des femmes : 28 féministes ouest-africaines se concertent à Ouagadougou

Du 27 au 30 novembre 2017 s’est tenu, à Ouagadougou, un atelier réunissant 28 féministes de huit pays de l’Afrique de l’Ouest. Un atelier initié par l’ONG Equilibres & Populations et qui se voulait une tribune de rencontre et d’échanges entre ces féministes, mais également une opportunité pour elles d’initier des actions communes afin que leurs voix portent mieux.

Elles sont venues du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Sénégal pour prendre part à l’atelier initié par Equilibres & Populations (Equipop). Quatre jours durant, ces jeunes féministes actives sur les réseaux sociaux et sur le terrain et qui portent haut le flambeau de la lutte contre les violences basées sur le genre, l’excision, le mariage d’enfants, ou encore pour l’accès des adolescentes à l’information sur la santé sexuelle et reproductive, etc., ont échangé sur leurs expériences respectives. Cette rencontre de Ouagadougou fut également l’occasion pour elles d’initier des actions communes afin de mieux faire entendre leurs voix au niveau national et international. Des positionnements et des actions communes ont ainsi été identifiés pour influer sur le G7 2019 ainsi que sur d’autres processus institutionnels.

Pour Viviane Dah/Konditamdé, coordinatrice de la Marche mondiale des femmes, Action nationale du Burkina Faso ; et Pauline Bonkoungou, chargée de projets à SOS Jeunesse et Défis, cet atelier a été une belle expérience. « Cette rencontre nous a permis de comprendre ce qui ce passe en Afrique. C’est la première fois que nous participons à une rencontre internationale réunissant uniquement des pays francophones. C’était une bonne occasion de partager les expériences et de comprendre qu’en Afrique, les femmes sont victimes de plusieurs violences », a laissé entendre Pauline Bonkoungou.

Viviane Dah/Konditamdé salue, elle, la jeunesse de la plupart des féministes qui ont fait le déplacement de Ouagadougou. « Cet atelier m’a permis d’être en contact avec des activistes jeunes et de voir que la relève est assurée. Car la conviction que j’ai eue, c’est qu’elles sont prêtes pour la lutte contre les violences basées sur le genre et pour que nous ayons un monde meilleur », a confié Mme Dah.

L’atelier de Ouagadougou a accouché de messages forts des 28 féministes ouest-africaines (voir encadré).
A l’issue de l’atelier, les activistes du Burkina Faso ont pris la résolution d’œuvrer, chacune au sein de son organisation, mais aussi en commun, pour promouvoir davantage les droits de la femme.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net


Encadré :

Des messages forts pour la promotion de la femme…

Message 1 : Nous, jeunes féministes, souhaitons que le pouvoir de disposer librement de son corps soit promu

Contenu du message 1 : La possibilité pour les femmes de décider si elles veulent des enfants et du moment où elles souhaitent les avoir, constitue un droit fondamental. Aussi, toutes les femmes, y compris les adolescentes, devraient, si elles en ont besoin, avoir accès à des informations et des services de qualité en matière de contraception. Le droit à l’avortement conformément à l’accord de Maputo doit aussi devenir une réalité.

Par ailleurs, les violences sexistes représentent une atteinte inacceptable à la dignité humaine et doivent être combattues à tous les niveaux de la société.
Message porté par Néné Maricou de l’organisation Youth Women for action (Sénégal).

Message 2 : Nous, jeunes féministes, souhaitons que le pouvoir de savoir des femmes soit promu

Contenu du message 2 : Toutes les filles doivent avoir accès à une éducation de qualité dans un environnement sécurisé, protégé de toutes formes de violences. Toutes les conditions doivent être mises en œuvre pour qu’elles puissent bénéficier du système éducatif autant d’années qu’elles le souhaitent.

Par ailleurs, l’éducation complète à la sexualité doit devenir une réalité. L’éducation doit plus largement participer à déconstruire les stéréotypes de genre et à lutter contre les discriminations qui accentuent les inégalités.
Message porté par Alexia Hountodji du Rayon des initiatives culturelles musicales et des arts oraux (Bénin).

Message 3 :
Nous, jeunes féministes, souhaitons que le pouvoir économique des femmes soit promu (valorisation du travail des femmes et égalité salariale)
Contenu du message 3 : Le travail des femmes doit être reconnu à sa juste valeur, qu’il soit monétarisé ou non. Donner de son temps a un coût et un prix : le travail domestique trop souvent invisibilisé doit être valorisé et mieux partagé entre tous les individus. Le travail lucratif doit être rémunéré à sa juste valeur : à travail égal, salaire égal.
Message porté par Oumou Salif Touré de l’Association des jeunes pour la citoyenneté active et la démocratie (Mali).

Message 4 : Nous jeunes féministes que le pouvoir économique des femmes soit promu (allocation budgétaire suffisante pour promouvoir des sociétés égalitaires)
Contenu du message 4 : Pas de construction de sociétés moins inégalitaires, sans un rééquilibrage des moyens dédiés. Les responsables politiques doivent être redevables envers les citoyens et citoyennes de l’allocation des budgets de l’Etat. Pour cela, la part des budgets qui bénéficient aux femmes doit pouvoir être mesurée (budgétisation sensible au genre) et les écarts réduits. Des budgets suffisants doivent également être sécurisés pour promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes.

Par ailleurs, les acteurs et actrices qui travaillent pour cette égalité constituent des allié•e•s indispensables et précieux du changement. Jusqu’ici trop peu soutenu•e•s, des ressources doivent leur être octroyées, en particulier aux mouvements de femmes et plus précisément ceux des jeunes féministes.
Message porté par Jonas Dossou Kindafodji, jeune ambassadeur pour la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes (Bénin).

Message 5 : Nous, jeunes féministes, souhaitons que le pouvoir politique des femmes soit promu

Contenu du message 5 : Plus de politique pro-jeune et pro-femme sans la participation des femmes et des jeunes. Les femmes et les jeunes doivent obtenir leur juste place à tous les niveaux des prises de décision et de l’élaboration des politiques. « Trop souvent, les questions de femmes sont discutées par de gentils messieurs en costard-cravate, et pas par les femmes elles-mêmes ».
Message porté par Glele Aboucha Laurence Cornélia du Réseau ouest-africain des jeunes femmes leaders et de l’association Ecranbénin (Bénin).

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