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Situation sécuritaire au Burkina : « Je serais dans l’obligation de revenir sur la scène politique si… » (Ram Ouédraogo)

Publié le mardi 1er janvier 2019 à 23h30min

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Situation sécuritaire au Burkina : « Je serais dans l’obligation de revenir sur la scène politique si… » (Ram Ouédraogo)

Dans ce message en forme de coup de gueule, Ram Ouédraogo, ancien président du Rassemblement des écologistes du Burkina Faso (RDEBF), plusieurs fois candidat à l’élection présidentielle, interpelle le peuple burkinabè, en particulier le président du Faso, sur la nécessité de trouver des solutions urgentes face aux attaques terroristes répétées qui endeuillent des familles. Celui qui a pris sa retraite politique depuis 2015 n’exclut pas un retour sur la scène politique, si son appel n’est pas suivi d’effets… Lisez plutôt !

Peuple du Burkina Faso, chers compatriotes,

C’est avec une immense tristesse que de l’étranger, j’apprends la nouvelle tragédie qui endeuille une fois de plus nos forces de défense et de sécurité. Faisant près d’une dizaine de victimes. Cela fait maintenant près de trois années que cette situation perdure et aucune responsabilité réelle n’est située.

Du Sahel au Nord en passant par l’Est et maintenant aussi à l’Ouest et au Sud, c’est une véritable hécatombe. Des attaques partout et de nombreuses familles endeuillées. À une encablure de la fin de l’année où chaque famille s’apprête à fêter dans la joie, voilà que ce sont plutôt des larmes et de la tristesse.

Je voudrais en ce moment d’intenses émotions et de tristesse compatir à la douleur des familles et des forces de défense et de sécurité qui, une fois de plus, payent un lourd tribut. Je ne ferai pas ici le décompte macabre en cette année 2018 des pertes en vies humaines tant militaires que civiles, au-delà de toute émotion et de tout parti pris, je voudrais interpeller tous ceux qui ont la responsabilité de la protection de l’ensemble des Burkinabè à prendre leurs responsabilités et la mesure réelle de la situation, au premier rang le chef de l’Etat qui a juré sur la Constitution de protéger le peuple burkinabè.

Mon cœur saigne et je suis très triste. Si j’ai pris ma retraite politique après avoir tant donné pour la démocratie et l’alternance pacifique, c’était pour donner la chance aux nouveaux gouvernants de réussir leur mission. Le moment est peut être mal choisi pour entrer dans une vive polémique.

Mais je dis aux gouvernants actuels que trop c’est trop. Loin de moi l’idée d’avoir les meilleures solutions mais des pistes existent. Le serpent peut-il entrer dans une maison hermétiquement fermée ? Assurément non. Je voudrais donc dire que la posture qui consiste à jouer à l’autruche ne peut pas payer.

Toutes les forces vives de la nation doivent s’asseoir autour de la table pour aborder sans complaisance l’état de la nation sans exclusion aucune. Pour ma part, malgré ma retraite politique, si cet appel n’était pas entendu, je serais dans l’obligation de revenir sur la scène politique par patriotisme car il y a là non-assistance à pays en danger.

Monsieur le président du Faso votre responsabilité est pleinement engagée car ayant été élu par la majorité des Burkinabè. Et vous seul devrez rendre compte un jour. Vous avez été élu pour apporter le bonheur aux Burkinabè et non des torrents de larmes.

Si vous sentez que la charge est trop lourde pour vous, ayez l’humilité et la modestie d’appeler vos frères et sœurs pour vous aider dans votre tâche et je sais qu’il existe de véritables patriotes dans notre pays. Dans l’espoir que ce coup de gueule et cri de cœur seront entendus, je voudrais une fois présenter mes condoléances les plus attristées aux familles endeuillées et à toutes les forces de sécurité.

Ram Ouédraogo

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