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3e anniversaire du régime MPP : « Le candidat Kaboré avait pourtant promis qu’il règlerait les problèmes des Burkinabè en six mois… », regrette l’ADR

Publié le lundi 31 décembre 2018 à 19h23min

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3e anniversaire du régime MPP : « Le candidat Kaboré avait pourtant promis qu’il règlerait les problèmes des Burkinabè en six mois… », regrette l’ADR

Dans cet écrit présenté comme un bilan à mi-parcours du mandat du président Roch Marc Christian Kaboré, l’Alliance des démocrates révolutionnaires (ADR) regrette que les promesses électorales du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) n’aient pas été tenues. Le parti en veut pour preuve la dégradation de la situation socio-sécuritaire au Burkina. Lisez plutôt !

Peuple du Burkina
Militantes et militants de l’Alliance des démocrates révolutionnaires (ADR)
Chers compatriotes

Cela fait trois ans que Roch Marc Christian Kaboré est installé au pouvoir comme président élu de notre pays après la Transition politique consécutive à la chute de Blaise Compaoré en 2014. En considérant la date du 29 décembre comme l’anniversaire de son installation, il nous est permis de dresser un bilan de sa jouissance du pouvoir.

Au-delà de toute démagogie et de toute mauvaise foi qui pourraient animer ceux qui sont au pouvoir et ceux qui s’y opposent, il y a qu’un bilan présenté doit se fonder sur des chiffres ou sur des faits. Pour notre part, les faits suffisent pour la démonstration quand ils sont têtus comme c’est le cas ici ; les chiffres renvoyant à l’économie et pouvant être l’objet de polémique.

Camarades

Lorsque le candidat Kaboré battait campagne, il avait toujours soutenu que fort de son expérience de la gestion du pouvoir (naturellement dans l’ancien régime), il règlerait les problèmes des Burkinabè en six mois, puisqu’il les connaissait et disposait de sources de financement pour tenir sa promesse. Trois ans après, le peuple attend toujours qu’on résolve ses problèmes de pitance, de logement, de santé, d’éducation, etc.

Mais, malheureusement, la vie reste chère à cause des tâtonnements et des improvisations des acteurs expérimentés plongés paradoxalement dans la torpeur depuis qu’ils tiennent eux-mêmes le gouvernail. Parlant de fronde sociale brandie comme la cause de leur échec, il y a lieu de rétablir la vérité : ils ont donné six mois pour résoudre tous les problèmes et ont été rattrapés par leurs propres propos tenus pendant la campagne.

De ce fait, l’ébullition sociale n’est qu’une conséquence qu’on ne saurait confondre avec une cause quelconque de quoi que ce soit, puisque les promesses jamais tenues, les engagements non-respectés aboutissent inéluctablement à une rupture de confiance.

Peuple du Burkina
Chers camarades

Lors du vote de la loi Partenariat public-privé (PPP), il leur avait été dit que compte tenu du fait que la corruption battait son plein, le risque de voir le phénomène s’aggraver avec ladite loi était inévitable. Or la corruption est justement une plaie purulente qui empêche un pays sous-développé de se sortir de sa situation puisque ce ne sont que des individus qui s’enrichissent pendant que la masse s’appauvrit davantage. Aujourd’hui, la gangrène de la corruption a progressivement tué tout effort d’investissement dans notre pays et a bloqué le progrès attendu par notre peuple.

Et quand le régime Kaboré parle de bonne gouvernance, on a l’impression qu’il parle d’autrui alors qu’il s’agit de ceux qui sont aux commandes et qui doivent bien gérer, c’est-à-dire eux-mêmes. Si l’incivisme prend de l’ampleur, c’est parce que les citoyens estiment qu’ils ne peuvent pas s’échiner à respecter l’autorité quand cette dernière ne se respecte pas.

A ce niveau, les exemples foisonnent mais il faut juste retenir que l’ex-ministre de la Sécurité Simon Compaoré est l’objet d’une plainte dans l’affaire des députés dissidents d’un parti rival, mais le dossier n’a pas évolué alors que pour moins que cela, la police judiciaire a souvent fait diligence en mettant aux arrêts les autres, parfois au mépris des règles élémentaires de procédure.

Dans ces conditions, ceux qui se sentent en insécurité judiciaire développent un grégarisme qui s’exprime quand l’occasion est créée. Du coup, pour que l’incivisme cesse, il faut solder les problèmes d’injustice et trouver de nouvelles têtes non-compromises pour rétablir l’ordre, la discipline et le respect de l’autorité.

Peuple du Burkina
Camarades militantes et militants de l’ADR
Chers compatriotes

Celui qui se chatouille pour rire ne saura jamais qu’il se chatouille mal. Lorsqu’on achète des esprits minables pour insulter notre peuple dans des émissions d’appels directs où l’on soutient des billevesées du genre « on doit augmenter les prix des hydrocarbures parce que partout c’est augmenté. Personne n’a marché pour soutenir le gouvernement quand il a baissé le prix du carburant ; maintenant qu’on a procédé à des réajustements en augmentant de 75 francs le litre, on veut marcher contre. Décidément, on veut empêcher Roch de travailler », on a manqué d’inspiration.

Ces calembredaines dignes des esprits laquais ne doivent pas être capitalisées par un régime responsable parce qu’on vient au pouvoir pour trouver des solutions aux souffrances des masses et non pour autre chose. En réalité, la qualité du bon dirigeant est à l’aune de sa capacité à trouver des solutions aux difficultés que vit son peuple. Il n’est donc pas question d’imaginer des subterfuges insensés pour croire que ce sont des panacées.

Camarades

Jamais un régime au Burkina n’a montré autant d’incapacité ! En effet, parvenus au pouvoir après une insurrection, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et ses alliés n’ont trouvé d’autres moyens pour se faire reconduire pour un autre mandat que de s’attaquer aux règles préétablies par la République qui, du reste, leur ont permis d’arriver au pouvoir.

Il s’agit de la grève que ces gens-là cherchent à supprimer, des sit-in qu’ils jugent illégaux et de l’insurrection qu’ils veulent criminaliser avec la révision en cours des textes. Mais il est bon de se rappeler que lorsque Blaise Compaoré a estimé qu’il avait compris son peuple et qu’il retirait son projet de révision de l’article 37, le peuple était déjà passé à l’étape supérieure qui est qu’il devait désormais quitter le pouvoir ; à trop tirer sur la corde, elle se casse.

Peuple du Burkina
Chers camarades
Chers compatriotes

Ceux qui prétendaient pouvoir résoudre les problèmes du peuple burkinabè en un semestre sont plutôt en train de nous créer beaucoup de problèmes. Les taxes à payer par ceux qui peinent à joindre les deux bouts en 2019 alors que de grandes sociétés refusent de s’acquitter des leurs en toute impunité, l’insécurité croissante dans tous les compartiments du pays qui est traitée avec légèreté, le chômage endémique des jeunes qui avaient pourtant espéré avec les annonces tonitruantes du régime à son arrivée, les iniquités et manques de justice sociale sans précédent, la corruption dévastatrice, la gabegie au sommet de l’Etat finiront par emporter le régime ; s’il n’y croit pas, ce sera une chance pour ceux qui les chasseront, c’est-à-dire le peuple.

Depuis leur prise du pouvoir, les dirigeants actuels ne font que travailler à diviser pour régner. Les scissions dans certains partis politiques rivaux, la démultiplication des syndicats fantoches pour saper la lutte des travailleurs, le montage grossier de mouvements dits de la société civile qui prétendent qu’ils ne paieront plus les impôts si les fonctionnaires continuent de revendiquer des augmentations salariales, les divisions diaboliquement orchestrées entre les Forces de défense et de sécurité, la récupération inexplicable de certains d’entre ceux qui avaient soutenu jusqu’au bout la révision de l’article 37 de la Constitution, sont le fort de ce régime sans boussole.

Peuple du Burkina

Le bilan du régime Kaboré n’est pas reluisant et tend même à être catastrophique. Il est inconcevable que le chef de l’Etat continue d’attendre que le G5 Sahel vienne sauver notre pays du naufrage terroriste alors que nous avons des bataillons qui se battent dans d’autres pays pour assurer leur sécurité et leur quiétude au nom d’accords saugrenus.

Mais cela pourrait s’expliquer par l’insouciance de ces dirigeants qui sont souvent légers dans leurs propos comme c’est le cas de Laurence Marshall qui, sur les antennes d’une des radios, a affirmé que les autorités ne sont pas n’importe qui et qu’elles n’allaient pas laisser tomber leurs privilèges du fait de la cherté de la vie ; pour elle, même si la vie est chère, les autorités doivent présenter de bonnes apparences aux yeux de leurs collègues des autres pays. Quant à elle, elle aurait laissé de grands avantages ailleurs pour venir s’appauvrir dans un poste de ministre.

Camarades

Avec un tel état d’esprit, on ne peut rien attendre de bon de nos dirigeants. De ce fait, l’ADR condamne le machiavélisme consistant à dire que « les promesses de campagne n’engagent que ceux qui y croient ». Ceux qui reprennent cette litanie pour faire accepter aux masses populaires l’incapacité d’un clan venu au pouvoir pour s’assurer l’impunité de ses forfaitures perpétrées au moment où ses membres étaient les acteurs majeurs du régime déchu doivent savoir que le peuple burkinabè n’est pas dupe.

Désormais, l’on doit rendre compte de ce qu’on a fait au peuple qui ne s’apitoiera plus sur le sort des incapables. C’est pourquoi l’ADR appelle tout le monde à la vigilance et à la persévérance dans la réflexion et l’action révolutionnaire. Seules l’anticipation et la mobilisation militante permettront à notre peuple de reprendre la main pour gérer lui-même le pouvoir à travers la révolution.

Vive l’ADR ! Vive le peuple burkinabè ! Vive la lutte pour la justice sociale !
ADR = Intégrité- Détermination- Victoire

Ouagadougou, 29 décembre 2018

Pour le Présidium suprême de la révolution
Le premier membre,
Boucolou SENI

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