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Trafic d’enfants : Huit des neuf enfants interceptés en Côte d’Ivoire regagnent le Burkina

Publié le lundi 31 décembre 2018 à 00h56min

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Trafic d’enfants : Huit des neuf enfants interceptés en Côte d’Ivoire regagnent le Burkina

Dans l’après-midi du 28 décembre 2018, huit enfants de sexe masculin, victimes de traite, sont arrivés à Ouagadougou, en provenance des sites d’orpaillage de Man, en Côte d’Ivoire, vers la frontière avec le Libéria.

Il était peu après 16h, lorsque le convoi des infortunés âgés de 14 à 18 ans et originaires des régions du Plateau Central et du Centre-Est, a fait son entrée dans la cour de l’immeuble abritant le ministère en charge de la Solidarité nationale, à Ouagadougou. A leur arrivée, ils ont été accueillis par la première responsable dudit ministère, Marie Laurence Ilboudo/Marshall ; et ce, en présence de quelques parents.

C’était un moment très émouvant. Après un bref échange avec « leur maman », S.K., un mineur de 16 ans, explique ce qui l’a poussé à entamer ce périple vers la Côte d’ivoire. « Mon village est pauvre. J’ai donc contacté des gens qui sont là-bas pour leur annoncer mon intention de les rejoindre », a confié ce ressortissant de la ville de Zorgho. Il était en classe de 6e.

Pour honorer les frais de transport, il s’est servi des retombées de la production agricole familiale. Arrivé en Côte d’Ivoire avec huit autres garçons par le concours des intermédiaires que sont Mahamoudou Ouédraogo, Paul Kaboré et Karim Sawadogo, ils ont d’abord travaillé dans une mine d’or à Bafia, dans le département d’Aboisso (Sud ivoirien). « Mon travail consistait à concasser des pierres pour extraire les pépites, dans les meilleurs cas, et les paillotes d’or. En contrepartie, je pouvais avoir par jour 10 000 F CFA ou 24 000 F CFA les jours de chance », a déclaré le petit garçon, ignorant certainement les conséquences de l’exploitation minière artisanale sur sa santé du fait de l’inhalation de la poussière.

Karim Sawadogo était en partance avec eux pour la mine d’or d’Angovia lorsqu’ils ont été interceptés à Aboisso dans la zone Sud Comoé de la Côte d’Ivoire, le 28 novembre 2018. Ce dernier a été interpellé, jugé et condamné à trois ans d’emprisonnement pour des faits de traite de personnes. Le sourire aux lèvres, Boukary Bougouma, un parent, dit être content du retour des enfants.

Il convient de rappeler que le Burkina Faso est résolument engagé dans la lutte contre la traite des personnes. Cette volonté a été matérialisée par la signature d’un accord de coopération avec la République de Côte d’Ivoire en matière de lutte contre la traite transfrontalière des enfants, le 17 octobre 2013. C’est grâce à cet accord de coopération que la gendarmerie d’Aboisso a mis le grappin sur le trafiquant d’enfants, Karim Sawadogo, même si parmi les neufs, un a fugué pendant leur séjour dans un centre d’accueil en Côte d’Ivoire.

Des mesures ont été prises à l’endroit des rescapés. « Nous allons les amener au centre d’accueil d’urgence de Somgandé. Nous avons un protocole de prise en charge. Ils vont rester là-bas, ils vont voir un psychologue. On va faire un projet de vie pour chacun d’eux également (…) », a indiqué la ministre Marie Laurence Ilboudo/Marshall, qui précise que son département n’est pas à sa première action.

« Nous avons déjà 250 enfants que nous avons pris en charge. Aujourd’hui, ils sont en formation. De fois, nous ne faisons pas beaucoup de communications là-dessus parce que nous voulons protéger l’identité des enfants afin qu’ils aient une vie adulte après », a-t-elle avancé.

La cérémonie de cet-après midi a vu la participation de la directrice régionale du Plateau Central. « Elle va rester en contact avec les familles pour permettre le rapprochement parce que dans ces circonstances, ils [les parents, ndlr] sont un peu fâchés. Donc on va calmer les deux parties. Peut-être dans un an, ils repartiront en famille », a signifié Mme le ministre. Toutefois, elle en veut aux parents pour leur consentement tacite.

« Il est important que quand un enfant disparait au-delà de trois jours, que nos services sociaux soient interpellés pour qu’avec la police, nous puissions enclencher la procédure de recherche », s’est-elle adressée aux familles présentes à l’arrivée des enfants.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 31 décembre 2018 à 11:12, par HUG En réponse à : Trafic d’enfants : Huit des neuf enfants interceptés en Côte d’Ivoire regagnent le Burkina

    Quelle propagande ? Où sont les conseillers techniques ? A t-on besoin de faire de telle publicité ? Organiser une cérémonie pour présenter ces enfants comme des trophées de guerre. L’une des principes du travail est : toute personne a une dignité essentielle.
    Où se trouve cette dignité de ces mineurs ? On voit une personne entrain de filmer ces mineurs. Ce n’est pas normal. La ministre n’est pas une technicienne dans le domaine mais le silence coupable des techniciens me rongent le cœur.

    • Le 31 décembre 2018 à 12:31, par Alexio En réponse à : Trafic d’enfants : Huit des neuf enfants interceptés en Côte d’Ivoire regagnent le Burkina

      Mr Hug. Ce sont pas des trophees de guerres mais des mineures denutes et fancher de leurs humanite.

      L arbre ne doit pas cacher la foret dans ce contexte criminel de ses traffiquants d enfants Voltaiques pour les envoyer dans les champs des foets denses en Cote DIvoire.

      C est de l esclavage humain(enfantile) qui merite ce accueil mediatique, et dissuassif pour les recalcitrants qui vont se tenter une telle aventure. J ai vu cette traite des mineurs burkinabe en Cote d IVoire, Mon experience dans la Production du Copra(produit de Cocos), a l exportion pour la metropole francaice.

      Nos Enfants sont detournes dans nos villages par la complicite criminelle des burkinabe qui en font ce uhumain traffic des enfants un gagne-pain.

      Le devoile publiquement est la meilleure action contre cette bestialite humaine.

    • Le 31 décembre 2018 à 14:49, par Nabiiga En réponse à : Trafic d’enfants : Huit des neuf enfants interceptés en Côte d’Ivoire regagnent le Burkina

      Merci vraiment HUG. Voilà ce que j’ai dit ailleurs sur des cérémonies bidon chez nous et je me cite ici pour en ajouter à ce que tu as dit.

      « Notre manière de faire doit cesser. À la fin de chaque année, un tel ministre tel décor un tel ou tel pour service rendu à l’état. Vous voyez de telles foutaises en France ou dans les pays développés ? Ces agents dits décorés, sont employés par l’état pour s’occuper des tâches spécifiques. Ils ne rendent pas de service à l’état. Il faut les décorer pour avoir fait ce qu’ils doivent faire et pour lesquels ils sont payés ? Quel message vous envoyés à ceux qui croient avoir fait autant que ceux décorés, mais n’ont pas été décorés ? N’est-ce pas l’encouragement du népotisme ? Un simple merci suffit largement. J’en suis sûr qu’à moment donné, Guiro le douanier voleur de tout temps, fut un heureux décoré pour le service qu’il a rendu à l’état. Je ne vois pas cela nulle part autre que dans nos pays ou il faut décorer des gens pour avoir fait un travail pour lequel ils sont rémunérés. La Diaspora Burkinabè dit-nous si dans les pays développés où vous vivez, il y a de telles foutaises. Pire, il faut les décorer dans des cérémonies, comme si organiser ces cérémonies ne coûtait rien au trésor. Franchement »

      Au Burkina, on aime tellement des cérémonies pour se faire voir si bien que je me demande où va s’arrêter. Des enfants exploités sont de retour au pays, faut-il organiser une cérémonie à cause de cela ou le ministre est vu en train de les accueillir et où, sans doute, a eu droit à un discours et après voilà, c’est fini. Pourquoi on aime tellement autant des cérémonies ? Ces cérémonies bidon coûtent de l’argent au trésor et c’est une véritable perte de temps car il faut que les gens quittent leurs lieux de travail pour venir assister. Le Burkinabè aime retourner chez lui et après une journée de soi-disant travail, le soir, qu’on le voie à la télé. C’est tout, sinon qu’on me dise pourquoi Madame Ilboudo a organisé une telle cérémonie ? Ce qu’elle a fait est la responsabilité d’un agent subalterne chargé de s’occuper des cas comme cela. Les enfants sont conduits au village et c’est tout ; pas de cérémonie aucune.

      Gérer un pays c’est comme gérer chez soi. On priorise !!! On a un salaire fixe mais il y a une tonne de factures à payer sans compter ce qu’il faut envoyer aux parents au village qui crèvent de faim. On s’organise !! Un tel montant paie une telle facture ou bien, l’argent va aller s’occuper de tel problème. Vu la situation, une telle facture ne peut pas être payée, appelons-les pour négocier, ou bien une telle facture ne pourra pas être acquittée entièrement, on va payer la moitié pour nous donner de l’espace pour faire ceci et cela. Après avoir jonglé comme cela, le peu qui reste, on l’utilise pour acheter du ciment pour construite le mur de la salle de bain en état de délabrement. La construction de ce mur serait un projet réalisé grâce à la bonne gestion de nos maigres ressources mensuelles sans quoi, il faudra faire appel à la banque pour un prêt ; bref, s’endetter d’avantage veut dire s’enfoncer dans la misère. Un circule vicieux.

      Chaque ministère est doté d’un budget opérationnel que les DAFs gèrent. Ce n’est pas parce qu’à la fin de l’année il y a un des fonds non utilisés qu’il faut organiser une cérémonie pour honorer des employés. Les ministères peuvent utiliser ces fonds en tant soit peu, pour faire quelque chose de bien qui tombe sous la juridiction de ces ministères. N’oublions pas qu’au Burkina il y a toujours des écoles qui fonctionnent sous des arbres. Un million de nos francs peuvent acheter, ne serait-ce que des tôles pour construire une structure, ou bien pour mettre la fondation d’une école et, graduellement on finit par construire une école sans que cela ne fasse partie d’un budget à part entière. Non, seulement un ministre Burkinabè préfèrent organiser une cérémonie pour décorer des employés payer pour faire le travail pour lequel ils sont payés, mais aussi,et surtout, il doit présider la cérémonie et être vu en train de poser un acte, tel accrocher des médailles bidon qui n’ont aucune valeur aux vêtements des décorés, donner un discours et le soir, il sera vu à la télévision parmi les siens.

      Ces cérémonies bidon coûtent cher au budget. On aime dire qu’on est un pays pauvre mais les pays riches ne gaspillent les derniers publics de la sorte. On est pauvre parce qu’on ne sait pas gérer. C’est tout.

  • Le 31 décembre 2018 à 11:46, par le soldat En réponse à : Trafic d’enfants : Huit des neuf enfants interceptés en Côte d’Ivoire regagnent le Burkina

    Je suis tout a fait d’accord avec HUG .En plus après cette propagande ; ces même personnes vont disparaître et laisser ces enfants a leur propre merci .C’est Dieu seul qui pourra sauver ces enfants car pour moi ils sont juste utilisés pour arriver à des fins politiques .QUE DIEU NOUS AIDE.AMEN

  • Le 31 décembre 2018 à 16:28, par HUG En réponse à : Trafic d’enfants : Huit des neuf enfants interceptés en Côte d’Ivoire regagnent le Burkina

    Internaute Alexio, vous avez écrit quelque chose d’important : ..... Ce ne sont pas des trophées de guerre mais des mineurs denutes et fancher de leurs humanité. j’essaie de comprendre ce que vous voulez dire mais sachez qu’organiser une cérémonie et inviter des journalistes et autres pour venir filmer ces mineurs ou prendre des photos c’est aussi denutes et fancher ces mineurs de leurs humanité. C’est même pire . L’un des principes fondamental du travail social est le respect de la personne humaine ? Monsieur Alexio, que saviez vous des trafiquants ? Il y a des contradictions dans vos propos. Si c’est pour dissuader les trafiquants on n’avait pas besoin de présenter les enfants mineurs. On pouvait donner une conférence de presse ou autres. Le travail social est un sacerdoce. je vous pose une question ; Avait-on besoin de telle publicité ? Moi je répond par non. Si ce que je dis est faux envoyez d’autres d’arguments pour me convaincre car ceux apportés ne convainc pas.

  • Le 31 décembre 2018 à 23:00, par jeunedame seret En réponse à : Trafic d’enfants : Huit des neuf enfants interceptés en Côte d’Ivoire regagnent le Burkina

    Vraiment ; d’accord avec HUG ; c’est généralement ceux-là même qui ne foutent rien d’extraordinaire dans les services qui aiment s’exhiber comme ça. Quand on réclame trop l’admiration des passants, c’est qu’il y a manque de raison d’estime de soi ; et on en est conscient. Et il faut donc ces cérémonies pour gérer ses complexes d’infériorité stressant. DAMES ministres et directrices, i votre grandeur se limite à ces occasions de propagande, révisez votre amour propre.

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