LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Pata Pata DJ : qui a volé « Tango-Tango » ?

Publié le vendredi 29 juillet 2005 à 09h08min

PARTAGER :                          

Ils sont quatre garçons dans le vent comme l’autre groupe célèbre et mythique « les Beatles ». Venus de presque nulle part, ils sont entrés bruyamment dans le show-biz au Faso en portant bien leur nom : les AS DJ ; les « Premiers ou les « Numéro 1 ».

Avec « Acte I » leur première sortie discographique, les « AS DJ » cartonnent fort bien dans leur domaine de prédilection, le « couper-décaler », à la sauce burkinabè. Nous avons rencontré l’un des ténors de groupe, l’inénarrable Pata Pata Dj autour de « Acte I » et aussi sur les perspectives du groupe qui est une mini UEMOA composée de plusieurs nationalités.

Pourquoi avoir choisi tout simplement les « As DJ » comme nom de groupe ?

Pata Pata (P.P) : Nous sommes les meilleurs, c’est pourquoi nous avons choisi comme nom, les « As DJ ».

Pensez-vous être les numéros 1 de la musique au Burkina ?
(P.P) : C’est le public qui juge et son jugement par rapport à notre rang est clair, le public nous a classés comme les meilleurs, les numéros 1, ce n’est pas un jugement venu de nous. Dieu merci le travail bien fait a payé.

Quel bilan pouvez-vous faire de votre premier album « Acte I » ?

(P.P) :Sur le plan des ventes nous sommes satisfaits de la place qu’occupe « Acte I » sur le marché. En ce qui concerne les concerts, nous avons un bon bilan.
Nous avons fait presque le tour du Faso pour donner des spectacles aux publics qui en redemandent toujours. Du point de vue des finances, les choses vont bien et nous gardons fermement nos têtes sur nos épaules et les pieds sur terre. Tout va bien.

... Pourtant on entend dire souvent que la musique ne nourrit pas son homme au Faso ?

(P.P) : La musique nourrit bien son homme. Quand on choisit un métier, il faut bien le faire. Quand on travaille bien, il y a toujours le bénéfice au bout. On dit que le travail paye, mais pour moi il faut toujours ajouter que c’est le travail bien fait qui paye.

Peut-on considérer les « As DJ » comme une réplique à la xénophobie culturo-artistique qu’il y a en Côte d’Ivoire ?

(P.P) : Dans notre œuvre, il n’y a aucun trait politique. Nous sommes un groupe de l’intégration africaine avec des Burkinabè, des Ivoiriens mais nous ne faisons pas de la politique. On fait de la musique un point c’est tout.

En chantant « développement y a progressé » n’est-ce pas un clin d’œil à la politique ?

(P.P) : Cela ne veut pas dire qu’on attaque un parti politique quelque part. Nous avons chanté un constat et cela est positif. On observe un fait dans la société, nos chansons ont des thèmes où on conseille, on critique et on propose des idées.

Comment gérez-vous votre célébrité au Faso ?

(P.P) : Nous effectuons des sorties nationales et internationales, nous sommes connus et aimés par le public, je l’en remercie.
Notre staff managérial gère tout pour nous permettre d’être toujours optimum. Nous sommes aujourd’hui les As DJ, mais on n’oublie pas que nous sommes d’abord des « Disk-jokers » (D-J). Nous travaillons individuellement dans différents night-clubs où on nous paye à la fin du mois. Nous avons donc un emploi du temps bien fait, qui nous permet de sortir avec nos copines comme tout le monde.

Justement comment gérez-vous ce volet femmes vu que vous êtes adorés par la gent féminine ?

(P.P) : On dit toujours cela des hommes publics. Quand un artiste a de la célébrité, on lui colle l’étiquette de coureur de jupons. Nous ne sommes pas dans ce cas ; nous sommes ce que nous voulons et ce que nous faisons. Dans la vie de star, on rencontre beaucoup de choses, du bon comme du mauvais.
Un artiste doit être ouvert, accueillant et cela est souvent mal compris. Je puis vous assurer que nous « As DJ » nous sommes très sérieux et on a beaucoup de respect pour les femmes.

Comment avez-vous reçu l’attaque par voie musicale d’un autre groupe de couper-décaler dans laquelle vous auriez plagié ou volé l’idée du « Tango-Tango » ?

(P.P) : Nous avons chanté « Tango-Tango » et un autre groupe estime que « Tango-Tango » lui appartenait. Il n’y a pas de plagiat ni de vol d’idées. Quand on écrit une chanson, on la déclare au Bureau burkinabè du droit d’auteur et si on retrouve cette même chanson dans l’album de quelqu’un, il y a plagiat. Dans le cas de « Tango-Tango », il n’y a aucune preuve de ce genre. Nous avons été insultés dans leurs chansons et on aurait pu ester en justice. Mais nous ne l’avons pas fait parce qu’avec nous les As DJ il faut toujours avoir l’esprit positif.

Quels rapports entretenez-vous avec ce groupe ?

(P.P) : Nous sommes dans la positivité et on peut même partager la table avec les membres de ce groupe qui nous a vilipendés. Pour nous, il n’y a pas de bagarre, nous sommes positifs, nous évoluons et c’est cela l’important.

N’allez-vous pas répondre musicalement ?

(P.P) : Nous sommes de grands garçons, nous n’allons pas perdre du temps à cela.
Le mot « Tango-Tango » est une invention tirée du verbe « tanguer ». Tango-Tango désigne quelqu’un qui a perdu l’équilibre après avoir bu trop d’alcool.
Et cela était chanté en « atalaku » cette sorte de louanges que font les D.J dans les boîtes.
Ceux qui nous ont attaqués ont repris des termes comme « Moko » qu’on trouve dans les chansons des Ivoiriens.
Nous n’allons pas répondre, on laisse le public juger.

Comment se présentent les perspectives ?

(P.P) : Nous avons beaucoup de choses en vue, surtout la sortie de notre deuxième album.
Beaucoup de gens se posent la question ; je rassure que nous y avons pensé et on y travaille. Nous pensons aussi à des tournées internationales vers l’Occident. Nous avons voulu faire notre trou chez nous avant d’aller en Occident pour ne pas avoir un succès international sans base à la maison.

Nul n’est prophète chez soi dit-on ?

(P.P) : Oui mais, il faut travailler à fonder une pierre avant d’aller être prophète ailleurs. Tout est en marche.

Sur quoi va porter votre 2e album ?

(P.P) : Bon...bon, un nom, je vais garder le secret pour mieux créer le suspens. Il est sûr que l’œuvre sera dans le même esprit que le premier à savoir la positivité.

N’avez-vous pas peur d’avoir mis la barre très haut avec le premier album ?

(P.P) : Le public est seul juge, nous avons foi en ce que nous faisons. Notre premier album est monté haut et fort c’est vrai, nous en sommes conscients et on a travaillé pour garder le cap. Nous sommes près pour cartonner plus qu’avec le premier album.

Verra-t-on les As DJ dans le style « Moko » où le public reçoit plutôt que ne donne à l’artiste, ce qu’on appelle « travaillement » ?

(P.P) : Tout est organisé chez nous. On fait notre chemin propre. On peut organiser un concert et donner les recettes à une œuvre caritative.
Mais il faut attendre de voir les As DJ, c’est tout ce que je demande.

Par Issa SANOGO
L’Opinion

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique