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Quartiers Yagma et Silmiougou : Un groupe d’organisations de la société civile crie à l’accaparement « frauduleux » des terres

Publié le vendredi 21 décembre 2018 à 01h00min

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Quartiers Yagma et Silmiougou : Un groupe d’organisations de la société civile crie à l’accaparement « frauduleux » des terres

Ernest Zemba, membre d’un groupe d’organisations de la société civile (Mouvement de solidarité Wend Song-Meteba, Coalition des associations pour la défense du droit au logement, la section MBDHP du Kadiogo, etc.) a animé une conférence de presse avec pour objectif de prendre l’opinion publique à témoin de la situation délétère que vivent les populations de Yagma depuis un certain temps. C’était le jeudi 20 décembre 2018.

Ernest Zemba, le coordonnateur des Comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP) de l’ex-arrondissement de Sig-Nonghin, a centré son intervention sur trois cas urgents aux contours similaires. Il s’agit, de prime abord, du cas de Yagma, site convoité par la SOCOGIB, qui est aujourd’hui un théâtre de conflits. Pour avoir refusé de déguerpir, des résidents jusque-là non-attributaires de parcelles auraient subi la furie d’une milice se réclamant autochtones ou proches du chef.

Ainsi, « il s’en est suivi des menaces et des intimidations de tout genre, des velléités d’expulsion, des agressions physiques (bastonnades) », relate le conférencier. Invoquant le manque d’hommes pour effectuer une descente sur le terrain, la brigade de ville de la gendarmerie de Sig-Nonghin, qui a reçu la plainte des personnes agressées, a affirmé être incapable d’interpeler les agresseurs qui ont refusé de répondre à leurs convocations, s’est-il offusqué.

Il informe par ailleurs que des sociétés immobilières auraient engagé des discussions avec des propriétaires terriens qui ont vendu leurs terres à des résidents de Yagma Nabin Zinigma. « Là encore, les autorités coutumières locales tentent de denier aux populations résidents de la zone non-lotie, le droit et la liberté de s’organiser », a déploré le coordonnateur des CDAIP. Cette situation a amené le CDAIP et le comité ODJ à convoquer un meeting de dénonciation le dimanche 16 décembre dernier, qui a été reportée face au refus du chef local. Les militants subiront les mêmes menaces et intimidations par un groupe de chefs traditionnels et leurs proches », relate Ernest Zemba.

Le dernier cas évoqué par le conférencier est celui du village de Silmiougou. Selon lui, de connivence avec le chef, des sociétés immobilières (SONATUR et Abdoul Service international) ont attribué des parcelles à des « soi-disant » propriétaires terriens et s’activent maintenant pour déguerpir les résidents.

Pour les représentants des organisations de la société civiles (OSC), ces pratiques d’une époque révolue sont inacceptables. A l’unanimité, ils exigent des autorités l’apurement du lourd contentieux lié aux lotissements menés sous l’égide du maire feu Pascal Tiga Ouédraogo. Ils demandent également des audits « sérieux » des opérations de lotissements passées, le retrait des parcelles volées et détournées et une proposition claire du mode de leur réattribution aux populations régulièrement recensées.

Les OSC recommandent aussi l’arrêt des actions des sociétés immobilières qui, selon elles, compromettent les espoirs des populations d’accéder à des logements décents. Leur cri de cœur, c’est aussi la construction par l’Etat de logements sociaux à prix abordables au profit des populations qui vivent dans les zones non-loties des villes du pays et la réglementation du coût des loyers à des prix abordables dans les zones loties. Leur dernière doléance se rapporte à la baisse du prix des matériaux de construction.

Si ces revendications ne sont pas satisfaites, les organisations menacent de se donner le droit d’engager des actions ; avant d’inviter la population à rester mobilisée autour d’elles et à défendre, comme « la prunelle de leurs yeux », leur droit à un logement décent.
A la question de savoir s’il a pris attache avec les premiers responsables de Yagma, la réponse d’Ernest Zemba est « oui ».

« J’ai essayé de joindre tous les conseillers, et même le deuxième adjoint au maire, qui ont mon contact mais personne n’a répondu à mon appel », a-t-il confié. « Si jamais, prévient-il, ils ne nous écoutent pas, la suite des évènements ne sera plus la faute de la population ni des responsables des OSC, car nous avons fait de notre mieux depuis la semaine passée jusqu’aujourd’hui pour ne pas qu’il y ait une confrontation entre les étrangers et les autochtones ».

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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