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Le niébé, une filière à potentialités sous exploitées !

Publié le mercredi 19 décembre 2018 à 15h28min

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Le niébé, une filière à potentialités sous exploitées !

Le 06 décembre 2018 dans la salle de conférence HCOY à Ouagadougou, le Gret, Fert et l’ONG APME.2A, membres du consortium du projet GO IN Burkina (Gouvernance des chaines de valeur et Inclusion des filières niébé, lait et produits forestiers non ligneux au Burkina), financé par l’Union européenne, la Principauté de Monaco, l’AFD et AGRA, ont réuni les acteurs des différents maillons de la filière niébé. Cet atelier a porté sur les résultats d’une étude que ces organisations ont commanditée pour permettre de mieux comprendre les enjeux de la filière à l’échelle nationale et dans leurs 8 régions d’intervention.

Le consortium Gret-Fert-APME.2A qui intervient déjà dans le secteur de l’agriculture au Burkina Faso, met en œuvre sur cofinancement de l’Union Européenne (UE) le projet « Gouvernance des chaines de valeur et Inclusion des filières niébé, lait et produits forestiers non ligneux au Burkina « GO-IN-Burkina ».

Ce projet, qui est en adéquation avec les orientations politiques de développement du Burkina Faso, a pour objectif global de renforcer l’inclusion des petites exploitations agricoles familiales et des Petites et Moyennes entreprises (PME) agroalimentaires dans des chaînes de valeur durables au Burkina Faso. Afin de mieux orienter ses interventions dans le cadre de ce projet, le Gret, Fert et APME.2A ont commandité une étude pour permettre de mieux comprendre les enjeux de la filière à l’échelle nationale et dans les 8 régions d’intervention de Fert et de l’APME.2A (Centre, Centre-Nord, Nord, Plateau central, Hauts bassins, Cascades, Centre-Est et Centre-Ouest).

La filière niébé concerne 1,2 millions de producteurs dont une majorité de femmes qui sont en même temps transformatrices, des centaines de fournisseurs d’intrants, des milliers de collecteurs et commerçants. Elle contribue de manière significative à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des burkinabè.

Les résultats de l’étude qui ont fait l’objet des échanges ont concerné essentiellement les potentialités de la filière, les défis des acteurs de la filière et les recommandations susceptibles d’améliorer les interventions en faveur des acteurs.

Présidium de l’atelier

Des potentialités de la filière, on retient les points suivants :

-  Une production en forte hausse ses dix dernières années, 550.000t en 2016-2017, représentant plus de 89 milliards de valeur et plus de 3 milliards de FCFA de recettes d’exportation ;

-  Une culture qui requiert peu d’eau et apporte de l’azote aux cultures associées et au sol ;

-  Une amélioration de la maîtrise technique de la production grâce aux variétés améliorées proposées par l’Inera, à l’appui-conseil réalisé par le MAAH et les associations/ONG/Projets ;

-  Une graine et des feuilles consommées aussi bien par les Hommes que les animaux ;

-  Une réduction des pertes-post récoltes, grâce au renforcement des capacités des producteurs sur les technologies post-récoltes (techniques de collecte, mise à disposition de matériels d’égrenage, sacs à triple fonds, etc) ;

-  Un produit riche en protéines, transformable en multiples mets (pain, jus, spaghettis, couscous, gonré, beignets, biscuits, …) et qui contribue à lutter contre la malnutrition ;

-  De nouvelles politiques en faveur de l’émergence de la filière ;
-  Des acteurs sur le terrain qui commencent à s’organiser et des structures pour accompagner les dynamiques (ONG, Projets/Programmes, Etat,…) ;

Des défis importants à relever :

-  Des acteurs encore peu structurés et organisés,
-  Des financements ne répondant pas toujours aux besoins des acteurs,
-  Des produits agro-écologiques pas suffisamment connus des producteurs,
-  L’insuffisance des infrastructures de stockage et de matériels de transformation,
-  Le potentiel économique de la filière sous-exploité,
-  Une méconnaissance des divers produits transformés à base de niébé par les acteurs.

Présidium de l'atelier

Des recommandations pertinentes formulées pour relever les défis des acteurs de la filière :
-  Le renforcement de la structuration et des interactions entre les différents acteurs de la chaine de valeur niébé ;
-  La mise en place de mécanismes endogènes, mixtes et innovateurs d’accès au crédit pour les différents acteurs des maillons de la chaine de valeur ;
-  La promotion des produits transformés et des exportations afin d’accroitre la valeur ajoutée du produit ;
-  La coordination des interventions des ONGs, de l’Etat et des bailleurs de fonds sur la filière avec un accent à mettre sur une approche filière.

De longs échanges ont eu lieu entre les 75 participants permettant d’enrichir l’étude qui sera diffusée largement. Enfin, il a été proposé de créer un espace de stockage de l’ensemble des études menées sur la filière afin qu’elles soient accessibles à tous.
L’atelier s’est clôturé avec une dégustation de mets à base de niébé (couscous, cassoulet, gonré, zom-koom, biscuits).

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Vos commentaires

  • Le 20 décembre 2018 à 09:04, par SANOU Bala Wenceslas En réponse à : Le niébé, une filière à potentialités sous exploitées !

    Merci pour ce partage.
    Cette recommandation est très pertinente "créer un espace de stockage de l’ensemble des études menées sur la filière afin qu’elles soient accessibles à tous". Seulement comme tant d’autres recommandations, elle pourrait rester sans suite car on ne sait pas à qui incombe la responsabilité de sa concrétisation, ni combien cela peut requérir comme ressources humaines, financières et logistiques.
    Les journalistes pourraient négocier les rapports d’études et les poster ?

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