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Commémoration du 11 décembre à Vienne : Fraternité partagée et communion avec la mère-patrie !

Publié le lundi 17 décembre 2018 à 20h44min

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Commémoration du 11 décembre à Vienne : Fraternité partagée et communion avec la mère-patrie !

La communauté burkinabè vivant en Autriche a commémoré en différé, le samedi 15 décembre 2018 à Vienne, le 58ème anniversaire de la fête de l’indépendance du Burkina Faso. L’événement, parrainé par le Docteur Lassina Zerbo, Secrétaire Exécutif de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des Essais nucléaires, a bénéficié de l’accompagnement de l’Ambassade, de la déléguée du Conseil supérieur des Burkinabè de l’extérieur et du Mouvement des jeunes ouvriers autrichiens (OJAB). A travers plusieurs activités, les compatriotes ont célébré la fraternité et réitéré leur attachement à la mère-patrie.

L’organisation de la commémoration de la fête de l’indépendance du Burkina Faso à Vienne a été voulue par les membres de l’Association des Ressortissants du Burkina Faso en Autriche (ARBA) pour partager des moments de fraternité et communier avec les populations de la mère-patrie, à l’occasion de cette date importante dans la vie de la nation. C’est ce qu’a indiqué le coordinateur de l’association, Cyprien Kaboré, après avoir souhaité la bienvenue aux compatriotes et à tous les invités au rang desquels Dr Peter Zehndorfer, premier consul honoraire du Burkina Faso à Vienne et ancien responsable de l’OJAB.

Le coordinateur de l’ARBA, Cyprien Kaboré pendant son allocution

Il a rappelé que dans le cadre de la réflexion, au pays, les forces vives et les populations du Centre-Sud se sont retrouvées à Manga, ville qui a accueilli les festivités du 11 décembre cette année, pour échanger sur le thème : « Bonne gouvernance et équité sociale pour une nation forte et prospère ».
Les compatriotes d’Autriche, pour leur part, ont souhaité bénéficier de la riche expérience du Parrain en matière de paix et de sécurité, à travers le thème : « Problématique et enjeux de la lutte contre le terrorisme en Afrique et au Burkina Faso », a-t-il souligné. Le coordinateur de l’ARBA a terminé son mot en appelant ses frères et sœurs à toujours cultiver les vertus de fraternité, de solidarité et de paix.

Adama Dicko et son groupe ont assuré le spectacle

Dans son allocution, la Déléguée du Conseil supérieur des Burkinabè de l’extérieur (CSBE), Irène Hochauer Kpoda, a salué la mémoire des artisans de l’indépendance et de toutes les personnes qui continuent de verser leur sang pour la patrie. Elle a également insisté sur l’union et la cohésion au sein de la communauté avant d’inviter ses compatriotes à participer à des activités prévues en janvier, visant à tisser et consolider ces liens.

Elle a enfin annoncé la mise en place d’un comité qui réfléchira sur la contribution des Burkinabè d’Autriche et des autres pays de la juridiction pour soutenir les forces de défense et de sécurité du Burkina Faso.

Après ces deux allocutions, ce fut l’exécution de l’hymne national du pays d’accueil suivi de celui du Burkina Faso, le ditanyè, également appelé l’hymne de la victoire. Un hymne repris en chœur par l’assistance sortie nombreuse, et comme pour donner un début de réponse positive aux exhortations du coordinateur de l’ARBA et de la déléguée du CSBE.

Le Parrain pendant sa communication

L’Ambassadeur du Burkina Faso en Autriche, empêché, a été représenté par l’Ambassadeur/ Représentant permanent adjoint, Francis Hien. Après avoir fait observer une minute de silence en mémoire des illustres disparus et des soldats tombés sous les balles assassines des terroristes, il s’est félicité de l’organisation de cette activité. Il a indiqué qu’au-delà du caractère festif, elle permet de mener une introspection afin de prendre de nouvelles résolutions en vue de bâtir un mieux-vivre ensemble. Aussi, a-t-il appelé à plus de solidarité, de cohésion et d’engager des compatriotes en vue d’apporter leur pierre à l’édification d’un Burkina Faso de paix et de prospérité.

Le programme s’est poursuivi avec la communication de Eduard Schüssler, en sa qualité de Consul honoraire du Burkina Faso à Vienne et de représentant du Mouvement des jeunes ouvriers autrichiens, suivie de celle du Docteur Lassina Zerbo. L’intervention du consul a porté sur la coopération entre l’OJAB et le Burkina Faso qui célèbrera en 2019 ses soixante (60) ans. Une coopération fructueuse dont il s’est félicité en égrenant les principales actions, même s’il a déploré l’assèchement entre temps des financements, principalement au niveau de l’Etat autrichien.

Le Parrain pendant sa communication

En dépit de la conjoncture difficile, l’OJAB conduit actuellement trois projets au Burkina Faso. Il s’agit d’un projet en faveur des enfants vivant dans la rue à Ouagadougou, de la formation de couturières et de la construction de puits et de forages pour soutenir le maraichage, avec la possibilité de fournir de l’eau potable à plusieurs ménages.

Quant au Secrétaire Exécutif de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des Essais nucléaires, il est parti d’exemples concrets de la vie quotidienne pour expliquer dans un français facile les concepts de terrorisme, de paix et de sécurité. Lassina Zerbo a également évoqué les causes endogènes et exogènes du terrorisme qui est global et appelle des solutions globales. Il a abordé les mécanismes mis en place au niveau des Nations-Unies, du G5 Sahel et du Burkina Faso pour lutter contre le fléau.

Le premier Consul honoraire du Burkina à Vienne, premier à partir de la gauche, a tenu à assister à l’événement

Le Secrétaire Exécutif de l’OTICE a aussi insisté sur le rôle et la responsabilité de chaque citoyen, lesquels devraient venir en complément des moyens et stratégies déployés ou à apporter aux forces de défense et de sécurité de nos pays.

Dans cette optique, celui qui avait souhaité exercer la profession d’avocat mais qui est devenu scientifique au gré de l’Etat burkinabè qui l’a orienté dans cette filière, de la Providence et des occasions qu’il a su saisir, a conclu en exhortant les participants : « …Bénissons nous les uns les autres, envoyons nous des ondes positives, œuvrons à construire la cohésion dans notre communauté. Notre contribution à la lutte contre le terrorisme et à l’avènement d’un monde de paix et de sécurité commence par là… ».

En début d’après-midi, les Burkinabè avaient également échangé avec Patrick Njike, conseiller clientèle à Eurofinance, qui a fait une communication sur les assurances. A travers ces échanges, beaucoup de personnes ont obtenu des informations précieuses face à différentes préoccupations qui étaient les leurs (assurances vie, retraite et les démarches nécessaires).

En marge de ces activités, une exposition d’un pan du savoir-faire artisanal du Faso a été faite. Des produits de l’artisanat de différents terroirs du Burkina ont pu être appréciés par les participants. Des contributions ont aussi été recueillies en vue de soutenir des projets menés par l’OJAB, qui intervient en faveur des populations démunies du Burkina Faso.

Vue d’ensemble des membres de la communauté et des amis du Burkina Faso à la cérémonie

Enfin, les compatriotes ont bouclé la commémoration de la fête de l’indépendance en partageant un verre de l’amitié et de la fraternité, offert par le Parrain, suivi d’un concert. La coordination de l’ARBA avait pris toutes les dispositions pour la participation de l’artiste-musicien Dicko Fils qui devrait arriver de Ouagadougou.
Malheureusement, il est resté au chevet de son épouse, souffrante depuis quelques jours. Un peu de regret de la communauté qui attendait l’artiste, mais qui, face à ce cas de force majeure, a tenu à souhaiter un prompt rétablissement à la malade en espérant accueillir ce musicien talentueux les prochaines fois.

Mais un Dicko pouvant en cacher un autre, Adama Dicko, promoteur du festival interculturel Jamtan qui se déroule tous les deux ans à Saint Wolfgang en Autriche, et son groupe ont assuré le spectacle lors du concert.
La première partie a été animée par « Trombock », un groupe de réfugiés africains qui a pu transcender les difficultés qu’ils avaient en commun en développant, grâce à une bonne volonté, leurs qualités d’artistes-musiciens.

L’organisation de ces activités de commémoration du 11 décembre, qui est une première pour la coordination de l’ARBA, s’est bien déroulée. Les initiateurs ont souhaité que les moments d’échanges et de partage passés ensemble constituent un tremplin pour le raffermissement de la fraternité entre compatriotes et consolident l’expression de leur commune appartenance à la mère-patrie. Avec l’espoir qu’en dépit des diverses contingences de la vie hors du « bayiri », ils sauront toujours se montrer de dignes fils et filles du « pays des hommes intègres » dans cette partie du monde !

Simon YAMEOGO

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