Gilbert Diendéré : « Vous ne pouvez pas m’empêcher de parler de Zida, ce n’est pas possible »
LEFASO.NET | Par Cryspin Masneang Laoundiki
Après l’affaire des 160 millions durant le putsch de septembre 2015, Gilbert Diendéré est revenu dans la matinée de ce lundi 17 décembre 2018 sur le compte-rendu de la réunion du Comité de la résistance au putsch.
L’accusé affirme avoir fourni une pièce au juge d’instruction en 2016, mais cela n’a pas été versée dans le dossier. A l’en croire, il s’est agi d’une rencontre où des gens ont décidé d’utiliser des enfants comme bouclier humain durant la crise.
Le parquet militaire a demandé la source de ce document (copie du compte rendu non signé). "Je ne peux pas vous donner la source", lança Gilbert Diendéré.
Cette réaction de l’accusé a amené le parquet à conclure qu’il s’agit d’une manipulation. "Est-ce une attitude de quelqu’un qui cherche la vérité", s’interroge le parquet.
Pour le parquet, lorsqu’il s’agit des aspects qui n’ont rien à voir avec le dossier, l’accusé s’étend de long et en large. Quand il s’agit d’accuser la hiérarchie militaire ou Zida [Yacouba Isaac], Gilbert Diendéré peut revenir, mais quand il s’agit des aspects de fond, il fait savoir qu’il a déjà parlé de cela donc il ne souhaite plus y revenir.
Cette pilule est difficile à avaler par l’accusé. Il s’insurge. "Vous ne pouvez pas m’empêcher de parler de Zida. Ce n’est pas possible ! Zida est la cause de tout ce qui est arrivé aujourd’hui", a déclaré Gilbert Diendéré.
Selon l’accusé, il est dans son plein rôle. "Je peux cacher la vérité, mais vous, vous avez le droit de chercher la vérité", insiste l’accusé.
Pour le parquet, l’accusé est en train de faire de la communication. "Je sens plus un homme politique qu’un général", a lâché le parquet. Aussitôt, Diendéré rétorqua : "Je n’ai jamais fait de la politique, je suis un militaire, je parle pour me défendre".
Cryspin Masneang Laoundiki
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