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Lutte contre l’insécurité : L’armée joue sa partition

Publié le jeudi 28 juillet 2005 à 08h05min

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L’insécurité ambiante qui sévit dans nos villes et campagnes, principalement sur certains axes routiers (Ouagadougou-Pô) inquiète de plus en plus les populations, surtout que des rumeurs persistantes font état d’implication de militaires dans ces casses et autres braquages.

Pour rassurer les citoyens quant à la volonté de l’armée nationale de lutter contre l’insécurité de manière générale et celle dont seraient sujets actifs des hommes de troupe, le ministère de la Défense a produit un communiqué de presse dont nous vous commentons les grands traits.

D’entrée, le communiqué de presse précise que le ministère de la Défense fait "siennes les préoccupations de l’ensemble des populations" toute chose que l’on comprend si tant est que l’armée n’est pas un "corps en l’air" et fait partie intégrante du corps social dont elle vit et ressent les vibrations, les secousses, les joies et les peines. Humains comme les autres, les militaires ne sauraient être donc à l’abri des tentatives et des turpitudes qui habitent certains de leurs semblables.

C’est pourquoi, le fait que des militaires soient impliqués dans des actes de banditisme rentre dans "l’ordre normal des choses", même si en raison de leur "spécificité" un tel comportement deviant peut-être lourd de conséquences et pour leurs concitoyens, et pour l’armée nationale.

Quelqu’un a eu à affirmer que si "un civil insulte un militaire au Burkina-Faso, c’est qu’il y a la parenté à plaisanterie entre eux". Une boutade qui illustre le rapport de forces disproportionné qui peut exister en cas de litige entre militaire et civil, même si par après les institutions républicaines, la justice en l’occurrence vont se charger de rétablir l’équilibre.

Lt-Col M. Cissé

Alors, des "militaires-braqueurs", rompus au maniement des armes et dotés du sang-froid qu’exige leur métier, ne sont forcément que des monstres pour leurs victimes, des leviathan à la capacité de nuissance très forte. Des monstres qu’on ne saurait trop longtemps laisser en "divagation" au risque d’entraîner des actes de défiance de l’autorité de l’Etat par le biais notamment de la constitution de brigades d’autodéfense et son corollaire la privatisation de la violence) que leurs actes attentatoires à l’honneur et à la dignité de la grande muette pourraient entraîner.

Car c’est ce danger de perte de son honneur, de sa dignité, cette perversion de son image de refuge et de rempart de la patrie qui guette l’armée, si les actes de ces brebis galeuses perduraient. Le communiqué de presse ne dit pas autre chose, en parlant de "faute lourde contre l’honneur". En se démarquant "totalement de ces actes isolés qui ternissent l’image des Forces armées nationales", le ministère de la Défense indique qu’il a compris ce danger et qu’il doit être rapidement circonscrit. C’est pourquoi, "chaque fois que des brebis galeuses seront appréhendées, elles seront sanctionnées à la hauteur de leur faute, conformément à la loi et au règlement de discipline générale en vigueur dans les armées.

" Déjà, le ministère a "entrepris une série d’actions pour identifier ces personnes douteuses," toute chose qui indique des prémisses de solutions à ce problème délicat. En attendant que les jours prochains nous éclairent davantage sur ces actions, on ne peut que terminer en disant que l’armée tout comme les forces de sécurité et la population mènent le même combat contre l’insécurité : celui de son éradication.

Boubakar SY

Sidwaya


Communiqué du ministre de la Défense

Depuis quelque temps, la presse nationale fait cas de braquages dans lesquels seraient impliqués des militaires burkinabè.

En faisant siennes les préoccupations de l’ensemble des populations, le ministère de la Défense a l’honneur de porter à la connaissance du public ce qui suit : les Forces Armées nationales participent activement à la lutte contre le grand banditisme dans le cadre de la défense civile. Outre les services classiques de la gendarmerie nationale, le ministère de la Défense met à la disposition du ministère de la Sécurité en cas de besoin, les Compagnies Militaires d’Appui à la Sécurité (CMAS) qui interviennent comme force de troisième catégorie, dans le strict respect des conditions définies par la loi en la matière.

Aussi, en ayant appris que des militaires seraient impliqués dans des actes de banditisme, le ministère de la Défense a entrepris une série d’actions pour identifier ces personnes douteuses dont le comportement constitue une "faute lourde contre l’honneur". En conséquence, il se démarque totalement de ces cas isolés qui ternissent l’image des Forces Armées nationales.

Le ministère de la Défense saisit l’opportunité du présent communiqué pour rassurer les populations de son engagement à travailler aux côtés du ministère de la Sécurité, pour leur assurer la quiétude indispensable à leur œuvre de développement. Il réaffirme que les lois de la République sont applicable à tous. Aussi, chaque fois que des brebis galeuses seront appréhendées, elles seront sanctionnées à la hauteur de leur faute, conformément à la loi et au règlement de discipline générale en vigueur dans les armées.

Le ministre de la Défense invite par ailleurs toute personne qui détiendrait des informations susceptibles d’aider les forces de sécurité à lutter efficacement contre le banditisme, à en référer aux services compétents.

Pour le ministre et par Délégation,
Le Secrétaire général par intérim
Colonel Augustin P. ZONGO,
Chevalier de l’Ordre national

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