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Procès du putsch du CND : Enfin les avocats des parties civiles parlent

Publié le jeudi 6 décembre 2018 à 00h19min

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Procès du putsch du CND : Enfin les avocats des parties civiles parlent

Ce mardi 4 décembre 2018, 6e jour d’audition du général Gilbert Diendéré, a été marqué par les questions des avocats des parties civiles. Les défenseurs des victimes et parents de victimes du putsch de septembre 2015, n’ont pas manqué de rappeler à l’accusé son rôle ambigu dans le cours de ces évènements.

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas à la barre du tribunal militaire. Depuis des jours, c’est le parquet militaire et les avocats de l’accusé qui occupent la piste de danse avec leurs questionnements. Enfin est venu le tour des avocats des parties civiles de poser des questions au général Diendéré. Lorsque le président de la police des débats, Seydou Ouédraogo, donne la parole aux avocats des parties civiles, le général Diendéré demande la parole. « Monsieur le président, j’ai une déclaration à faire ».

En substance, l’accusé dit que le moment tant attendu est enfin arrivé où il peut s’adresser aux victimes et parents de victimes du coup de force, donc les véritables concernés par cette affaire. « Je n’ai jamais commandité, ni planifié, ni exécuté ce coup d’Etat », répète le général. Pour lui, ses propos ont sûrement suscité la stupéfaction des uns et des autres. Mais il se doit d’être sincère avec le peuple burkinabè. « Depuis fort longtemps, j’entends vos cris, vos pleurs, vos douleurs », lance l’accusé.

A cet effet, il demande pardon au peuple pour les dommages causés. Il assure qu’il assumera sa part de responsabilité dans ce coup de force. Toujours dans cette déclaration, le général est convaincu que si ce coup d’Etat n’avait pas eu lieu, la Transition n’allait jamais aboutir aux élections. L’accusé dit avoir eu l’occasion de fuir son pays, mais cela aurait fait de lui un lâche. Alors qu’il n’en est pas un. Il est donc resté pour répondre devant l’histoire, malgré le fait qu’il était un « wanted » mort ou vif.

Après une telle déclaration, Me Prosper Farama, un des avocats des parties civiles, prend la parole pour dire au général qu’il n’est pas du ressort des avocats de pardonner au nom de leurs clients, encore moins de décréter une réconciliation. S’il est vrai que chaque homme à trois juges, c’est-à-dire Dieu, le peuple et la conscience, il n’en demeure pas moins que l’on se trouve devant une justice institutionnelle. Et son vœu est que les uns et les autres sachent qui a fait quoi et pour quelles raisons.

Dans le même élan, Me Séraphin Somé (avocat de Zida), après avoir rappelé des faits d’injustice et de violations de droit que le pays a vécus avant 2015, se demande pourquoi le RSP n’a pas fait un coup d’Etat en son temps mais c’est sous la Transition qu’il est devenu un justicier. Tout simplement parce qu’on aurait voulu dissoudre le corps. L’avocat se demande pourquoi lors de la dissolution de certains corps comme le CNEC de Pô, le BIA…, il n’y a pas eu de coup d’Etat de leur part. « Fallait-t-il qu’on demande l’avis du RSP avant de le dissoudre ? », s’interroge Me Somé.

Me Farama revient à la charge. Pour lui, que l’on aille à Katmandou ou à Paaglayiri (quartier de Ouaga), et qu’on demande qui a fait le coup d’Etat de septembre 2015, la réponse sera claire : c’est le général Diendéré. Alors qu’à entendre l’accusé, on en arrive à un coup d’Etat sans auteur comme si des fantômes pouvaient faire un coup d’Etat. Pour le général, c’est normal, car tout le monde avait dans sa tête que l’auteur du putsch, c’est lui. Alors que ce n’est pas vrai.

L’audience se poursuit ce mercredi 5 décembre 2018.

Marcus Kouaman
(kmagju@gmail.com)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 5 décembre 2018 à 17:25, par armrl En réponse à : Procès du putsch du CND : Enfin les avocats des parties civiles parlent

    Et pourtant djendere dit la vérité. C est l autre général qui a organisé le coup et il a fait assumer a l autre.Et le général naïf ne s est rendu compte que quant ça foiré.

    • Le 5 décembre 2018 à 19:00, par Pique En réponse à : Procès du putsch du CND : Enfin les avocats des parties civiles parlent

      Armrl donc ton General n est pas fute deh....Si le Gal raisonne comme toi je comprends pourquoi il s est laisse enfume aussi facilement.Un sage disait que meme si tu aimes qq1 s il a faute il faut avoir le courage de lui dire la verite bien que tu l aime.Donc ton ami Gal pour rien.

  • Le 5 décembre 2018 à 18:43, par Sheikhy En réponse à : Procès du putsch du CND : Enfin les avocats des parties civiles parlent

    C’est une possibilité que moi à en tête. Peut-être une des raisons pour laquelle l’armée a suivi Golf. Mais dans ce cas, il le sait mieux que quiconque mais s’il reste mieux par honte ou toute autre chose, il en portera toute la responsabilité. Pour le moment, l’autre Gl semble blanc comme neige.

  • Le 5 décembre 2018 à 23:27, par Dedegueba Sanon En réponse à : Procès du putsch du CND : Enfin les avocats des parties civiles parlent

    Golf aurait eu l’occasion de fuite, mais il serait resté pour ne pas paraître un lâche.... ??? Ces propos doivent siffler dans les oreilles de BC.

  • Le 6 décembre 2018 à 05:40, par Bougoumbarga En réponse à : Procès du putsch du CND : Enfin les avocats des parties civiles parlent

    En effet, comme il le dit bien, il aurait pu s’enfuir quand on sait comment la fuite de Blaise Compaoré a été par eux (Diendéré, Kiéré etc.). Mais, pour aller où et y vivre comment ? Blaise avait la couverture et la protection de la France via la Côte d’Ivoire. Or pour lui, bien de pays mécontents de lui pour les jeux qu’il a dirigés dans les pays voisins via son neveu et protégé, Isaac Zida qui a fini par lui faire un bébé dans le dos (Angola, Libéria, Sierra Léone, Togo, Côte d’Ivoire etc.), très peu de pays disons-nous ne seraient pas vraiment enchantés de le recevoir sur leurs sols. Par ailleurs, si oui qu’il a été et est l’auteur du putsch manqué (même s’il ne l’a pas organisé comme il le dit si bien), jusqu’au dernier moment (son arrestation), il avait l’espoir qu’il réussirait son coup et de ce faite, être le Number One (N°1) du Faso. Jusque-là, beaucoup de personnes entrevoient des circonstances atténuantes pour lui dans le déroulement de l’action passé car, sciemment organisé et planifié par Zida et exécuté par des Officiers, Sous-officiers et Eléments indisciplinés du Corps puis, appuyé (même fictivement et hypocritement, ce qui est burkinabé) par la Hiérarchie au vu de la Lettre du CEMGA (Gl. Zagré) dont il a donné lecture au procès, il faut qu’enfin que le Gl. Diendéré ait la perspicacité de se rappeler de ses Actes passés qui n’ont pas été des humains et pour lesquels tout le monde l’attendait au tournant. Il était bien recherché, mais avec la force du RSP qui le protégeait avec son patron (B.C. et famille), personne n’osait en parler. Mais lui, bien renseigné devait avoir en conscience qu’il serait perdu s’il n’observait pas de prudence dans ses comportements lors de la période post-insurrection. Et, patriotisme pour patriotisme, nous nous permettons de lui demander pourquoi il n’a pas eu le patriotisme de dire à Blaise qui l’aimait bien et qui comptait sur lui de ne pas toucher à l’Article 37 jadis décrié et rejeté par tout le peuple. Il aurait acquis dignité et respect de tous car, il aurait fait économiser le pays de l’insurrection et de ce qui en est suivi. Enfin, quelque soit la suite qui sera donnée à ce procès et surtout du verdict qui en sortira, nous, nous dirons que cette affaire de Putsch n’est rien d’autre que l’aboutissement d’une bagarre, une guerre de famille entre le Général Diendéré (père spirituel du RSP) qui refusait le jeu joué par le Lt-Colonel Zida, son filleuil, neveu et protégé ; le premier estimant que le Second lui brûlait la politesse et son Grade. De toutes les façons, lui Diendéré doit avoir en conscience qu’à présent, il est un "Cabri mort" qui pour le reste doit demander la clémence et le pardon du peuple pour les actes passés qu’il a posés et souhaiter d’être entendu. Nous, le peuple, nous attendons de tout comprendre et surtout de savoir quel fut le jeu du 2ème Général (Bassolet) dont on n’a pas parlé jusqu’à présent. On aimerait savoir quel fut le niveau de son implication dans cette affaire et surtout les responsabilités qu’il a eu et surtout les actions qu’il a eu à poser pour se retrouver là où il est.

    • Le 6 décembre 2018 à 13:47, par yousselfoued En réponse à : Procès du putsch du CND : Enfin les avocats des parties civiles parlent

      Bougoumbarga, c’est vraiment vous ? Sincèrement c’est l’une des rares fois que je m’exprime sur le forum du faso net mais ca en valait la peine. votre analyse d’aujourd’hui merite que je vous exprime une réconnaissance pour son impartialité. merci d’etre objectif cette fois ci sur ce dossier. Beaucoup de lecteurs anonymes vous suivent. Permettez les par vos analyses de mieux comprendre l’histoire réelle du Burkina. Respectueusement.

  • Le 6 décembre 2018 à 07:15, par joe papi En réponse à : Procès du putsch du CND : Enfin les avocats des parties civiles parlent

    Sacred general Il commence pas prend consience de ses acte,sais bien d’assumer souvent les responsibleter devant l’history a cette effet ,Il nai pas non plus un lache pour quitter le pays comme dautres ont fait,sais par ce qu’Il avais de possibility. Alors que sa volonter sois accomplire

  • Le 6 décembre 2018 à 08:14, par ouedraogo abdoul kader En réponse à : Procès du putsch du CND : Enfin les avocats des parties civiles parlent

    nous savons tous le rang qu’occupe un général dans notre hiérarchie.il ne peut pas nous dire qu’il n était pas au courant de ceux qui se tramait . la fourmilière n’a pas encore reçu de coup. s il se dit innocent faut falloir faire tomber celui ou ceux qu’il couvre.

  • Le 6 décembre 2018 à 09:14, par sidbala En réponse à : Procès du putsch du CND : Enfin les avocats des parties civiles parlent

    Ce qui est sûr le courage du général profite aux lâches.
    Le CEMGA des armées est le cerveau du putch.
    Il l’a fait dans le but d’empêcher ZIDA de prolonger la transition et de revenir en force au pouvoir mais ZAGRE n’a pas été courageux et honnête.

  • Le 6 décembre 2018 à 11:09, par j’aime mon pays En réponse à : Procès du putsch du CND : Enfin les avocats des parties civiles parlent

    Disons que le coup de force avait reussi, qui selon le général Diendéré devait etre le prisent du CND jusqu’a la fin ?
    De toute l’histoire des coups d’Etat, les auteurs ont toujours été a la tete ou proche de la tete. Donc qu’il nous dise qui etait a la tete du coup ? S’il se reconnait comme etant la queue dans ce coup, il doit forcement reconnaitre la tete qui fait de lui la queue du corps. S’il ne peut pas de facon claire qui est la tete donc il assumera toutes les consequences de la tete et du corps. S’il presente la tete nous saurons s’il la verite et accepterons qu’il est vraiment entrain d’assumer les consequences d’une situation. A defaut d’une tete, la queue est le seul element qui represente tout l’ensemble du corps. Elle devient la piece maitresse. Donc a ce stade, le general est la piece maitraisse du coup (cad du corps entier jusqu’a ce qu’il dise que telle personne est la tete.

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