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Administration territoriale : Le Burkina valide son rapport d’études sur le cadre légal de la gestion des frontières

Publié le mercredi 5 décembre 2018 à 10h00min

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Administration territoriale : Le Burkina valide son rapport d’études sur le cadre légal de la gestion des frontières

Le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a organisé, ce vendredi 30 novembre 2018, la cérémonie d’ouverture de l’atelier de validation du rapport d’études sur le cadre légal de la gestion des frontières au Burkina Faso. Ladite étude a été initiée depuis 2015 avec l’appui de l’Union européenne et de la République fédérale d’Allemagne.

Entouré par six pays, le Burkina Faso se situe au cœur de l’Afrique de l’Ouest. Il est membre d’un espace communautaire (l’UEMOA) qui suppose une libre circulation des personnes et des biens.

Sa position géographique dans cet espace favorise les migrations et les échanges commerciaux transfrontaliers, qui sont des sources de revenus importantes pour le pays. Mais ils sont également un facteur de risque en termes de sécurité, notamment dans les espaces frontaliers avec le Mali et le Niger, qui sont des pays qui connaissent des situations d’instabilité.

Les longues frontières du pays, partiellement délimitées et mal contrôlées, n’offrent qu’une protection réduite à la population. Conséquence, la criminalité et le terrorisme se répandent facilement dans les régions frontalières. Dans ces régions reculées, les services publics tels que l’eau, l’éducation et les soins médicaux font largement défaut.

Les conditions de vie sont souvent peu favorables et les perspectives de développement faibles. Ce qui contraint un grand nombre de personnes à émigrer vers les villes ou les pays voisins. Les groupes violents, ainsi que les trafiquants de stupéfiants, d’armes et d’êtres humains, peuvent, dans ces conditions, étendre leur contrôle sur les régions frontalières et menacer la stabilité du pays.

Tout en profitant du fait que la faiblesse des conditions de vie et l’insuffisance des structures érodent la confiance que la population peut avoir vis-à-vis de l’Etat, ces groupes attirent aussi les habitants de ces régions en leur proposant des revenus qui, certes, sont illégaux, mais constituent souvent un moyen de gagner leur subsistance.

Les forces de défense et de sécurité, qui luttent au quotidien contre cette force du mal, ne sont pas suffisamment formées et équipées pour enrayer le fléau. Pour le président du conseil régional de Dori, Hamidou Dicko, « le problème ne réside pas au niveau des populations des zones frontalières du pays, mais plutôt dans les textes qui régissent la vie dans ces zones ».

Le Burkina Faso a réagi à ces défis que pose la protection de ses frontières avec le Mali et le Niger. Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation rappelle que « avec l’appui du GIZ et dans le cadre du Programme frontière de l’Union africaine (PFUA), le gouvernement a élaboré une Stratégie nationale de gestion des frontières (SNGF) en 2015, ainsi qu’un Programme d’appui à la gestion intégrée des frontières (PAGIF) dont la mise en œuvre sera assurée par le Programme gestion intégrée des espaces frontaliers au Burkina Faso (ProGEF) ».

En rappel, la GIZ est une organisation du gouvernement de la République fédérale d’Allemagne qui accompagne 130 Etats à travers le monde, dont le Burkina Faso. « Pour réussir la mise œuvre du PAGIF, le ProGEF a entrepris de réaliser une étude sur l’état des lieux du cadre légal de la gestion des frontières au Burkina Faso », déclare Stéphane Voss, conseiller technique principal du ProGEF. Il ajoute que « nous mobilisons différents acteurs sur les aspects de la gestion des frontières dans une approche intégrée, afin d’améliorer les conditions de vie, de sécurité et de stabilité des populations dans les espaces frontaliers ».

Les financements pour la mise en œuvre de la Stratégie nationale de gestion des frontières émanent du Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique, ainsi que du ministère fédéral allemand des Affaires étrangères.

Grâce à leur soutien, une étude sur l’état des lieux du cadre légal de la gestion des frontières au Burkina Faso a été initiée et menée par une équipe de consultants recrutée à cet effet. Cette équipe a produit un rapport qui propose un cadre aussi légal de gestion optimale des frontières au Burkina Faso, après une large consultation des conventions et textes de loi nationaux, régionaux et continentaux qui régissent le milieu des espaces frontaliers.

« Le présent atelier, qui réunit l’ensemble des acteurs frontaliers que sont les gouverneurs et les premiers responsables des conseillers régionaux et municipaux, a pour objectif la validation de ce rapport d’étude sur le cadre légal de la gestion des frontières au Burkina Faso », a confié le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation.

Etienne Lankoandé (stagiaire)
Lefaso.net

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